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jeudi 16 mai 2019

Iran : Malgré le financement, Téhéran refuse d'apporter des secours aux victimes des inondations


iran refuse secours victimes inondations Malgré les fonds, Téhéran refuse d’apporter de l’aide aux victimes des récentes inondations.
Dommages massifs d'inondation
Depuis la mi-mars, des inondations soudaines ont frappé 25 des 31 provinces iraniennes, entraînant des évacuations massives, des infrastructures dévastées et de lourdes pertes pour le secteur agricole.

Citant la Commission européenne, les Nations Unies ont estimé qu'au moins 12 millions de citoyens à travers l'Iran ont été touchés par les récentes inondations dévastatrices.
Le Mécanisme européen de protection civile (EUCPM) a déclaré que cet incident était la pire catastrophe naturelle survenue en Iran ces 15 dernières années, touchant 2 000 villes et villages dans 31 provinces.
ReliefWeb, le service numérique spécialisé du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), a déclaré que deux millions de personnes avaient besoin d'une aide humanitaire et que plus d'un demi-million de personnes avaient été déplacées de leurs lieux d’habitation.
Selon des informations officielles, 89 000 maisons ont été démolies ou gravement endommagées et plus de 220 000 personnes ont été contraintes de se réfugier dans des abris d'urgence.
« 25 provinces et plus de 4 400 villages du pays ont été touchés par les inondations », a déclaré le ministre de l'intérieur, Abdolreza Rahmani-Fazli, au parlement, selon l'agence de presse officielle IRNA.
Il a ajouté que les dommages se situaient entre 300 et 350 billions de rials, soit entre 1.97 et 2,33 milliards d’euros.
Le ministre des transports, Mohammad Eslami, a par ailleurs déclaré aux responsables du gouvernement que « 725 ponts ont été totalement détruits ».
« Plus de 14 000 kilomètres de routes ont été endommagés », a-t-il déclaré, selon IRNA.
Selon les premières estimations, Mohammad Mousavi, responsable de la gestion de crise au ministère de l’agriculture, aurait perdu 47 milliards de rials (soit 998 000 euros) dans le secteur de l’agriculture, selon l’agence de presse officielle IRNA.
Simultanément, le ministre de l'industrie, des mines et du commerce, Reza Rahmani, a annoncé que le secteur industriel à travers le pays avait subi des dommages pouvant atteindre 357 millions d’euros.
Alors que plus tôt le 8 avril, le ministre de la croisade agricole (Jihad), Mahmoud Hojjati, avait parlé de 5.98 trillions d’euros de dommages causés aux fermes et aux terres agricoles, Mohammad Mousavi a déclaré que les pertes s'élevaient à 15 trillions de rials ou 300 millions de dollars (267 millions d’euros) sur la base du taux d’échange officiel.
Selon le rapport de Mousavi, 30 % des fermes et des terres agricoles ont été totalement détruites, 159 hectares de serres, 1 400 fermes d’élevage, 52 000 apiculteurs, 1 300 pêcheries et 2 000 pompes à eau ont été endommagées et 27 000 animaux sont morts lors des inondations.
Khamenei refuse un financement spécial pour gérer la crise
Le guide suprême iranien Ali Khamenei a différé l’allocation des fonds provenant des réserves pour faire face aux dégâts sans précédent causés par les inondations.
Le président de la banque centrale iranienne a déclaré le 8 avril qu'il serait impossible de faire face à la catastrophe en se basant uniquement sur le budget actuel. Il a ajouté que l'argent devait être retiré du Fonds de développement national (FDN), le fonds souverain de l'Iran, qui est principalement constitué des revenus provenant des exportations de pétrole.
Khamenei, qui avait initialement accepté, a envoyé une lettre le lundi 15 avril, dans laquelle il était écrit que les fonds du budget actuel devaient être dépensés en premier et que les fonds du FND ne pouvaient être utilisés qu'en dernier recours.
« Vous savez que le retrait du FDN n'est autorisé que lorsque tous les autres canaux de collecte de fonds sont épuisés », a écrit Khamenei en réponse à une lettre du président du régime iranien Hassan Rouhani.
Khamenei entendait par « tous les autres canaux », l’argent provenant du budget national du pays, y compris la construction, les réserves bancaires et les assurances. Cela signifie que le peuple iranien lui-même devra payer pour les destructions causées par les inondations. Les sources auxquelles Khamenei fait allusion sont l'argent qui devrait être dépensé pour améliorer les conditions de vie des iraniens ordinaires.
Le coût de l'indemnisation pour les destructions causées par les inondations est si élevé que même les responsables du régime expriment leur préoccupation.
« Le gouvernement ne peut pas financer seul le coût élevé des dommages », a déclaré Gholamreza Tajgardoun, président de la commission parlementaire des affaires budgétaires, dans le rapport de l'ISNA du 6 avril. « Il faut une aide extérieure. Le coût global des dégâts n’a pas encore été finalisé, mais il est clair que les dégâts sont plus importants que ce que le budget annuel permet ».
Tajgardoun a déclaré que le gouvernement devrait probablement puiser dans le FDN.
Téhéran dépense à l'étranger alors que des millions de personnes ont désespérément besoin d'aide
Plus d'un mois après la terrible inondation, le régime n'a encore pris aucune mesure efficace pour venir en aide aux populations des zones touchées. Plusieurs vidéos publiées sur les médias sociaux montrent des personnes qui parlent de leur impossibilité de se défendre face aux inondations dévastatrices. Ils ont souligné que le seul soulagement qu'ils avaient reçu dans des conditions aussi dramatiques venait des gens ordinaires.
Le Khouzistan est l’une des plaines les plus prolifiques d’Iran et est capable de produire du blé, du riz, du sucre, des dattes, des légumes et du poisson pour tout le pays. Ses habitants, cependant, sont maintenant engagés dans une bataille entre la vie et la mort. À Ahwaz, capitale du Khouzistan, des eaux d'égout ont coulé dans tout le district de Pardis, alarmant sur l'incidence des maladies virales et des infections.
Ne recevant aucune aide de l’État, la situation des victimes des inondations est critique.
Les habitants de la province du Sistan- Baloutchistan, dans le sud-est du pays, ont été frappés par des inondations et par des sauterelles qui ont détruit leurs cultures. Le régime des mollahs n'a encore pris aucune mesure pour faire face à cette situation. Certains agriculteurs disent qu'à la lumière des inondations et de l'attaque des sauterelles, ils n’auront pas de récoltes avant cinq ans.
La population a signalé que des habitants des zones touchées par les inondations au Sistan-Baloutchistan étaient en train de mourir.
Ils n'ont pas d'eau potable, boivent de l'eau contaminée et tombent malades. Ils ont un besoin urgent de médicaments, d'eau et de nourriture.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, une femme déplacée de la ville de Shush déclare : « Les agences gouvernementales ne nous ont pas aidées. Nous n’avons même pas d’eau et de nourriture à manger. Les traitres responsables à Ahwaz disent que vous faites partie de la région de Shush et à Shush, ils affirment que vous faites partie d'Ahwaz !
À l’heure actuelle, la solidarité et l’assistance des habitants des provinces et des villes voisines sont la seule source de secours et d’aide pour les victimes des inondations.
Une femme à Mamoulan, l’une des régions les plus touchées du Lorestan : « Nous avons travaillé dur pour acheter nos meubles. Les eaux (inondations) ont tout détruit. Mon fils dit pourquoi devrions-nous rester en vie alors que l'eau a tout emporté et tout détruit ?
Une famille à Mamoulan, Lorestan : « Tout a été rasé. Que vont-ils faire ? Ils nous apportent quelques eaux minérales. Cela ne va rien résoudre pour le peuple. Nous avions tous une maison… Maintenant, nous n’avons même pas nos propres vêtements, nos vêtements chauds. Les femmes n'ont pas de produits d'hygiène.
« Ils n’ont pas de chaussures. Il n’y a pas de médicaments du tout. Il y a des gens malades qui souffrent de tension artérielle, de diabète, etc. Du lait en poudre et des gâteaux pour les bébés. 2 000 personnes vivaient dans ce village. Tout le monde avait construit ses maisons avec de grandes difficultés. Maintenant que l’eau a diminué, il y a la menace du choléra et de l’hépatite. Nous avons besoin de grues pour enlever la boue et le sol de nos maisons … »
Une fillette de la ville, touchée par les inondations, a déclaré : « Nous n’avons reçu aucune assistance à ce jour. Nous dormons dans des voitures la nuit. Nous n'avons aucun endroit où aller. Nous n'avons pas de tentes et n'en avons rien reçu du gouvernement… Nous avons besoin d'un abri. Il fait vraiment froid ici ».
Il convient de noter que, alors qu’il existe un besoin pressant de fonds publics pour aider la population et répondre aux besoins de première nécessité, certains médias officiels ont rapporté le 27 avril que le régime des mollahs au pouvoir avait versé 1 200 milliards de rials (environ 26 milliards d’euros) à l’Irak et à la Syrie sous le prétexte de reconstruire des sanctuaires dans ces deux pays.
Source : Les droits de l’homme en Iran

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