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jeudi 29 août 2019

Iran - Le monde ferme les yeux sur la crise des disparitions forcées massives - AI

Iran. Le monde ferme les yeux sur la crise des disparitions forcées massives
Amnesty International - Le refus persistant des autorités iraniennes de révéler le sort des milliers de dissidents politiques soumis à une disparition forcée et une exécution extrajudiciaire secrète lors des massacres commis en 1988 dans des prisons d’Iran est à l’origine d’une crise globalement ignorée par la communauté internationale depuis des décennies, a déclaré Amnesty International à l’approche de la Journée internationale des victimes de disparition forcée, le 30 août.
Des milliers de décès de victimes n’ont toujours pas été enregistrés et il reste des milliers de corps de personnes disparues enterrés dans des fosses communes non identifiées à travers le pays. Depuis plus de 30 ans, les autorités iraniennes ne reconnaissent pas officiellement l’existence de ces charniers et gardent secret leur emplacement, infligeant une souffrance infinie aux familles qui attendent toujours des réponses quant à leurs proches disparus.
« Les familles des personnes tuées secrètement lors du massacre des prisons de 1988 continuent de vivre un cauchemar. Ces familles et de nombreuses autres en Iran sont hantées par les milliers de corps disparus, dont le spectre plane encore sur la justice du pays, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« C’est une erreur de considérer le massacre de 1988 comme un événement historique. Les disparitions forcées sont toujours en cours et, 30 ans après, les familles des victimes continuent d’être torturées par l’angoisse et l’incertitude quant au sort de leurs proches disparus. »
Aux termes du droit international, le crime de disparition forcée perdure tant que les autorités ne révèlent pas ce qu’il est advenu de la personne concernée ni le lieu où elle se trouve et, lorsqu’il est établi que la personne disparue est décédée, jusqu’à ce que les restes de la victime soient remis à sa famille.
Dans son rapport publié en décembre 2018 sous le titre Blood-soaked secrets: Why Iran's 1988 prison massacres are ongoing crimes against humanity, Amnesty International a conclu qu’en continuant de dissimuler systématiquement le sort réservé aux victimes des exécutions extrajudiciaires secrètes de 1988 et les lieux où elles se trouvent, les autorités iraniennes se rendent coupables du crime permanent contre l’humanité que constitue la disparition forcée.
Les autorités iraniennes sont tenues par le droit international d’enquêter sur ces crimes et d’apporter vérité, justice et réparation aux victimes. Elles doivent faire participer des experts indépendants à l’exhumation et l’identification des restes humains, notamment au moyen d’analyses ADN, restituer les restes des victimes décédées à leurs familles et permettre à celles-ci d’en disposer et de procéder à des commémorations selon leurs propres croyances, religion et culture.

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