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vendredi 18 octobre 2019

Une branche de la force Qods en Irak : Le QG de la reconstruction des sanctuaires saints

Une branche de la force Qods en Irak : Le QG de la reconstruction des sanctuaires saints
Rapport Spécial
Les cérémonies religieuses de l'Arbaïne servent de couverture à de vastes interventions iraniennes en Irak
Le régime des mollahs se sert des organisations et institutions humanitaires ou caritatives, en plus de ses organisations officielles telles que les ambassades et les consulats, comme couverture afin de permettre à la force terroriste Qods d’intervenir dans les pays voisins. Les mollahs se sont systématiquement servis de ces organisations pour occuper secrètement, en particulier, l'Irak.

Les Gardiens de la révolution (pasdaran) ont institutionnalisé leur présence en Irak par l'intermédiaire du « Quartier général de reconstruction des sanctuaires sacrés », qui apparemment s'emploierai à reconstruire les sanctuaires des dirigeants historiques chiites en Iran, en Irak et en Syrie. Les sanctuaires les plus importants d'Irak sont particulièrement exploités par l'organisation lors des cérémonies religieuses importantes de « l’Achoura » et de « l’Arbaïne ».
L’Achoura correspond à la mise à mort de l’Imam Hossein petit-fils du prophète à Kerbala en Irak actuel et Arbaïne et la commémoration de l’anniversaire du 40ième jour de deuil de sa mort célébré par les chiites. Le régime des mollahs a toujours tenté de récupérer et d’exploiter ces cérémonies religieuses très populaires en Iran et en Irak.
Le QG de la reconstruction est l'une des nombreuses organisations qui servent à promouvoir l'objectif des Gardiens de la révolution en Irak et ailleurs. Le général de division Qassem Soleimani, commandant de la force terroriste Qods, nomme ou révoque les cadres supérieurs du QG de la reconstruction, et de nombreux responsables clés de cette institution « à but non lucratif » sont des commandants des pasdaran.
L'institution aurait trois mille Iraniens travaillant sur ses projets en Irak.
Ces derniers temps, l'entité s'est davantage concentrée sur l'utilisation de l'Irak pour contourner les sanctions qui pèsent contre le régime des mollahs.
Cette organisation affiliée à la force Qods est active dans des villes irakiennes telles que Najaf, Karbala, Kazemeine, Koufah, Samarra, Mossaib et Shahr-ol Balad des quartiers de Samarra. Elle a également commencé ses activités en Syrie en 2014 et dispose maintenant d'un bureau indépendant en Syrie qui est actif sous le prétexte de la reconstruction des sanctuaires sacrés. L'état-major de reconstruction des sanctuaires sacrés a créé une bonne couverture pour la présence de la force Qods en Syrie dans la période d'après-guerre.
L'organisation prévoit actuellement d'exploiter les cérémonies religieuses de l'Arbaïne le vendredi 18 octobre, l'un des événements chiites les plus importants, avec des millions de pelerins.
Qassem Soleimani nomme les présidents du QG de Reconstruction des Sanctuaires Saints et du QG de l'Arbaïne.
Qassem Soleimani a personnellement fait les dernières nominations au Siège de Reconstruction des Sanctuaires le 12 juillet 2019.
Parmi eux, il y a eu la promotion du brigadier général des pasdaran, Hassan Polarak, qui est passé du poste de président du quartier général de la reconstruction au poste de conseiller spécial du commandement de la force Qods. Après sa promotion, Polarak a également été chargé de superviser les activités du siège social. Dans le même décret,
Soleimani désignait Polarak comme autorité pour améliorer les cérémonies de l'Arbaïne et contourner les sanctions.
Soleimani a d’autre part nommé Mohammad Jalal Maab à la présidence exécutive du quartier général de la reconstruction, en remplacement de Hassan Polarak.
Ci-dessous se trouve la copie des deux nominations de Qassem Soleimani en juillet.
 
Transcription de la lettre de Soleimani nommant Hassan Polarak
Lieutenant brigadier général, frère Hassan Polarak,
Salutations,
Puisque vous avez terminé une partie importante des plans que vous aviez en main, et que d'autres complexes cruciaux sont établis, exprimant ma gratitude pour votre précieux travail djihadiste que Dieu et Ahl-ol Beyt [famille du prophète de l'Islam, particulièrement les dirigeants chiites] acceptent, je vous désigne comme conseiller spécial du commandement de la force Qods pour les questions suivantes.
1. Supervision du quartier général de la reconstruction des sanctuaires sacrés, sans entrer dans les questions exécutives. Premièrement : reconnaître les priorités et les exigences. Deuxièmement : évaluer les problèmes entre le quartier général et les autorités irakiennes et les amener à la force Qods ; aider à résoudre leurs problèmes et assurer la coordination entre eux.
2. Contribuer à enrichir la question économique et culturelle du pèlerinage, en particulier l'importante et massive marche épique des Arbaïnes de l'Imam Hossein.
3. Connexion avec d'importants secteurs populaires des deux côtés (Irak et Iran) sous le nom des accompagnateurs Hosseini pour assister premièrement, lors de l’Arbaïne ; deuxièmement : dans les catastrophes naturelles comme les inondations, les tremblements de terre et autres.
4. Participation à la Commission de la force économique pour désamorcer les sanctions.
5. Appartenance au conseil de commandement des forces.
Signature Qassem Soleimani.
Outre Qassem Soleimani, le bureau du Guide Suprême exerce une grande influence au quartier général de reconstruction des sanctuaires sacrés.
Hassan Polarak et Mohammad Jalal Mab sont tous deux originaire de la province de Kerman tout comme Qassem Soleimani et sont ses anciennes connaissances. Hassan Polarak est membre des pasdaran depuis sa fondation. Il a participé au massacre du peuple kurde-iranien dans les années 1980, et pendant la guerre Iran-Irak, il a servi dans la brigade Thar-Allah 41 sous le commandement de Qassem Soleimani.
Polarak a de nombreuses sociétés privées et est très actif dans le pillage du peuple iranien. De janvier à novembre 2016, il a également été consultant économique pour l'Irak d'Eshaq Jahangiri, vice-président du régime.
Mohammad Jalal Mab, ancienne connaissance de Soleimani, a été maire de la ville iranienne de Kerman de 2003 à 2007.
Hassan Polarak, brigadier general des pasdaran avec Qassem Soleimani en visite sur un site
  
Mohammad Jalal Mab, président exécutif du Quartier général de la reconstruction des sanctuaires saints

L'histoire et les fonctions réelles du quartier général de reconstruction des sanctuaires en Irak
Le site Web du Quartier général de la reconstruction des sanctuaires saints en Iraq présente cette organisation de la manière suivante : « Le siège de la reconstruction des sanctuaires saints et du soutien à l'Iraq a été fondé en 2001. Ses activités sont non gouvernementales, bénévoles et à but non lucratif, s'exercent à l'échelle internationale et sa période d'activité est illimitée à partir de la date de sa création. Son siège est à Téhéran. Le sujet de l'activité de l'organisation est la reconstruction des sanctuaires et des lieux de culte en Irak et dans d'autres pays, et offre des activités scientifiques, culturelles, éducatives, sanitaires, de rénovation et humanitaires. »
Dans une interview du 25 janvier 2016, Hassan Polarak a expliqué que le processus de constitution de cette organisation et d'entrée en Irak, s'est déroulé en même temps que l'invasion de l'Irak par les États-Unis en mars 2003. Polarak a déclaré : « Les Américains ont attaqué l'Irak pour éliminer Saddam, bien sûr ; l'objectif de la République islamique était aussi d'éliminer Saddam. Nous avons donc saisi l'occasion et, avec le potentiel que nous avions, nous sommes entrés en Irak et nous avons commencé la reconstruction des sanctuaires sacrés. Quelques mois après la chute de Saddam, les forces populaires irakiennes, la brigade Badr, le Conseil suprême islamique, les forces Seyed-ol-Shohada et Hezb-ol-Dawa, qui avaient leurs bases en Iran, ont pris le contrôle de la scène. »
Le quartier général de la reconstruction des sanctuaires saints a servi de couverture et de prétexte à la présence généralisée de la force Qods en Irak, opérant selon les plans des Gardiens de la révolution depuis 2001, juste après la chute de l'ancien régime irakien. Au cours des 16 dernières années, sous ce prétexte, la force terroriste Qods a pu importer des armes et des bombes en Irak et transférer des forces entre l'Iran et l'Irak. Comme Qassem Soleimani l'a ordonné à Hassan Polarak, les pasdaran, sous prétexte d'activités économiques du siège, se servent de l'Irak pour contourner les sanctions internationales contre le régime.
D'autre part, le régime des mollahs, abusant des croyances religieuses des peuples iranien et irakien, a pillé l'aide populaire pour la reconstruction des sanctuaires sacrés. Par exemple, le régime a gagné un revenu élevé en vendant des biens « sacrés » provenant de tombes de dirigeants chiites en Iran à des prix élevés et en reconstruisant des parties de sanctuaires et des portes de ces tombes en Iran et en les envoyant en Irak. En outre, les pasdaran ont créé un projet économique massif pour les bases de Khatam-al-Anbia et d'autres organisations économiques qui leur sont affiliées sous prétexte de reconstruire les sanctuaires des dirigeants chiites et ont bénéficié de milliards de dollars pour mettre en œuvre leurs plans bellicistes et terroristes.
Le régime des mollahs et les pasdaran abusent largement de la cérémonie de l'Arbaïne pour promouvoir le fondamentalisme et le terrorisme et déclencher des différends religieux sous prétexte de rendre hommage aux dirigeants chiites.
Dans une interview en 2019, Hassan Polarak, avec le titre de « président de la solidarité populaire, du logement et de l'alimentation des Arbaïnes de l'Imam Hussein », a présenté son rôle et celui du régime dans cette cérémonie. Ceci est également visible dans son décret de nomination par Soleimani.
D'autre part, selon l'agence de presse officielle Mehr, le 7 octobre, le brigadier général Hassan Karami, commandant des forces spéciales du régime, a déclaré avoir déployé plus de 10 000 des forces spéciales du régime (7 500 soldats et 4 000 réservistes) pour assurer la sécurité de la cérémonie de l'Arbaïne en Irak.

Conclusion-observations
L'une des organisations de front du régime des mollahs, qui a occupé secrètement l'Irak, est le « Quartier général de reconstruction des sanctuaires saints », qui est, en fait, une organisation de la force terroriste Qods. Ce quartier général a préparé le terrain pour que la force Qods puisse mener différentes activités terroristes et trafics d'armes, pillant et même contournant les sanctions sous prétexte de reconstruire les sanctuaires des figures chiites et des imams.
Ce qui rend cette question plus importante, c'est la série de protestations pacifiques du peuple irakien au cours des dernières semaines contre la corruption, les mauvaises conditions de vie, le chômage, la pauvreté et la présence du régime iranien dans son pays. Lors de ces manifestations, qui ont eu lieu pour la plupart à Bagdad et dans la zone chiite méridionale de l'Irak, l'appel à expulser le régime des mollahs de ce pays était une constante des slogans des manifestants, envoyant un message fort au régime théocratique.
L'ingérence dans les pays de la région et l'exportation du radicalisme islamiste et du terrorisme est l'un des piliers du régime, ou comme ils l'appellent, il s’agit de garantir sa profondeur stratégique ! Les plus hauts responsables du régime, y compris Khamenei lui-même, ont déclaré à plusieurs reprises que s'ils ne se battent pas à Samarra et en Syrie et s'ils n'y tracent pas la ligne, ils devront le faire à Téhéran, Chiraz et Ispahan. Maintenant, ils réalisent que leur « ligne » est sur le point d'être effacée en Irak.
Pour cette raison, les responsables du régime des mollahs ont qualifié à plusieurs reprises ce mouvement populaire de « conspiration » et le Guide Suprême, lui-même, a écrit sur Twitter que le but de ces manifestations était de « créer une division entre les peuples iranien et irakien ». Cette explication révèle la terreur du régime face à la tournure que prend ces manifestations et l’opposition affirmée à l'ingérence du régime et de ses agents inféodés en Irak. A cet égard, les responsables du régime n'ont cessé de souligner que l'objectif des manifestations est d'avoir un impact sur le spectacle annuel hypocrite du régime en Irak à l’Arbaïne. C'est pour cela que la cérémonie de l'Arbaïne de cette année est considérée comme très sensible pour Téhéran, qui y a tant investi.
Le régime iranien est confronté à des crises économiques et sociales insolubles à l'intérieur de l'Iran, ce que les hauts responsables ont qualifié de crises sans précédent. En tant que tel, il a eu recours à davantage de bellicisme et créé le chaos au Moyen-Orient. Par conséquent, il est devenu plus crucial de couper les embranchements du régime, en particulier les pasdaran et de la force Qods, des autres pays de la région.

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