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vendredi 17 janvier 2020

Violence sexuelle contre les manifestantes par les forces de sécurité en Iran

CNRI Femmes – La violence sexuelle contre des femmes a été utilisée par les forces de sécurité iraniennes lors de manifestations pacifiques, a indiqué Amnesty International mercredi, ajoutant qu’elle disposait d’éléments prouvant ces violences. Des manifestations ont eu lieu après que Téhéran eut admis avoir abattu accidentellement un avion de ligne ukrainien.

Selon le rapport, publié le 15 janvier 2020, « l’organisation a reçu des informations signalant d’odieux actes de violence sexuelle infligés à au moins une femme arrêtée de façon arbitraire par des agents des services de sécurité en civil et maintenue en détention pendant plusieurs heures dans un poste de police. Selon des sources bien informées, pendant sa détention, cette femme a été emmenée dans une pièce où elle a été interrogée par un agent des forces de sécurité qui l’a contrainte à pratiquer une fellation sur lui et qui a tenté de la violer ».
« Les forces de sécurité iraniennes se sont une fois de plus livrées à des attaques des plus répréhensibles contre les droits du peuple iranien aux libertés d’expression et de réunion pacifiques, et ont une fois de plus recouru à des méthodes illégales et violentes », a déclaré Philip Luther, directeur du programme de recherche et de sensibilisation pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord d’Amnesty International.
 Usage illégal de la force contre des manifestants pacifiques
 Amnesty International s’appuie sur des vidéos et des photographies vérifiées ainsi que des témoignages de témoins oculaires indiquant que « les forces de sécurité iraniennes ont utilisé une force illégale contre des manifestants pacifiques qui s’étaient rassemblés dans tout le pays après que les autorités eurent admis avoir abattu, le 8 janvier, un avion ukrainien qui transportait des passagers ».
Le groupe de défense des droits a des preuves que « les 11 et 12 janvier, les forces de sécurité ont tiré des plombs pointus avec des fusils à air comprimé, habituellement utilisés pour la chasse, sur des manifestants pacifiques, causant ainsi des saignements et des blessures douloureuses. Les forces de sécurité ont également utilisé des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et du gaz poivre pour disperser les manifestants, qu’ils ont aussi frappés à coups de poing, de pied et de matraque, et procédé à des arrestations arbitraires ».
Un témoin oculaire, Mahsa, à Téhéran, « a expliqué que les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes dans l’entrée d’une station de métro, afin d’empêcher les gens d’aller rejoindre la manifestation ».
« Il y avait énormément de gaz lacrymogène […] J’étais tellement stressée et inquiète que tout d’abord, je n’ai même pas réalisé que j’avais été touchée par les tirs […] Les forces spéciales de la police tiraient des plombs sur les gens. Mon manteau est maintenant tout troué, et j’ai des hématomes sur tout le corps […] Les rues étaient remplies d’agents en civil qui tiraient en l’air et menaçaient de tirer sur les gens […] Un agent des forces de sécurité m’a pourchassée quand ils ont vu que je filmais la manifestation, et c’est à ce moment-là que j’ai reçu un plomb pointu dans la jambe […] J’ai très mal », a-t-elle déclaré.
« La situation en Iran est en ce moment même encore plus douloureuse que la mort. Ils nous tuent lentement ; ils nous font mourir sous la torture », a-t-elle déclaré.
« Il est affligeant de constater que les forces de sécurité iraniennes ont violemment réprimé des rassemblements silencieux et des manifestations pacifiques demandant justice pour les 176 passagers tués dans cet avion, et exprimant un sentiment de colère concernant la première réaction des autorités iraniennes, qui a été de chercher à dissimuler les faits », a déclaré Philip Luther.

Arrestations arbitraires


Amnesty International fait également état d’arrestations généralisées et extrajudiciaires de dizaines de manifestants, dont des étudiants à Ahvaz, Ispahan, Zanjan, Amol, Babol, Bandar Abbas, Kermanchah, Sanandaj, Machad, Chiraz, Tabriz et Téhéran.
Elle a ajouté que les forces de sécurité et de renseignement iraniennes « les forces de sécurité et des services de renseignement maintiennent une forte présente dans certains hôpitaux, ce qui incite à craindre qu’ils ont l’intention d’arrêter des patients (…) Certains hôpitaux et centres médicaux de Téhéran ont refusé de soigner des personnes, leur expliquant que si les forces de sécurité et des services de renseignement découvrent qu’elles faisaient partie des manifestants, elles seront alors arrêtées ».

Amnesty International a appelé les autorités iraniennes à « mettre fin à la répression de toute urgence, et veiller à ce que les forces de sécurité fassent preuve de la plus grande retenue et respectent les droits des manifestants à la liberté d’expression et de réunion. Les détenus doivent être protégés contre la torture et les autres formes de mauvais traitements, et toutes les personnes qui sont détenues de façon arbitraire doivent être remises en liberté ».

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