par Mohammad Sadat Khansari
La conférence de Munich sur la sécurité de 2020 se tiendra du vendredi 14 février au dimanche 16 février. Parmi les participants se trouve le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, qui doit prendre la parole vendredi.
Dans un éditorial publié mardi à Euronews, l'ancien ministre italien des Affaires étrangères, Giulio Terzi, a suggéré que les discussions au Forum de Davos étaient en fait rendues plus productives par l'absence du ministre iranien des Affaires étrangères et qu'il en serait probablement de même pour la Conférence de Munich sur la sécurité. Terzi a cité "le rôle de Zarif en tant qu'apologiste d'une théocratie islamiste et principal parrain d'État du terrorisme au monde" comme preuve que ses contributions tendent à empoisonner le dialogue international tout en distrayant les opportunités importantes pour la planification d'une réponse multilatérale aux provocations de l'Iran.
Lundi, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a publié un article sur son site Web qui attirait l'attention sur la défense publique de Zarif contre la décision du régime iranien de suspendre la publication des enregistrements de la boîte noire du vol 752 d'Ukraine International Airlines. Le Boeing 737 a quitté Téhéran quelques heures après les frappes de missiles des Gardiens de la révolution le 8 janvier en Irak, et il a été abattu par les systèmes de défense aérienne iraniens dans un cas apparent d'identité erronée.
Téhéran a tenté de dissimuler la cause de l'accident pendant trois jours, avant que les images satellite, le radar et la vidéo au sol ne prouvent que le vol avait été frappé par deux missiles sol-air. Mais le conflit en cours au sujet de la boîte noire suggère que le régime continue de travailler pour contrôler unilatéralement les informations. Et les commentaires publics de Zarif lui montrent qu’il apporte des justifications juridiques à cette décision sur la scène internationale. Ceci est emblématique de son rôle d '"apologiste en chef de Téhéran", et cela fait de l'invitation du ministre des Affaires étrangères à la Conférence de Munich "une erreur dans le sens de la longue apaisement de l'Europe du régime des mollahs".
Bien sûr, les inquiétudes concernant «l'apologétique» et la propagande vont bien au-delà de la question de la catastrophe du vol 752. Zarif défend le terrorisme étranger et la répression intérieure parmi les pires et les plus persistants de l'histoire du régime clérical. En 1988, lorsque Zarif était un diplomate de carrière travaillant pour la mission iranienne des Nations Unies, à ce titre, il a aidé à détourner l'attention internationale du massacre de prisonniers politiques, qui a fait 30 000 prisonniers politiques morts au milieu des efforts visant à éradiquer la résistance démocratique de l'Iran.
Ce mépris passé pour les crimes contre l'humanité a préparé le terrain pour que le ministre des Affaires étrangères minimise les répressions violentes des militants et des manifestants ces dernières années. Après avoir assumé son rôle actuel sous le président du régime, Hassan Rouhani, Zarif a utilisé une apparition télévisée aux États-Unis pour déclarer que les autorités iraniennes «n’arrêtent pas les gens pour des opinions». Cette remarque a suscité un large ridicule à l'époque, mais il l'a maintenue même dans le sillage d'un soulèvement national qui a commencé en novembre dernier et conduit à l'arrestation de plus de 12 000 manifestants pacifiques, tandis que 1 500 ont été tués dans les rues.
En même temps que Zarif utilise les apparences internationales pour contredire les informations indépendantes sur les répressions du régime, sa position en tant que haut diplomate iranien fait sans doute de lui un participant actif dans les projets d'exportation de cette répression vers un territoire étranger. Au cours des deux dernières années, sept diplomates iraniens ont été expulsés des pays d'accueil européens soupçonnés d'être impliqués dans des activités terroristes. Un autre diplomate, récemment en poste en Autriche, fait face à des accusations en Belgique pour avoir organisé un complot visant à déclencher des explosifs lors du rassemblement du CNRI à Paris en juin 2017.
L’enquête sur cet incident a conduit un porte-parole de la police fédérale belge à dire que les employés des services secrets iraniens sont omniprésents dans son établissement diplomatique. Il est pratiquement impossible pour un réseau aussi complexe de terroristes-diplomates de fonctionner sans la connaissance et l'approbation du ministre des Affaires étrangères.
En outre, le commandement de Zarif sur ce réseau serait tout à fait conforme à son rôle de point de contact avec certains des mandataires et alliés terroristes de l’Iran. À la même époque l’année dernière, il a rencontré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour réaffirmer l’engagement de Téhéran à armer et à soutenir ce paramilitaire.
C'est certainement un sujet de discussion à la Conférence de Munich sur la sécurité, tout comme la question plus spécifique de la montée des tensions entre l'Iran et l'Occident. Mais avec Zarif devant jouer un rôle de premier plan dans l'événement, il y a de sérieux doutes quant à savoir si ces discussions parviendront à rester sur la bonne voie et à l'abri de la désinformation. Ces doutes ne sont amplifiés que par l'absence de voix européennes importantes, et les critiques sont sûrs de suggérer que l'Occident abdique sa propre voix sur les affaires iraniennes tout en offrant une invitation ouverte à un responsable iranien qui a été décrit comme le «ministre de la propagande du régime». "
C'est le langage utilisé par l'administration américaine pour annoncer l'année dernière des sanctions économiques contre Zarif. Ces mesures ont été mises en œuvre peu de temps après que la Maison Blanche ait imposé des sanctions similaires à d'autres hauts responsables iraniens, dont le chef suprême Khamenei. Chacun de ces mouvements a été salué comme un pas dans la bonne direction par les Iraniens. Mais ces mêmes Iraniens ont régulièrement exhorté les nations européennes à se rapprocher de la politique américaine en isolant Zarif et en cessant de l'inviter à des rassemblements internationaux. Les plans existants pour Munich indiquent que cet avis n'a pas encore été pris au sérieux.
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