Par Shahriar Kia
Le régime iranien a célébré mardi le 41e anniversaire de sa fondation. Pour dépeindre une image stable et puissante du régime, il fallait attirer une foule nombreuse aux événements.
Les participants ont donc bénéficié des avantages et de services tels que transport gratuit et nourriture. La participation à ces manifestations étant inscrite et notée par le pouvoir sert de mesure pour obliger les personnes qui souhaitent obtenir un emploi, à s’y rendre.
Les rues ont été bloquées pour forcer la foule à rester dans la procession principale. Tous les employés du gouvernement, les étudiants et les forces armées du régime et leurs familles ont été contraints d’assister aux événements.
Pourtant, malgré tous ses efforts, le régime n'a pas réussi à attirer de grandes foules pour masquer l'état critique qu'il traverse et ces manifestations du 11 février ont été partout un échec flagrant pour le régime.
Les médias occidentaux traditionnels reprenant la propagande du régime, sans état d’âmes, ont généralement décrit les rassemblements de Téhéran commémorant la révolution de 1979 comme ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans l’ensemble du pays. Pour une dictature en place qui utilise toutes les méthodes de chantage pour forcer les gens à participer à ses manifestations, ceci est un aveu d’échec. Ces évaluations des médias souvent à partir de montage télévisée diffusée par le régime sont bien loin manifestations d’Etat organisées pour le pouvoir chaque année.
Pourtant les images circulant sur les réseaux sociaux et les informations recueilli par l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran montre une très faible participation à ces manifestations boudées par la population dans les villes de province et à Téhéran.
February 11 - Tehran, #Iran— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) February 13, 2020
Video shows the unprecedented boycotting of the pro-regime rally marking the 1979 revolution.
The mullahs' claimed "millions" attended the march. Footage clearly shows otherwise.pic.twitter.com/q7YhbmevJ0
Dans la capitale des images d’agences de presse du régime ont parfois laissé échapper le fiasco du régime.
La vidéo tournée par un membre des Gardiens de la révolution parachuté sur la grande place Azadi où se tenait la cérémonie du 11 février à Téhéran dévoile l’absence de foule sur la Place. Ces images ont été tournées pendant le discours de Rohani, le président du régime, à l’apogée du la manifestation d’Etat.
While #Zarif & #Iranian regime's propaganda machine are trying to portray regime's Feb11 anniversary a successful &crowded event, an IRGC genius, parachutes in Azadi Square while filming the empty square during Rouhani's speech(heard in the background).#BoycottIranShamElections pic.twitter.com/SssTXIJEZu— NCRI-FAC (@iran_policy) February 12, 2020
En désertant ces manifestations les Iraniens ont montré qu’à la suite des soulèvements de décembre dernier où 1500 manifestants ont été tué et suite aux manifestations hostiles au pouvoir en janvier 2020, ils ne se contentent pas moins de la disparition du régime des mollahs. Ce boycotte des manifestations du gouvernement donne un avant-goût de ce que sera le taux de participation à la mascarade électorale des législatives.
A la suite de ces manifestations, le principal groupe d’opposition, l’OMPI, prédit avec audace la fin de l’emprise des mollahs sur le pouvoir. Mme Maryam Radjavi, la présidente élue de la Résistance iranienne a appelé les Iraniens à boycotter les élections législatives de ce mois-ci et à « voter pour un changement de régime ». Malgré la pression du pouvoir pour une forte participation, même les estimations officielles du régime anticipent maintenant quelque chose comme une participation de 15% - un chiffre qui est sûrement incompatible avec les notions de soutien généralisé au régime dans son ensemble.
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