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jeudi 20 février 2020

Une militante iranienne anti-hijab reçoit un prix international


shaparak shajarizadeh et son enfant iran Une militante iranienne des droits des femmes et de la lutte contre le hijab obligatoire a remporté un prestigieux prix international des femmes à Genève, en Suisse.
Shaparak Shajarizadeh, 44 ans, a reçu son prix le 18 février.
Elle était une fille de la rue de la Révolution, c'est-à-dire l'une des femmes iraniennes qui ont osé enlever leur foulard dans des lieux publics très fréquentés pour protester contre le hijab obligatoire et le code vestimentaire de la République islamique.
Le 27 décembre 2017, un jour avant le début des manifestations généralisées contre la pauvreté, le chômage et la dictature en Iran, une femme non identifiée est montée sur un boitier électrique dans l'une des rues les plus fréquentées de Téhéran, l'avenue Enqelab (Revolution). Elle a enlevé son foulard, l'a attaché à un bâton et a commencé à l'agiter en l'air.
Un clip vidéo de cette femme est rapidement devenu viral, et son acte s’est transformé en un symbole de la résistance des femmes iraniennes au hijab obligatoire. Des centaines de femmes à travers l'Iran dominé par le clergé ont emboîté son pas et ont enlevé leurs foulards dans les lieux publics. Shajarizadeh était l'une des principales filles de la rue Révolution. Elle a été condamnée à deux ans de prison en plus d'une peine de dix-huit ans avec sursis en 2018.
Immédiatement après sa libération sous caution, Shajarizadeh a fui l'Iran pour faire campagne en faveur des droits des femmes.
Réagissant à sa condamnation, Shajarizadeh a déclaré sur sa page Instagram : « Cela signifie que je devrai me taire pendant vingt ans et ne pas m'impliquer dans des activités de défense des droits civiques. »
L'éminente avocate des droits humains Nasrin Sotoudeh, qui représentait Shajarizadeh et d'autres femmes arrêtées pour s'être opposées au hijab obligatoire, a été arrêtée en juin 2018, un mois après que Shajarizadeh ait fui l'Iran.
Sotoudeh est toujours derrière les barreaux de la tristement célèbre prison de Téhéran, Evine.
Shajarizadeh a reçu mardi le Prix international des droits des femmes du Sommet de Genève 2020 lors d'une cérémonie dans la ville suisse. Là, elle s'est adressée à des diplomates des Nations Unies, des militants des droits humains et des journalistes du monde entier participant au 12e sommet annuel de Genève pour les droits de l'homme et la démocratie.
Le directeur exécutif de United Nations Watch, co-organisateur de la conférence avec Hillel Neuer, a déclaré que Shajarizadeh avait été récompensée pour sa « défense intrépide des droits des femmes en Iran, pour laquelle elle a été emprisonnée, battue et brutalisée. »
Le prix est parrainé par une coalition de 25 ONG de défense des droits humains du monde entier.
L'événement de mardi a eu lieu quelques jours seulement avant la principale session annuelle du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, afin de mettre les situations d'urgence à l'ordre du jour mondial. « C'est un point de convergence pour les dissidents du monde entier », a déclaré M. Neuer.
En 2018, les autorités iraniennes ont annoncé qu'elles avaient arrêté 29 femmes qui avaient enlevé leur foulard dans le cadre d'une campagne contre le code vestimentaire islamique obligatoire du pays.
Source : Radio Farda

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