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vendredi 24 avril 2020

EDITORIAL : En plein crise de pandémie, le régime envoi les Iraniens travailler pour assurer sa survie


Sending Iran’s People to Work Amid Coronavirus Outbreak for Regime’s Survival
Sending Iran’s People to Work Amid Coronavirus Outbreak for Regime’s Survival
Le samedi 18 avril a marqué la fin officielle de la quarantaine dû au Coronavirus et le début de la réouverture des bureaux et de la reprise du travail et de la mise en œuvre d’un projet appelé « distance sociale intelligente » à Téhéran, en Iran.
Simultanément au lancement officiel du projet à Téhéran, le président du régime, Hassan Rohani, a affirmé le succès du projet lors d’une réunion des présidents des comités spécialisés du siège de la lutte contre le Coronavirus.

Il a déclaré : « La mise en œuvre du plan de distanciation sociale intelligente a réduit la propagation de la maladie dans certaines provinces et a créé une tendance constante dans d’autres provinces. » C’est un mensonge honteux et flagrant, car les déclarations d’autres responsables du régime le contredisent.
Ali Maher, un membre du quartier général du combat contre le Coronavirus à Téhéran, a déclaré : « À Téhéran, on ne peut pas dire que la situation s’est améliorée. Nous attendons que les effets des nouvelles conditions apparaissent. »
Le Dr Mohammad Reza Zafarghandi, président de l’Assemblée générale du système médical, a également qualifié la méthode de distanciation sociale intelligente de « vouée à l’échec ».
Mais la situation de la circulation à Téhéran était plus éloquente et embarrassante que toute autre déclaration. Dans plusieurs reportages de diverses sections d’information, la télévision du régime a fait état d’un trafic intense sur les autoroutes et dans les rues de Téhéran et a déclaré que la circulation à Téhéran avait augmenté de 75 % et même doublé par rapport à l’année précédente.
Mais le trafic social dense du métro et des bus était peut-être plus dangereux que la circulation des véhicules.
Dans un article du 18 avril, le journal officiel Resalat a évalué la part de la flotte de transport public dans la transmission du Coronavirus, entre autres facteurs, entre 25 et 30 % : « La vie de 350 000 passagers du métro est en danger, et tôt ou tard, les conséquences en seront révélées par le nombre de victimes et des personnes touchées par le virus. »
Le Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, et son président Hassan Rohani sont au courant de ces faits et données. Ils ont annulé la quarantaine en toute connaissance de cause, conscient des pertes humaines énormes qui vont suivre. Comme l’ont écrit les journaux officiels du régime, Khamenei et Rohani, entre la vie des gens et la sécurité du régime, ont choisi la survie et la sécurité du régime.
La crise du Coronavirus a mis le régime dans une impasse mortelle. D’une part, avec la poursuite de la quarantaine, le régime devait soit couvrir les dépenses de la population, en particulier des pauvres, c’est-à-dire une grande majorité de la société, soit il devait affronter les masses affamées.
En mettant fin à la quarantaine incomplète, il a fait le choix d’énormes pertes humaines pour contrôler la situation économique pendant une courte période.
Cependant, comme l’ont reconnu les médias officiels, mettre un terme à la quarantaine dans ces conditions rendra la société explosive et augmentera le nombre de victimes humaines.
Le quotidien officiel Mostaqel, dans son édition du 18 avril, évoquant ce qu’il appelle « la situation économique critique du pays et l’épidémie de coronavirus qui l’intensifie », a rappelé que cette situation « pourrait entraîner de violentes rébellions et protestations ».
Dans l’impasse, le régime a choisi de sacrifier la population. Mais la société iranienne, excédée par les injustices, la pauvreté, les inégalités et la répression, attend une étincelle pour exploser.
La crise du Coronavirus intervient dans une telle société. Les mollahs au pouvoir pensent que le peuple iranien a perdu sa capacité à s’insurger en raison de la misère causée par cette tragédie, mais cette analyse est une erreur stratégique fatale. C’est le genre d’erreur que commettent tous les dictateurs lorsqu’ils arrivent à leur fin.

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