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lundi 27 juillet 2020

Crime silencieux au Covid-19 contre les prisonnières politiques résistantes

 CNRI Femmes – Avec l’émergence du rôle des femmes dans les soulèvements de 2019 et 2020 en Iran, les prisonnières politiques résistante sont une fois de plus la cible du régime clérical qui fabriquant des dossiers sans fondement à leur encontre pour les maintenir derrière les barreaux. Pendant ce temps, l’épidémie de Covid-19 a créé pour les mollahs l’opportunité d’éliminer physiquement ses opposants. Sous le couvert des ravages du coronavirus, le régime cherche à éliminer discrètement ses opposants en évitant les condamnations internationales.

Nouvelles mesures répressives contre les prisonnières politiques résistantes

En pleine crise du coronavirus, les prisonnières politiques les plus résistantes et d’éminentes militantes font l’objet de nouvelles poursuites, de nouvelles condamnations et d’autres formes de répression et de harcèlement.
Des agents du bureau du procureur ont pénétré dans la maison de Fatemeh Mosanna sans préavis. Ils l’ont menottée et emmenée à la prison d’Evine pour y purger sa peine. Les agents ont perpétré cet acte brutal le 6 mai 2020, devant sa fille et son fils. Mme Mossanna avait été libérée sous caution de la prison d’Evine le 31 mars 2020.
La prisonnière politique Maryam Akbari-Monfared a reçu une convocation orale au tribunal d’Evine le 10 juin 2020. Les nouvelles accusations portées contre elle incluent le fait d’avoir scandé des slogans dans la nuit du 11 février 2020, date anniversaire de la révolution iranienne de 1979 qui a renversé le chah. Maryam Akbari-Monfared purge sa onzième année de détention à la prison d’Evine sans même une seule autorisation de sortie, pour un appel téléphonique à sa famille qui se trouve dans l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), l’opposition démocratique aux mollahs.
La prisonnière politique résistante Atena Daemi, qui a déjà purgé 5 ans, aurait dû être libérée le 4 juillet 2020. Cependant, elle a été condamnée à 5 ans supplémentaires et à 74 coups de fouet. Alors qu’Atena Daemi purgeait sa peine en prison, le service de renseignement du Corps des gardiens de la révolution a déposé deux nouvelles plaintes contre elle.
Faranguisse Mazloumi, mère d’un prisonnier politique et qui a été personnellement détenue pendant quelque temps l’année dernière, a été condamnée à 6 ans de prison pour avoir eu des contacts avec l’OMPI, et pour avoir diffusé de la propagande contre l’Etat en faveur des groupes d’opposition.
Golrokh Ebrahimi Iraee a été condamnée à nouveau après avoir été libérée de prison – cette fois à 3 ans et 7 mois. Elle est détenue à la prison de Qarchak depuis le 9 novembre 2019, et s’est vue refuser une permission de sortir.
La prisonnière politique Narguesse Mohammadi a été éloignée à la prison de Zandjan pour avoir organisé un sit-in de protestation à la prison d’Evine, en solidarité avec les familles des tuées du soulèvement de novembre 2019. Mme Mohammadi a été privée de ses droits fondamentaux depuis son transfert à la prison de Zanjan le 25 décembre 2019. La militante des droits humains a annoncé qu’elle avait été agressée physiquement et insultée par Gholamreza Zia’i, le directeur de la prison d’Evine.
Les agents des services de renseignement ont fait sortir Zeinab Jalalian de la prison de Khoy le 29 avril 2020, avant de la transférer à la prison de Qarchak au bout de deux jours. Zeinab Jalalian a entamé une grève de la faim le 20 juin, exigeant d’être renvoyée à la prison de Khoy ou transférée à la prison d’Evine, après avoir été contaminée par le coronavirus. Cependant, des agents des services de renseignement l’ont transférée dans un lieu inconnu au 6ème jour de sa grève de la faim. Selon la famille Jalalian, Zeinab a probablement été transférée à la prison de Kerman.
Les anciennes prisonnières politiques Sedigheh Moradi et Zahra Akbari-Nejad Dorcheh ont également été condamnées chacune à 95 jours de prison. Leurs peines ont été annoncées par le tribunal d’Evine au début du mois de juillet 2020.

Arrestations et mesures répressives contre d’autres militantes

Parmi les autres prisonniers politiques, Parastoo Mo’ini et Forough Taghipour ont été arrêtées le 24 février 2020, accusés de soutenir l’OMPI/MEK. Elles ont été transférées au centre de détention du ministère du Renseignement.
Dans la troisième semaine d’avril 2020, les deux prisonnières ont été transférées de la prison d’Evine à celle de Qarchak. Pendant leurs 5 mois d’incarcération, elles ont été soumises à une intense pression pour des aveux télévisés.
Sakineh Parvaneh, une prisonnière politique kurde emprisonnée dans la prison Qarchak à Varamin, a été condamnée à 5 ans de prison et s’est vu interdire pendant 2 ans l’appartenance à des groupes politiques. Elle a été arrêtée le 7 février 2020 et transférée au centre de détention d’Evine. La prisonnière politique a été battue à plusieurs reprises depuis son arrestation et a été conduite à plusieurs reprises dans un hôpital psychiatrique.


Soha Morteza'i
Soha Morteza’i
Nahid Khodajou
Nahid Khodajou
Mojgan Kavousi
Mojgan Kavousi
Shora Fekri
Shora Fekri











Ashraf (Roghiyeh) Nafari
Ashraf (Roghiyeh) Nafari
Zahra Mohammadi
Zahra Mohammadi











En outre, au cours des cinq derniers mois, Massoumeh Akbari, Somayeh Ramouz, Akram Rahimpour, Zohreh Assadpour et Rezvaneh Ahmad-Khan-Beigi ont été condamnées à de nouvelles peines de prison.
Soha Morteza’i, Nahid Khodajou, Mojgan Kavousi et Shora Fekri ont été convoquées en prison pour y purger leur peine.
Ashraf (Roghiyeh) Nafari, étudiante en mathématiques à l’université Khajeh-Nassir-Toussi et activiste sur Twitter, a été arrêtée le 26 avril 2020 à Shahriar. Elle a ensuite été transférée à la prison de Qarchak à Varamine.
Le tribunal de Sanandaj a également condamné Zahra Mohammadi à 10 ans de prison. Elle avait été arrêtée en mai 2019 et libérée temporairement au bout de 7 mois. 

La propagation du Covid-19 dans les prisons

Les arrestations et les peines sévères surviennent à un moment où les conditions sanitaires dans les prisons sont jugées extrêmement mauvaises et où le virus s’est propagé de manière incontrôlée.
Au cours de la première semaine de mai 2020, plus de 50 femmes détenues ont été infectées par le coronavirus dans la prison de Sepidar à Ahwaz. Ces prisonnières n’auraient pas accès à des soins médicaux. Les autorités pénitentiaires ne livrent même pas les médicaments apportés aux prisonnières par leurs familles. La salle de quarantaine n’est séparée des autres salles que par quelques barreaux.
Selon les nombreuses informations reçues de la prison de Qarchak à Varamine, au moins 130 prisonnières sont infectées par le coronavirus.
Ces femmes sont détenues dans un lieu appelé « le club », qui est insalubre dépourvu de ventilation adéquate. Les prisonnières sont privées de tous les soins médicaux.
Le 7 juillet 2020, les responsables de la prison ont émis un ordre de couper la communication entre les prisonnières en quarantaine dans la section 5 et les autres détenues. Mais elles peuvent se rendre dans le couloir commun ou à la cuisine de la prison sans aucune restriction.
La propagation du coronavirus peut être attribuée à un manque de services de base, à des problèmes avec le système d’égouts, à l’eau saumâtre et à des coupures d’eau continues en été. En outre, le manque d’installations médicales et sanitaires et la forte densité de détenues sont des facteurs qui contribuent à la propagation du coronavirus en prison.
Le 11 juillet 2020, la prisonnière politique Narguesse Mohammadi a écrit sur les conditions de vie difficiles à la prison de Zanjan. Elle a déclaré que 12 des 18 détenues étaient infectées par le virus. « Douze d’entre nous ont été alitées avec des symptômes de fatigue extrême, de douleurs abdominales, de diarrhées et de vomissements, et la perte de l’odorat. Nous n’avons pas de médicaments et manquons de traitement ou de nourriture appropriés », a-t-elle écrit.
« Le manque de traitement médical, l’espace insuffisant pour mettre les patientes en quarantaine, l’admission incontrôlée de nouveaux prisonniers sans examen de leur état de santé, ont tous conduit à la propagation du coronavirus en prison », a-t-elle ajouté.

Les prisonnières politiques résistantes sont visées

En raison de la politique inhumaine du régime, un certain nombre de prisonnières politiques résistantes ont été infectées par le Covid-19.


Nejat Anvar-Hamidi
Nejat Anvar-Hamidi

L’une d’entre elles est Nejat Anvar-Hamidi, 62 ans, à la prison de Sepidar à Ahwaz la dernière semaine d’avril 2020. Elle n’a reçu aucun traitement médical depuis qu’elle a contracté le virus et a été transférée en quarantaine dans la prison. Hamidi n’a même pas reçu les médicaments nécessaires que sa famille a livrés à la prison. La vie de cette femme emprisonnée est en danger en raison de son âge et de ses antécédents médicaux.
La prisonnière politique Zeinab Jalalian a été infectée par le coronavirus à la prison Qarchak de Varamine. Sa maladie a été confirmée le 8 juin 2020, lorsqu’elle a été emmenée dans un hôpital à l’extérieur de la prison, sous de mesures de sécurité strictes. D’après les scanners, les tissus de ses poumons ont été endommagés et des caillots de sang se sont formés dans ses poumons. Elle souffrait d’asthme auparavant.
La prisonnière politique Narguesse Mohammadi souffre également de symptômes inquiétants de Covid-19 depuis la première semaine de juillet 2020. Elle avait déjà de nombreux problèmes médicaux, ayant fait notamment une embolie pulmonaire.
Forough Taghipour, qui est détenue à la prison Qarchak de Varamine, a également contracté le virus.
L’intention délibérée et criminelle du régime des mollahs de mettre fin à la vie des prisonnières politiques résistantes est attestée par l’absence de soins médicaux pour les malades – qui luttaient déjà contre de graves maladies – et le refus de les libérer, même provisoirement pendant l’épidémie.

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