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samedi 18 juillet 2020

Le chef de la police s'engage à réprimer sévèrement les manifestations


Iran Protests in Behbahan iranCSDHI - Vendredi, le chef de la police de Behbahan, en Iran, a juré de s'occuper « fermement » des nouvelles protestations, un jour après les tirs de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité afin de disperser les manifestations dans la ville de Behbahan, au sud-ouest du pays.

La police de la ville a annoncé dans une déclaration officielle vendredi qu'elle s'occuperait de manière décisive des protestations.
S'adressant à l'agence de presse officielle IRNA, le vendredi 17 juillet, le chef de la police de Behbahan, Mohammad Azizi, a déclaré qu'il « fallait éviter tout rassemblement qui pourrait servir de prétexte à un mouvement contre-révolutionnaire », ajoutant qu'il « s'occuperait fermement des protestations.
Il a déclaré que « la protestation était contre la situation économique », mais a insisté sur le fait que seul « un petit nombre de personnes » y a participé.
Azizi a averti les manifestants, jeudi soir et vendredi matin, que la répression des protestations pourrait être sévère.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Behbahan la nuit dernière, à la suite des appels précédents contre les condamnations à mort prononcées à l'encontre des manifestants et contre la gravité de la situation économique.
Les gens ont également scandé des slogans pour soutenir ceux qui ont été tués lors des manifestations de novembre 2019 à Behbahan. « Les Dashti, reposez en paix ». Le slogan est une référence à Mahmoud et Mehrdad Dashti Nia, deux frères qui ont été abattus dans la rue en novembre 2019 dans cette ville.
Les vidéos diffusées sur les médias sociaux montrent les forces de sécurité officielles qui ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Selon l'observatoire international de coupure d'Internet NetBlocks, (L’Observatoire de l’arrêt de l’Internet utilise de nouvelles techniques de mesure, de classification et d’attribution pour détecter les perturbations d’Internet, la censure en ligne et les cyberattaques contre les infrastructures essentielles dans la défense des droits de l’homme, du processus démocratique et de la prospérité numérique), le gouvernement iranien a restreint l'accès à Internet dans la province du Khouzistan à partir de 22 heures environ, heure locale, afin d'empêcher le partage des nouvelles et des images des manifestations.
Selon des témoins oculaires et des utilisateurs de médias sociaux, au moins 30 personnes ont été arrêtées jeudi et vendredi. Farzaneh Ansarifard, la sœur de Farzad Ansarifard, qui a été tuée à Behbahan lors des manifestations de novembre, fait partie des personnes arrêtées. Les noms des autres manifestants arrêtés, le 16 et 17 juillet derniers, sont Alireza Ansarifar, Meisam aKBARI, Mohammad Shariati, Peiman Rasouli, Ahmad Akhash et Majid Zamen Pisheh.
Les vidéos ont également montré une très forte présence policière dans d'autres villes, à savoir Téhéran, sa ville jumelle de Karaj, Ispahan dans le centre de l'Iran et la ville de Mashhad au nord-est.
Les forces de sécurité officielles ont également procédé à des arrestations dans d'autres villes.
L'agence de presse officielle, Aftab, a rapporté qu'un certain nombre de personnes ont été arrêtées dans la province de Khorasan Razavi, vendredi. La police locale a accusé les personnes arrêtées à Mashhad d' « espionnage, d’encouragements d'autres personnes à participer aux manifestations, actions en vue de porter atteinte à la sécurité nationale et de perturber l'ordre public par le biais des médias sociaux. »
Ailleurs à Chiraz, les services du renseignement des pasdarans ont annoncé qu'ils avaient arrêté une équipe affiliée au groupe d'opposition OMPI/MEK. Les pasdarans n’ont pas dit combien de personnes ont été arrêtées, mais ils ont déclaré que les personnes arrêtées « étaient allées dans la province de Fars pour saboter une partie de Chiraz. »
Les Iraniens ont appelé à de nouvelles protestations dans les jours à venir. Les protestations d'hier soir étaient les premières du genre depuis la dernière série de grandes manifestations de novembre 2019, lorsque les Iraniens sont descendus dans les rues de tout le pays pour protester contre le les prix de l'essence qui avaient triplé.
Le régime a répondu par une force meurtrière et a tué par balle au moins 1 500 manifestants et civils.
Des milliers de personnes, dont des enfants, ont été arrêtées. Le 26 novembre, Hossein Naghavi Hosseini, un porte-parole de la commission parlementaire iranienne pour la sécurité nationale et la politique étrangère, a déclaré que 7 000 personnes avaient été arrêtées. Les autorités n'ont pas encore fourni de chiffre officiel.
Le pouvoir judiciaire iranien a récemment confirmé que la condamnation à mort de trois jeunes manifestants, Amir Hossein Moradi, Mohammad Rajabi et Saied Tamjidi, avait été confirmée par la Cour suprême.
Lors d'une conférence de presse le 14 juillet, Gholamhossein Ismaili a déclaré que « l'issue de l'affaire pourrait changer au cours de la procédure judiciaire. »
Dans un tollé en ligne sans précédent contre la peine capitale suite aux récentes condamnations à mort des trois jeunes hommes qui ont été arrêtés lors des manifestations de novembre 2019, le hashtag « Don't Exécute » a été promu sur Twitter par plus de neuf millions d'utilisateurs de médias sociaux en moins de deux jours.
Source : Iran HRM

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