Les manifestations antigouvernementales sont la « ligne rouge » du régime

CSDHI - Le président de la Cour suprême d'Iran a déclaré aujourd'hui dans un discours télévisé que la « ligne rouge » du régime correspondait aux manifestations antigouvernementales traditionnellement appelées « sédition » par le régime. « Nous reconnaissons les protestations et elles doivent être entendues et traitées logiquement. Mais les protestations sont différentes de la sédition », a déclaré Ibrahim Raisi lors d'une session du Conseil suprême.

« La sédition et les émeutes sont la ligne rouge du pouvoir judiciaire et personne ne doit être autorisé à créer de l'insécurité dans le pays », a-t-il ajouté.

Il a également fait allusion aux récentes protestations sur Internet concernant la condamnation à mort de trois jeunes manifestants et il a déclaré que cela n'affecterait pas la décision du pouvoir judiciaire.

« Toutes les étapes et les procédures judiciaires sont fondées sur la charia et la preuve dans les affaires judiciaires et la nécessité de la justice. Le battage médiatique n'affectera jamais la décision des juges fidèles et sincères, les procédures judiciaires et la prise de décisions judiciaires », a déclaré M. Raisi.

Le célèbre président de la Cour suprême a déclaré que les millions de personnes qui ont pris part aux manifestations des médias sociaux pour mettre fin aux exécutions étaient soit « mal informés », soit avaient agi « intentionnellement ».

Raisi a déclaré que les États-Unis, Israël et l'opposition iranienne, à savoir l’OMPI/MEK, étaient derrière les protestations, ajoutant qu' « ils ne peuvent pas créer la moindre brèche dans la volonté du pouvoir judiciaire de rendre la justice. »

Au moins 10 millions de tweets avec l’hashtag اعدامـنکنید ("Ne les exécutez pas") ont été postés par des Iraniens ces derniers jours après que le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien ait déclaré que la Cour suprême avait confirmé la condamnation à mort de trois jeunes manifestants.

Les condamnations à mort d'Amir Hossein Moradi, Mohammad Rajabi et Saied Tamjidi n'avaient pas été officiellement confirmées par le régime avant cela, bien que leurs avocats aient annoncé la confirmation par la Cour suprême.

Hier, un de leurs avocats a déclaré que la justice iranienne avait suspendu l'exécution des trois hommes.

Le régime iranien utilise les exécutions pour intimider les Iraniens et les décourager de se joindre à de futures manifestations.

Source : Iran News Wire