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samedi 29 août 2020

Les mères des victimes du massacre de 1988 se recueillent sur les fosses communes


CNRI Femmes – Les parents et les mères des victimes du massacre de 1988 se sont réunies dans la matinée du 28 août 2020 au cimetière de Khavaran, dans sud-est de Téhéran, pour commémorer leurs proches, dont la plupart ont été victimes de disparitions forcées sous le régime clérical durant l’été 1988.

Ces familles ont déposé des fleurs sur les emplacements des fosses communes des victimes.

Les parents et les mères des victimes du massacre de 1988 doivent surmonter de nombreux obstacles pour se rendre sur les tombes symboliques de leurs enfants dans divers cimetières du pays, car la dictature religieuse dissimule depuis des années les preuves de cet abominable crime contre l’humanité.

Les corps des victimes du massacre de 1988 n’ont jamais été rendus

Entre fin juillet et septembre 1988, le régime iranien a procédé à des exécutions extrajudiciaires coordonnées visant à éliminer toute opposition politique. Des milliers de prisonniers ont été victimes de disparition forcées et d’exécutions extrajudiciaires pour leurs opinions politiques. Les autorités ont ensuite jeté leurs corps dans des tombes ou des fosses communes non identifiées. Les victimes étaient dans leur écrasante majorité des partisans de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI/MEK), de jeunes hommes et femmes.

Les autorités n’ont rendu aucun corps aux familles. Elles ont également refusé de dire à la plupart des familles où les corps avaient été enterrés.

Asma Jahangir, la rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, a déclaré dans un rapport du 14 août 2017 : « Les corps des victimes auraient été enterrés dans des tombes non marquées et leurs familles n’ont jamais été informées du lieu où ils se trouvaient. Ces événements, connus sous le nom de massacre de 1988, n’ont jamais été officiellement reconnus. »

Dans un rapport intitulé « blood-soaked secrets », le 4 décembre 2018, Amnesty International a écrit que les autorités iraniennes n’ont jamais reconnu les fosses communes « publiquement et officiellement ». Dans la majeure partie du pays, « les familles sont restées dans l’ignorance quant à l’endroit où se trouvait la dépouille de leur proche ou ont appris, par des contacts informels avec des autorités, des employés de cimetière ou des habitants du pays, qu’ils étaient enterrés dans des fosses communes confirmées ou suspectées ».

Des officiels cherchent à détruire les preuves du massacre

Trente ans plus tard, les autorités iraniennes gardent le secret sur l’emplacement des dépouilles des victimes et détruisent les fosses communes suspectés ou confirmés en les passant au bulldozer et en construisant de nouvelles parcelles d’inhumation, des bâtiments ou des routes au-dessus.

Un rapport du Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, à l’Assemblée générale sur la « Situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran », daté du 31 octobre 2017, indique « Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a continué à recevoir un grand nombre de plaintes de familles de victimes d’exécutions qui ont eu lieu en 1988 ».

32 ans plus tard, le massacre de 1988 reste un crime contre l’humanité impuni, et ses auteurs occupent toujours de hautes fonctions au pouvoir. La Résistance iranienne réitère ses appels à la communauté mondiale pour mettre fin à trois décennies d’impunité pour les dirigeants du régime clérical en Iran et les tenir responsables de leurs crimes.

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