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jeudi 17 septembre 2020

Des experts de l’ONU condamnent l’exécution de Navid Afkari par le régime iranien

Cinq experts des droits de l’homme des Nations Unies, dont Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, ont condamné l’exécution de Navid Afkari, un champion de lutte iranien arrêté lors des grandes manifestations en Iran en 2018.

« Il est profondément troublant que les autorités semblent avoir utilisé la peine de mort contre un athlète comme un avertissement à sa population dans un climat de troubles sociaux croissants. Un tel mépris flagrant du droit à la vie par le biais d’exécutions sommaires n’est pas seulement une question d’inquiétude nationale. Nous appelons la communauté internationale à réagir fermement à ces actions de la République islamique d’Iran », lit-on dans un communiqué publié lundi par les experts de l’ONU.

Tout en se référant à la récente exécution par le régime iranien de Mostafa Salehi, père de deux enfants, également arrêté en 2018, les experts ont souligné: « L’exécution d’Afkari, la deuxième exécution en lien avec les manifestations des deux derniers mois, ainsi que la fréquence alarmante des condamnations à la peine de mort prononcées contre des manifestants soulève des inquiétudes quant à la réaction future des autorités aux manifestations et à toute expression d’opposition ou d’opinion dissidente.

Mostafa Salehi
Navid Afkari a été arrêté après les manifestations nationales de 2018 en Iran, à Chiraz. Il a été immédiatement soumis à de vicieuses tortures de la part des forces de sécurité du régime pour faire de faux aveux d’avoir tué l’une des forces de sécurité du régime. À la suite de ses aveux forcés, la première chambre du tribunal révolutionnaire du régime de Chiraz a condamné Afkari pour «moharebeh», ou guerre contre Dieu, et l’a condamné à mort une seconde fois. Le 25 avril 2020, la Cour suprême a confirmé la condamnation à mort.

Navid Afkari

À cet égard, dans un message envoyé de prison, Navid a détaillé les horribles tortures qu’il a subies. « Pendant environ 50 jours, j’ai dû endurer les tortures physiques et psychologiques les plus horribles. Ils me battaient avec des bâtons et des matraques, me frappant les bras, les jambes, l’abdomen et le dos. Ils mettaient un sac en plastique sur ma tête et me torturaient jusqu’à ce que je suffoque au bord de la mort. Ils m’ont également versé de l’alcool dans le nez », lit-on dans la lettre.

Concernant le procès inéquitable de Navid et les fausses accusations contre lui, les experts ont déclaré : « Si Afkari était coupable de meurtre, pourquoi le procès a-t-il été conduit à huis clos et en recourant à des aveux forcés extorqués sous la torture ? L’exécution de Navid Afkari était sommaire et arbitraire, imposée à la suite d’un processus qui ne respectait même pas les normes de fond ou de procédure équitables les plus élémentaires, derrière l’écran de fumée d’une accusation de meurtre. Nous sommes consternés par ces graves allégations de torture qui n’ont pas fait l’objet d’une enquête, la diffusion de ses aveux forcés par la télévision d’État et le recours à des procès à huis clos et secrets. »

« Le cours des événements dans l’affaire de Navid Afkari soulève de sérieux doutes quant à la véracité du fondement de l’inculpation de meurtre portée contre lui. L’exécution secrète précipitée, les aveux forcés sous la torture comme seule preuve, le procès à huis clos et le non-respect des exigences nationales de réconciliation et le refus d’une dernière visite familiale suggèrent que les autorités ont tenté d’accélérer son exécution » ajoutèrent les experts.

Après l’exécution de Navid Afkari, Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a déclaré : « L’exécution de Navid Afkari, cependant, ne fera qu’alimenter les flammes du soulèvement du peuple iranien et enverra le régime des mollahs à la poubelle de l’histoire. Notre peuple ne pardonnera ni n’oubliera jamais ce crime. Khamenei et son régime ne pourront pas échapper aux conséquences de ce meurtre lâche.

Mme Radjavi a réaffirmé une fois de plus : « Le Conseil de sécurité des Nations Unies et ses États membres, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, l’Union européenne et toutes les autorités internationales des droits de l’homme doivent prendre des mesures pratiques et efficaces contre les régime iranien pour l’exécution de Navid Afkari et de 120 000 autres exécutés pour des motifs politiques en Iran. Le silence et l’inaction donnent le feu vert et sont interprétés comme une complicité dans ces crimes. »

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