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vendredi 18 septembre 2020

Iran : L’anniversaire de l’OMPI met en lumière une résilience historique et le soutien de la jeunesse

Au début du mois, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) a célébré le 55ème anniversaire de sa fondation. Ce fut une étape remarquable pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela a mis en lumière les échecs répétés du régime théocratique pour anéantir l’OMPI depuis le début de la révolution de 1979.

Mais il ne suffit pas de dire que l’OMPI a simplement survécu à ces 13 années de lutte contre le Shah, puis à plus de 40 années de persécution par le régime des mollahs. La célébration de l’anniversaire de l’OMPI visait à rappeler le fait que ses partisans se sont multipliés tout au long de cette période, au point de se retrouver à la tête de deux soulèvements nationaux au cours des deux années précédentes.

Le rôle de l’OMPI dans les manifestations a été reconnu par nul autre que le Guide Suprême du régime iranien. Dans un discours prononcé début janvier 2018, au plus fort du premier soulèvement, Ali Khamenei a déclaré que l’organisation avait « prévu depuis des mois » de populariser le message anti-gouvernemental avec des slogans tels que « A bas le dictateur ».

Ces propos contredisaient des décennies de propagande qui présentaient l’OMPI comme une « secte » ou un « groupe » sans véritable soutien à l’intérieur de l’Iran. En mars dernier, au début de l’année iranienne actuelle, le Guide Suprême du régime a prononcé un discours devant les étudiants membres de la milice Basij, les exhortant à aider à contrer les messages de l’OMPI sur les campus.

En d’autres termes, il reconnaît que l’OMPI est bien placée pour diriger les manifestations étudiantes et pour influencer la jeunesse du pays alors que les troubles se poursuivent dans tout le pays et que le peuple examine de plus en plus attentivement les alternatives à la dictature théocratique existante.

Lors d’une conférence virtuelle organisée par l’OMPI le 5 septembre, plusieurs intervenants ont cité le plan en 10 points créé par Maryam Rajavi, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, comme un facteur dans leur décision de soutenir l’OMPI et de participer à sa lutte pour la démocratie dans leur pays. La conférence a mis en contact 300 communautés iraniennes du monde entier, et a mis en avant des étudiants et des jeunes adultes de pays aussi disparates que l’Australie et les Pays-Bas.

Leurs descriptions de l’appel de l’OMPI reflètent certainement un sentiment partagé par la population iranienne, majoritairement les jeunes. De cette manière, la conférence a également permis d’expliquer l’ampleur du soulèvement de 2018 et les niveaux de participation encore plus élevés à la relance de ce mouvement en novembre 2019. Ce soulèvement, qui portait les mêmes slogans que son prédédent, a suscité une telle anxiété au sein du régime théocratique qu’il n’a duré que quelques jours avant d’être violemment réprimé par le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran), entraînant la mort de 1 500 manifestants pacifiques et l’arrestation de 12 000 autres.

Ces chiffres réitèrent la menace qui suit toute expression de soutien à l’OMPI. Plusieurs personnes qui ont été arrêtées dans le cadre de chaque soulèvement ont depuis été condamnées à mort sur la base de vagues accusations comme « inimitié contre Dieu » (moharebeh). Cette étiquette a longtemps été utilisée pour justifier l’exécution sommaire de membres ou de sympathisants de l’OMPI, depuis le massacre de prisonniers politiques de 1988, qui visait principalement l’OMPI et a fait plus de 30 000 victimes au total dans le cadre d’un effort visant à éradiquer toute dissidence nationale.

Loin de détruire le principal groupe de Résistance, le massacre de 1988 a finalement démontré sa résistance et la volonté de ses membres de faire le sacrifice ultime pour une cause démocratique. Cela aussi a été largement souligné par les participants à la conférence du 5 septembre, avec un étudiant irano-néerlandais, Raha Heshmatikhah, qui a déclaré à propos de la direction de l’organisation : « Ils ont choisi de renoncer à tout ce qu’ils ont pour s’assurer que tout le monde en Iran aura la possibilité de vivre en liberté. »

Ali Fatemi, un concepteur CAD/CAM pour la dentisterie au Luxembourg qui a quitté l’Iran peu après le soulèvement national post-électoral de 2009 en Iran, a déclaré : « Je veux témoigner qu’après avoir quitté l’Iran, j’ai découvert que la seule voix à l’extérieur du pays qui crie inlassablement pour la réalisation des droits du peuple iranien est la voix de l’OMPI et de la Résistance iranienne. Quiconque s’engage sérieusement à apporter la liberté en Iran se retrouvera aux côtés de l’OMPI. »

Ehsan Ayatollahi, un expert en assurance autrichien, a déclaré lors de l’anniversaire de l’OMPI : « Aujourd’hui, les organisations de façade du régime qui se posent en opposants tentent d’attaquer l’idéologie et l’interprétation progressite de l’Islam de l’OMPI. Mais aucun autre mouvement ne croit autant en la laïcité que l’OMPI. »

Roxanna Sadeghpour, une étudiante australienne de 21 ans qui n’est pas née en Iran, a déclaré aux participants de la conférence sur l’anniversaire de la fondation de l’OMPI : « Mais mon cœur est avec mon peuple et je souhaite le voir un jour… Je sais que l’OMPI se bat pour la liberté et les valeurs humaines et je suis honorée en tant qu’Iranienne que nous ayons une organisation comme l’OMPI, et cela garantit que nous aurons un jour la liberté dans notre pays. »

Sana Sotudeh, licenciée en travail social en Norvège, a déclaré : « Je suis devenue une partisane de l’OMPI après avoir étudié leur histoire et travaillé avec eux. J’ai été particulièrement inspirée par leur point de vue sur le rôle des femmes. »

En Iran, les « unités de Résistance » de l’OMPI mènent la plupart de leurs actions en dehors de la participation à des manifestations de masse, étant entendu qu’une allégeance ouverte à l’OMPI pourrait induire une condamnation à mort immédiate. La crainte d’une telle issue n’a cependant pas empêché les unités de résistance de publier les images des dirigeants de la Résistance iranienne, Massoud et Maryam Radjavi, en même temps que les appels au changement de régime, ou de prendre un certain nombre d’autres mesures qui maintiennent le message de l’OMPI vivace, en attendant le prochain soulèvement national.

Dans les rangs de la Résistance, il ne fait aucun doute qu’un tel soulèvement est inévitable. Et de plus en plus, ce sentiment semble être partagé, à contrecœur, par le régime des mollahs. On peut supposer qu’ils sont conscients des nombreux jeunes iraniens qui ont gardé leur identité secrète mais ont partagé des messages de soutien à la cause de l’OMPI à l’occasion du 55ème anniversaire de l’OMPI. Et sachant que de tels individus sont omniprésents dans la société iranienne, les mollahs comprennent sûrement qu’ils sont prêts à diriger le peuple iranien en défiant les menaces de violence de l’Etat pour renouveler leurs demandes de chute du régime autant de fois que nécessaire.

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