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dimanche 20 septembre 2020

Iran: Les manifestants arrêtés en novembre torturés dans les centres du Vevak, des pasdarans et forces de sécurité

Appel à l’envoi d’une délégation internationale pour visiter les prisons et les salles de torture et rencontrer les prisonniers du soulèvement

En plus de torturer et de harceler les détenus des soulèvements dans des prisons telles que Gohardasht, Evine et du Grand Téhéran (Fashafouyeh), les bourreaux du régime clérical ont incarcéré des manifestants dans des centres de détention temporaires et secrets du ministère du Renseignement (Vevak), des pasdarans et des forces de sécurité de l’État (FSE) avant de les transférer dans ces prisons. Dans ces centres de torture temporaires, comme ceux de Guisha, de la police de sécurité d’Islamshahr, de Niloufar et de Shahriar, les manifestants ont été gravement suppliciés. La prison clandestine des services de renseignements des pasdarans à Chiraz (dite Ebrat) est un centre de torture notoire où des centaines de manifestants sont torturés.

Police de la sécurité de Guisha

1. Après son arrestation, un manifestant aux initiales de A-M a d’abord été sévèrement battu à coups de shoker et de matraque par la “police de sécurité de Niloufar”. Ensuite, ils lui ont attaché les mains dans le dos à une chaise et l’ont sévèrement battu. Ils lui attaché les mains par derrière et se sont tenus debout sur sa poitrine. Il a été menacé de viol et on lui a dit que s’il n’avouait pas et n’écrivait pas ce qu’ils voulaient, il serait encore plus torturé.

Le prisonnier a ensuite été transféré à la “base de la police de sécurité de Guisha”. Il a été forcé de se tenir sous une petite table et maintenu dans une position repliée pendant des heures. Il a été frappé à coups de poing, de pied et de bâton. Il s’agit d’une torture de routine dans la police de sécurité de Guisha pour les détenus politiques. En même temps, ils ont essayé de le briser avec des obscénités et des mots orduriers. Ces tortures ont été répétées à de nombreuses reprises pour que le prisonnier fasse de faux aveux. Devant son refus, la torture a recommencé à coups de câble. Amine Nasseri, le chef du “Parquet public et de la révolution” du régime, a personnellement torturé le prisonnier avec un shoker avant de l’emmener au tribunal et lui a dit que « si tu n’avoues pas, nous te condamnerons à 10 exécutions ».

2. Au centre de détention de la police de sécurité de Guisha, un autre détenu aux initiales de K-J a été attaché à un radiateur et battu avec un tuyau. Il a été forcé de se tenir sous une table et a été battu dans cette position. Le prisonnier a été forcé à se dénuder entièrement, ils lui ont attaché les poignets aux chevilles, et il a été torturé pendant des heures, fouetté avec un câble, et frappé à coups de poing et de matraques. Au bout de quelques jours, il a été transféré au centre de détention du renseignement des pasdarans. Il a été allongé en bas de la banquette arrière avec trois gardes qui ont posé leurs pieds sur son corps et ont fait pression sur lui. Le détenu a vu de nombreux manifestants torturés à coups de shoker. Il a également vu plusieurs jeunes manifestants se faire violer par la police de sécurité de Guisha.

3. Un détenu portant les initiales de Sh-N a été torturé dans la police de sécurité de Guisha à coups de poing, de pied et de bâton alors qu’il portait des entraves métalliques. L’interrogateur lui a donné un coup de pied si fort dans les entraves qu’il lui a brisé les os. Dix mois plus tard, il a toujours la jambe dans le plâtre.

4. Un manifestant détenu portant les initiales de J-B a été arrêté par la police de sécurité de Guisha. Ils lui ont attaché les mains derrière le dos et l’ont pendu à un élévateur, et dans le même temps, l’ont torturé avec un électrochoc et une matraque. La police de sécurité de Guisha, tout comme le parquet de Shapour, est un centre de détention et de torture notoire.

Le Centre de détention de la police de sécurité de Shahriar

Un manifestant portant les initiales de A-M a été torturé au centre de la police de sécurité de Shahriar. Il a été battu à la tête, au visage et sur d’autres parties de son corps avec un tuyau rempli de petites balles. Il a reçu au moins 50 coups sur la plante des pieds avec ce fouet douloureux. Les manifestants identifiés par leurs initiales de F-M et S-M ont également été torturés au centre de la police de sécurité de Shahriar avec la même méthode. H-R et M-A ont été arrêtés par la police de sécurité d’Eslamshahr et torturés pendant des heures de la même manière, alors qu’ils avaient les yeux bandés.

Centres de détention des services de renseignement des pasdarans

M-A a été arrêté par les services de renseignements des pasdarans et emmené dans un centre de détention clandestin, où il a été torturé pendant deux jours d’affilée à coups de matraques et de shokers sur des parties sensibles de son corps. G-A a été arrêté par les services de renseignement des pasdarans. Il a été torturé dans un gymnase pendant une semaine avec des électrochocs et des matraques. Il a été forcé de se déshabiller et a été reçu des électrochocs sur les parties sensibles de son corps. Un autre prisonnier, M-S, a été torturé au même endroit, et a également été forcé de se déshabiller.

Simulacre d’exécution

Le simulacre d’exécution est la torture que les pasdarans utilisent sur de nombreux manifestants arrêtés lors du soulèvement de novembre. Dans certains cas, ils ont simulé l’exécution en jetant le prisonnier du toit.

Le manifestant aux initiales de M-A a été victimes de deux simulacres d’exécutions. Une fois, il a été placé dans le coffre d’une voiture et emmené à un autre endroit. Après l’en avoir sorti, ses bourreaux lui ont demandé de témoigner et d’être prêt à être exécuté. Puis, alors qu’il avait les yeux bandés, ils lui ont tiré près de son oreille et autour de lui.

Dans certains cas, un mollah est emmené pour dire au prisonnier de témoigner avant l’exécution et de faire un testament s’il en a un. Dans un autre cas, le prisonnier n’a pas reçu de repas et on lui a dit qu’il sera exécuté la nuit-même, ensuite il a été menotté et sorti de la cellule.

Le manifestant aux initiales de A-R, a été gravement torturé dans le quartier 240 de la sinistre prison d’Evine, les yeux bandés. Puis ils l’ont emmené dans un autre endroit et lui ont dit de faire un testament car « nous allons te pendre ». Toute la scène était prête pour l’exécution. Ils lui ont mis un tabouret sous les pieds et ont continué cette torture psychologique pendant des heures.

Torture d’enfant et d’adolescents

Parmi les personnes arrêtées lors du soulèvement de novembre 2019, un grand nombre d’enfants et d’adolescents de moins de 18 ans ont été gravement torturés. Le manifestant détenu, aux initiales A-K, a été torturé à coups de matraque et de bâton et a également été fouetté, et on lui a arraché les ongles. A-M., un autre prisonnier de moins de 18 ans, a été gravement torturé par électrochocs. Certains manifestants arrêtés lors du soulèvement de novembre 2019 ont été violés à plusieurs reprises. Une autre méthode de torture consiste à verser de l’eau froide sous le prisonnier, allongé sur le sol de la cellule. Le prisonnier est maintenu dans cet état dans la cellule pendant des jours, souffrant de douleurs aux jambes et au dos et d’autres complications graves.

Prison clandestine à Chiraz du Renseignement des pasdaran (dite Ebrat)

1. Les services de renseignement des pasdarans à Chiraz torture les manifestants arrêtés en novembre 2019 dans la prison d’Ebrat et y emploie les gardiens les plus impitoyables. Dans ce service, les gardiens s’appellent les uns les autres par des titres tels que “Jalal gaucher”, “Majid impie” et “Hussein sans vergogne”. L’un de ces gardes avait écrit sur la porte d’entrée : “Il n’y a pas de Dieu ici.” Le martyr Navid Afkari et ses frères ont été emprisonnés dans ce quartier.

2. Lors du soulèvement de novembre 2019, tous les manifestants blessés ont été transférés des hôpitaux vers cette prison. Le nombre de prisonniers se situe entre 350 et 400, qui sont gardés dans des cellules sales. Il y a un mètre carré d’espace pour chaque prisonnier. Les prisonniers n’ont pas le droit de se parler et sont punis s’ils échangent un mot. La réduction de la ration alimentaire pendant une semaine est un exemple de punition. Les prisonniers sont surveillés en permanence par la vidéosurveillance. Il n’y a pas de soins médicaux dans la prison d’Ebrat. En hiver, les prisonniers doivent prendre une douche froide dans la cour de la prison. Les prisonniers sont privés d’utiliser le téléphone pour communiquer avec le monde extérieur.

3. Dans cette prison, les prisonniers sont torturés les yeux bandés. Le prisonnier est pendu au plafond et battu avec un câble sur les mains, les pieds et les doigts. Dans de nombreux cas, les doigts du prisonnier se brisent. Une autre torture consiste à déshabiller un prisonnier et à le placer sous un soleil de plomb ou dans le froid extrême. De nombreux détenus ont été laissés sans surveillance après les tortures brutales de novembre 2019, et certains d’entre eux, qui avaient été blessés à cause de ces tortures, ont vu leurs blessures s’infecter. Les ongles de certains prisonniers ont été arrachés. Trois détenus du soulèvement de novembre sont morts sous la torture dans cette prison.

4. Les prisonniers dans le couloir de la mort sont transférés à l’isolement la nuit précédant l’exécution. Les agents veillent à ce que que les noms et informations des prisonniers d’Ebrat ne soient pas divulgués et ne parviennent pas aux organisations internationales.

5. La Résistance iranienne appelle une fois de plus le Secrétaire général des Nations unies, le Conseil des droits de l’homme et la Haut-Commissaire ainsi que d’autres organisations de défense des droits de l’homme à prendre des mesures urgentes pour obtenir la libération des manifestants détenus qui sont soumis à la torture et à des exécutions. Elle souligne également la nécessité d’une délégation internationale pour visiter les prisons et les centres de détention du régime clérical et rencontrer les prisonniers, en particulier les manifestants détenus.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)

Le 20 septembre 2020

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