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lundi 19 octobre 2020

La cupidité et la désinformation prédominent toujours dans la réponse iranienne au Coronavirus

Dimanche dernier, l’Iran a établi un nouveau record dans le pays pour le nombre de décès attribués à la pandémie de Coronavirus en une seule journée. Le lendemain, le record a de nouveau été battu, avec 272 nouveaux morts, contre 251 dimanche. L’opposition iranienne évalue le nombre de morts total à plus de 124 000.

Les records consécutifs ont coïncidé avec une augmentation constante du nombre de nouveaux cas enregistrés. Officiellement, le pays a enregistré un total de plus d’un demi-million de cas, dont environ 29000 mortels, et maintenant au moins un membre du groupe de travail sur le Coronavirus du ministère iranien de la Santé rapporte que les hôpitaux à travers le pays sont en surcapacité pour la première fois depuis le début de la pandémie.

Les autorités du régime refusent de décrire la situation en des termes aussi désastreux. Mais parmi les observateurs indépendants et étrangers qui ont regardé de près cette situation, personne ne doute vraiment du compte rendu fourni au Financial Times par Masoud Mardani, membre le groupe de travail. Au moins, personne ne doute de ce qu’il avait à dire sur la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui. Ses comparaisons avec la situation des mois précédents sont plus discutables, car de nombreux critiques de la réponse de Téhéran au Coronavirus insistent sur le fait que le pays n’entre pas dans une troisième ou même une deuxième vague, mais continue de rouler sur la première vague de morts qui dépassent de loin ceux enregistrés dans tous les pays de taille similaire.

« Nous n’avions pas connu ce niveau de détérioration au cours des sept ou huit derniers mois », a déclaré Mardani. « Certains hôpitaux sont pleins et incapables d’admettre de nouveaux patients. La poursuite de cette tendance pourrait entraîner une augmentation spectaculaire du nombre de décès. »

Les chiffres officiels provenant du ministère iranien de la Santé ont été remis en question à plusieurs reprises, en particulier par ceux qui connaissent la longue histoire de désinformation et de propagande d’État du régime.

Le principal groupe d’opposition iranien, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), a suivi de près la pandémie en Iran grâce à son réseau de renseignements dans le pays, qui comprend des sources au sein du régime et du ministère de la Santé. Par le biais de sa coalition mère, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), l’OMPI a signalé des taux de cas actifs et des chiffres de mortalité supérieurs de plusieurs ordres de grandeur à ce que le régime a officiellement reconnu.

Selon l’OMPI, il existe de nombreux dossiers hospitaliers et de témoignages oculaires indiquant que la pandémie a, jusqu’à présent, fait plus de 124 000 morts et que le nombre d’infections peut être mesuré en millions. Ces récits ont été au moins partiellement corroborés par des personnes directement impliquées dans la réponse du régime à la crise.

Dès avril, au moins un membre du groupe de travail disait que le nombre total de cas dépassait déjà un demi-million. Et ce même mois, le Centre de recherche parlementaire du régime a publié un rapport reconnaissant que le nombre de décès dus au Coronavirus pourrait être deux fois plus élevé que le nombre signalé officiellement. Ce dernier aveu a fait des progrès dans les médias occidentaux. Pourtant, au cours des mois qui ont suivi la remise en question des dossiers du régime par les législateurs iraniens, la communauté internationale a retombé dans l’habitude de prendre les déclarations officielles pour acquises tout en refusant de donner suite aux révélations de l’OMPI et du Conseil national de la Résistance d’Iran (CNRI).

Accepter les dossiers des mollahs sur l’épidémie de Coronavirus déforme l’ampleur de la crise iranienne et minimise le besoin d’aide internationale du peuple iranien. Pendant tout ce temps, la Résistance iranienne a proposé des solutions pour atténuer la crise. Dans nombre de ses rapports datant de février, la Résistance iranienne a expliqué que les épidémies de Coronavirus étaient aggravées par la désinformation systématique du régime et aussi par son refus persistant d’investir dans la survie de la population.

Et tandis que le régime lui-même voudrait faire croire à la communauté internationale que les sanctions américaines ont laissé Téhéran privé de ressources pour une réponse efficace, la réalité est que les allocations budgétaires sont restées intactes pour les institutions radicales comme les Gardiens de la révolution (pasdaran), tandis que les comptes financiers sous le contrôle du Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, est resté presque entièrement inexploité.

Le CNRI, dans l’un de ses rapports les plus récents, a noté que face à ce que les autorités du régime appellent une « troisième vague » d’infections de Coronavirus, le régime a enfin jugé bon de rendre les masques faciaux obligatoires dans la capitale nationale. Pourtant, aucun effort n’a été fait pour fournir aux citoyens des masques fonctionnels ou pour stabiliser leur prix sur le marché libre. Au contraire, les citoyens de Téhéran et maintenant d’autres villes sont simplement menacées d’amendes, augmentant ainsi le fardeau de leur propre pauvreté généralisée. Pourquoi ne sacrifier aucun des revenus nationaux pour le bien-être de la population ?

Mais cela est typique du comportement du régime face à toute crise. La première priorité est toujours de préserver l’emprise des mollahs sur le pouvoir et le statu quo que cela implique. Et cet objectif est en contradiction avec les intérêts populaires. C’est une situation qui a été exposée pour la communauté internationale sous la forme de deux soulèvements à l’échelle nationale au cours des deux années précédant la pandémie.

En outre, la crise sanitaire actuelle est si étroitement alignée sur les griefs de longue date de la population que les autorités du régime se sont mises à avertir ouvertement du danger que de nouveaux troubles surgissent avant que l’épidémie de Coronavirus n’ait une chance de disparaître. Les militants de la Résistance iranienne, quant à eux, ont encouragé cette situation malgré les risques associés à une nouvelle infection.

La flambée des taux d’infection est tout simplement inévitable tant que le régime actuel reste au pouvoir et refuse de sacrifier l’une de ses propres initiatives radicales pour le bien public. En fait, si le pays veut avoir le moindre espoir de se remettre d’une vague ininterrompue d’infections qui dure depuis des mois, de nouveaux dirigeants devront sûrement prendre en charge la gestion de la pandémie dans le pays et le pays lui-même.

À cet effet, Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI a noté récemment que l’impact démesuré du Coronavirus se reflétera inévitablement dans d’autres problèmes tant que les mollahs resteront au pouvoir. « Aujourd’hui, le changement de régime en Iran est indispensable non seulement à la liberté et à la démocratie… mais aussi à la santé de chaque individu en Iran et à la protection de leurs maisons, villes et villages contre les catastrophes naturelles », a-t-elle déclaré.

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