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mercredi 28 octobre 2020

Un tribunal interdit à une femme médecin d’exercer sur plainte de son mari

  CNRI Femmes – La Cour de révision de la province de Téhéran a interdit à une femme médecin d’exercer sa profession après que son mari ait déposé une plainte.

La femme médecin rendait visite à quelque 180 à 200 patients COVID-19 chaque jour. (khabarfori.ir, 12 octobre 2020)

La décision de la Cour de révision intervient à un moment où le nombre de décès par habitant dus au coronavirus en Iran est le plus élevé au monde. Le Conseil national de la Résistance iranienne a estimé que le nombre de victimes tuées par le coronavirus en Iran avait atteint 134.500 au 27 octobre 2020.

La situation est aggravée par une forte pénurie de personnel médical, touché de surcroit par une infection généralisée et le décès de médecins et d’infirmières, ce qui empêche nombre d’entre eux d’exercer leurs fonctions. 

C’est dans ces circonstances que la justice iranienne licencie un médecin en raison de la plainte de son mari.
Trois amis, trois infirmières, tous sont morts pendant la pandémie

C’est dans ces circonstances que la justice iranienne licencie un médecin en raison de la plainte de son mari.

Selon l’article 1105 du Code civil du régime clérical, “la famille est dirigée par le mari et la femme ne peut pas quitter la maison sans la permission du mari”.

L’article 1117 ajoute : “Le mari peut empêcher sa femme de s’engager dans toute profession ou industrie qui contredit les intérêts de la famille ou sa propre dignité ou celle de la femme”.

La décision a été rapportée pour la première fois début octobre par un journaliste sur son compte Twitter.

La femme médecin était spécialiste des urgences dans les hôpitaux Imam Hossein et Baghyatollah. L’un des proches de cette femme médecin a déclaré que son mari avait déposé une plainte auprès du tribunal en août. Il a affirmé que la présence de sa femme dans les hôpitaux avait perturbé leur vie.

Le tribunal n’a pas accédé à sa demande à l’époque, indiquant que leur certificat de mariage contenait une déclaration disant que la femme était étudiante en médecine, ce que le mari avait accepté au moment du mariage. Deuxièmement, il n’y avait aucune preuve que la femme travaillait dans des hôpitaux privés. Troisièmement, le tribunal a reconnu qu’en raison de la pandémie, tous les médecins et les docteurs faisaient des heures supplémentaires et qu’elle ne faisait rien de mal.

Mais le mari de cette femme médecin a fait appel devant la Cour de révision. Et la Cour de révision a décidé de priver la femme médecin d’exercer dans les hôpitaux. Le jugement a permis à la femme de travailler uniquement dans un hôpital universitaire qui l’avait engagée.

Le mari du médecin avait écrit dans son appel que sa femme travaillait dans plusieurs hôpitaux et que cela avait perturbé leur vie et ses devoirs familiaux, ébranlant les fondations de la famille.

La femme médecin n’était de garde que deux soirs par semaine. Elle avait choisi les deux nuits coïncidant avec les voyages d’affaires de son mari. Son mari a deux emplois et doit beaucoup voyager dans d’autres provinces. Il est à noter qu’elle avait choisi la spécialité des urgences avec l’accord de son mari.

Ce n’est pas la première fois qu’une femme est privée de son travail à cause de la plainte de son mari. Huit femmes iraniennes, membres de l’équipe nationale, se sont vu interdire par leur mari de quitter le pays pour participer à des tournois internationaux.

Parmi les femmes interdites de quitter le pays en raison du désaccord de leur mari, on trouve Zahra Nemati, membre de l’équipe nationale de tir et porte-drapeau des athlètes iraniens aux Jeux olympiques.

En 2015, la capitaine de l’équipe nationale féminine de futsal a été privée de sa participation aux tournois asiatiques en raison de la plainte de son mari.

Niloufar Ardalan a manqué le championnat asiatique en octobre 2015 et n’a pas accompagné son équipe, car son passeport a été confisqué sur plainte de son mari.

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