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mercredi 4 novembre 2020

Au moins 4 millions d’élèves en Iran sont privés d’éducation

 La majorité des enfants qui abandonnent leurs études sont des jeunes filles

Le 4 novembre est la journée des élèves des écoles primaires et secondaires en Iran.

Le 4 novembre 1978, des lycéens iraniens s’étaient réunis sur le campus de l’université de Téhéran pour protester contre le chah. Mais les gardes de l’université avaient ouvert le feu sur eux, tuant une soixantaine de personnes et en blessant des centaines.

En ce jour où nous rendons hommage aux élèves du primaire et du secondaire en Iran, des millions d’élèves en Iran, principalement des filles, sont privés d’éducation.

Jusqu’à l’année dernière, avant l’apparition du coronavirus, les estimations officielles évaluaient à 2 millions le nombre d’enfants n’étaient pas scolarisés en Iran. Après la pandémie, la situation s’est détériorée.

Cette année, les autorités affirment qu’entre 3,5 et 4 millions d’élèves ne sont pas scolarisés. Cependant, les pourcentages donnent une image bien pire de la situation.

Données de base sur la population des élèves iraniens

Il y a environ 15 millions d’enfants en âge scolaire en Iran, dont la moitié sont des filles.

Les estimations varient de 2 à 4 millions sur le nombre d’enfants non scolarisés et privés d’éducation. Cela est principalement dû au fait que l’éducation n’est ni gratuite ni obligatoire en Iran. Et les familles pauvres n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Au lieu de cela, les enfants partent travailler et aident la famille à gagner sa vie.

Selon le site officiel salamatnews.com, le 26 septembre 2018, il y a plus de 15 millions d’Iraniens en âge scolaire, mais la population scolaire n’est que de 13 millions. Cela signifie qu’au moins 2 millions d’élèves en Iran, dont un grand nombre de filles, n’ont pas pu aller à l’école.

Cela contredit un rapport de 2016 sur le nombre d’enfants analphabètes disant qu’il y a plus de 3,2 millions d’enfants privés d’éducation en Iran. (Site Mehrkhaneh, 5 décembre 2016) Les chiffres de ce rapport avaient été recueillis en 2006.

Et pourtant, un rapport de 2015 du Centre de recherche parlementaire avait fixé le chiffre à 4 millions.

Considérant qu’il n’y a pas eu d’amélioration de l’éducation en Iran, le ministère de l’Education souffrant constamment de déficits budgétaires et luttant pour payer même les salaires de ses enseignants, il semble que la nouvelle annonce vise à minimiser la gravité de la situation plutôt qu’à refléter la réalité.

Et encore, le nombre de filles qui abandonnent leurs études est quatre fois plus élevé que celui des garçons, a déclaré l’année dernière Massoumeh Ebtekar, l’adjointe de Rouani chargée des affaires féminines et familiales. (Agence Mehr, 22 août 2019)

Mais tous ces chiffres sont liés aux années précédant l’apparition du coronavirus.

Chiffres post-pandémie sur les abandons scolaires

Chiffres post-pandémie sur les abandons scolaires

L’agence de presse Tasnim a rapporté le 20 juillet 2020 que la pauvreté et le manque d’accès à internet ont laissé 50 % des élèves en Iran sans école. Cela représente environ 7,5 millions d’enfants.

36% des élèves en Iran (environ 5,5 millions) qui vivent dans des villages et des régions reculées n’ont pas les moyens d’acheter un smartphone ou une tablette, a écrit le journal Javan, affilié aux pasdarans, le 5 septembre 2020.

Hossein Ali Shahriari, chef de la commission de la santé du Parlement des mollahs, a affirmé le 14 octobre 2020 que “3,5 millions d’élèves en Iran n’ont pas accès à des smartphones ou des tablettes”.

Le porte-parole de la commission de l’Education a également révélé que “3 millions d’élèves n’ont pas de smartphones ou de tablettes pour avoir accès à des cours en ligne. Plus de 50 % des villages n’ont pas accès à l’internet”. (Modara.ir, 12 octobre 2020)

3,5 millions d’enfants en Iran n’ont pas les moyens de payer l’enseignement en ligne du ministère de l’éducation, ou n’ont pas les moyens d’acheter l’équipement nécessaire. Et même s’ils les ont, ils n’ont pas accès à l’internet. (Tejaratnews.ir, 14 octobre 2020)

Un site semi-officiel a révélé l’année dernière que sur 12 enfants iraniens qui ne vont pas à l’école, un seul est identifié. (Site Alefba, 23 mai 2019)

D’après ce chiffre, le nombre d’enfants non scolarisés devrait être d’environ 36 millions.

Cependant, il faut garder à l’esprit qu’aucun des chiffres fournis par les autorités ou les médias n’est exact.

Le coronavirus fait des ravages parmi les élèves

Le coronavirus fait des ravages parmi les élèves en Iran. En plus des abandons scolaires, des nouvelles tragiques sont publiées sur les suicides d’enfants. Plusieurs se sont suicidés parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter un smartphone.

Parastou Jalili Azar, 13 ans, s’est suicidée parce qu’elle ne pouvait pas avoir de smartphone pour poursuivre ses études. Un garçon de 11 ans s’est pendu parce qu’il n’avait pas de smartphone pour suivre les cours en ligne de leur école.

Dans un autre incident, un jeune garçon du nom de Mani Hashemi a failli perdre la vie lorsqu’il est tombé de la montagne. Il travaillait comme porteur de lourdes charges pour gagner de quoi acheter un smartphone. 

En attendant, l’échelle horrible des décès dus aux coronavirus en Iran inclut également de nombreux enfants.

Plus de 30 000 enfants de moins de 18 ans ont été contaminés, dont près de 300 sont morts. C’est ce qu’affirme Hossein Kermanpour, directeur des urgences de l’hôpital Sina de Téhéran. (Etemadonline.ir, 2 octobre 2020)

Minou Mohraz, membre du conseil scientifique du centre national de la lutte contre le coronavirus, a déclaré que c’était une mauvaise décision d’ouvrir les écoles le 5 septembre, alors que la plupart du pays était dans le rouge. (Journal Entekhab, 30 septembre 2020)

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