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samedi 28 novembre 2020

Iran : 74 coups de fouet pour avoir « insulté » le ministre du travail


 CSDHI – Des agents de l’Office d’exécution des peines ont fouetté un travailleur iranien 74 fois avant même que son verdict ne soit définitif.L’ouvrier, Davoud Rafii, travaillait chez le constructeur automobile Iran Khodro avant d’être expulsé en 2012. La justice l’a condamné au fouet pour avoir insulté le ministre du travail.

Cette semaine, il s’est présenté au palais de justice de Moghaddas pour la suite de son affaire, parce que la magistrature avait exercé des pressions sur la personne qui avait déposé sa caution.

Mais à son arrivée au tribunal, les agents du régime l’ont arrêté. Sans préavis et sans finalisation de son verdict, les agents du Bureau de l’exécution des verdicts lui ont donné 74 coups de fouet.

Peines de fouet couramment utilisé par les mollahs

Le régime inflige régulièrement des peines de flagellation aux manifestants, aux dissidents et aux personnes accusées d’adultère et de vol, entre autres.

Récemment, ses agents ont fouetté un Iranien à Naqadeh, dans le nord-ouest de l’Iran, au début de la semaine, pour avoir « insulté » un juge.

Les forces répressives ont flagellé l’homme, Mehdi Khairi, 35 fois au sein de l’Unité d’application des peines du tribunal public de Mohammadyar. Le tribunal l’avait jugé par contumace en juillet dernier.

Une source informée a déclaré que Khairi s’était disputé avec un juge qui présidait un procès qu’il avait intenté.

« Lors de la dernière séance du tribunal, les agents du régime l’ont arrêté parce que les deux hommes s’étaient disputés. Le juge Karim Haji Hatamlu a déposé une plainte contre lui », a déclaré la source.

Les autorités judiciaires l’ont également accusé d’avoir créé « du désordre au tribunal » mais elles l’ont acquitté par la suite.

Une cour d’appel a ensuite confirmé la peine de flagellation sans autre procès. La 1ère section du tribunal de Mohammadyar a convoqué Khairi, le 19 novembre, où sa peine a été exécutée. Mehdi Khairi est diplômé de l’université de Qom, au sud de Téhéran. Il détient un master en gestion industrielle.

Application de peines dégradantes en violation des conventions internationales

Le régime iranien est l’un des rares États à recourir encore à des peines dégradantes, même si toutes les conventions internationales relatives aux droits civils et politiques ont interdit le recours à des châtiments inhumains tels que l’exécution et la flagellation.

La loi iranienne punit plus de 100 « délits » par la flagellation. Ces délits comprennent le vol, l’agression, le vandalisme, la diffamation et la fraude. Elles couvrent également des actes qui ne devraient pas être criminalisés. Par exemple, l’adultère, les relations intimes entre hommes et femmes non mariés, « l’atteinte à la moralité publique » et les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe.

Source : Iran HRM

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