Mary Mohammadi au centre d’un nouveau document
Ensemble, les 53 avocats, enseignants et activistes pour les droits civils, environnementaux, des femmes, des travailleurs et des minorités ont été condamnés à près de 400 ans de prison et à 800 coups de fouet.
Au début de l’année, le régime des mollahs a condamné Mary à 91 jours de prison et à 10 coups de fouet. Il l’accuse d’avoir protesté contre l’abattage intentionnel d’un avion de ligne ukrainien.
Mary a déjà passé six mois en prison pour son appartenance à une maison-église. Elle a aussi défendu avec force les droits de ses compagnons d’infortune, en particulier leur droit de se réunir pour prier.
L’année dernière, elle a lancé une campagne appelée « Kahma », qui demande que les convertis chrétiens soient autorisés à pratiquer leur culte dans une église.
Les églises étranglées par la main répressive du régime
La plupart des églises en Iran ne sont autorisées à organiser des services religieux que dans les langues des minorités ethniques, l’arménien et l’assyrien, alors que ni elles ni les quelques autres églises autorisées à organiser des services religieux dans la langue nationale, le persan, ne sont autorisées à permettre aux convertis d’y assister.
Cela signifie que le seul espace disponible pour les convertis chrétiens pour se réunir pour le culte est les maisons-églises souterraines, qui restent « souterraines » seulement parce que le régime les a anathématisées. D’ailleurs, le Guide suprême Ali Khamenei les a citées parmi les « menaces critiques » auxquelles la République islamique est confrontée.
Mary Mohammadi a passé six mois en prison pour son appartenance à une maison-église. Les autorités l’ont expulsée de l’université l’année dernière, sans explication.
Depuis ces commentaires, il y a maintenant plus de dix ans, des agents des services de renseignement ont attaqué des dizaines de maisons-églises à travers le pays. Ils ont arrêté des centaines de chrétiens. Ils les ont accusés d’ « agir contre la sécurité nationale », tandis que beaucoup, comme Mary, ont été emprisonnés.
13 chrétiens privés de liberté
Actuellement, le régime a emprisonné au moins 13 chrétiens pour des motifs liés à la pratique pacifique de leur foi. Par ailleurs, deux autres vivent en exil intérieur depuis leur libération de prison.
Le dernier raid sur des maisons chrétiennes a eu lieu cette semaine à Fardis, dans l’ouest de Téhéran. Des agents des services du renseignement ont effectué une opération coordonnée dans 12 maisons, confisquant des objets personnels, notamment des bibles, de la littérature chrétienne et tout ce qui a un lien avec le christianisme.
« Je veux utiliser ma campagne pour éduquer les gens qui ne savent pas que les convertis sont considérés comme inférieurs », a commenté Mary l’année dernière. « Lorsque les gens parlent des droits des femmes ou de la lutte contre la peine de mort, tout le monde les soutient. Mais chaque fois que vous parlez des droits des chrétiens, beaucoup de gens disent que c’est impossible. »
Qui d’autre figure dans le compte-rendu ?
Amirsalar Davoudi (Photo : Centre pour les droits de l’homme en Iran)
L’un des quatre avocats des droits humains mentionnés dans le rapport est Amirsalar Davoudi. Il a aidé un certain nombre de chrétiens dans leur combat juridique. Prenons l’exemple Nasser Navard Gol-Tapeh qu’il a aidé à convertir, avec lequel il est maintenant incarcéré dans la prison d’Evine de Téhéran.
Amirsalar a récemment aidé Nasser dans son troisième appel pour un nouveau procès, rejeté la semaine dernière malgré une défense solide. « Dans les maisons-églises, les gens lisent les mêmes livres que dans les églises officielles de langue arménienne », a déclaré la défense de Nasser. « Et si nous sommes tous égaux devant la loi, il est très étrange que j’ai été accusé sur la base d’informations du ministère du renseignement. Il n’a pourtant aucun droit de législation. Comment ont-ils pu identifier mon action comme un crime ? Lorsque les croyants en Jésus-Christ se rassemblent pour lire la Bible, un ministère du gouvernement ne peut pas unilatéralement considérer cet acte comme un crime. »
La femme d’Amirsalar, Tannaz, a déclaré que la petite fille du couple, Ayrin, a très mal vécu sa séparation avec son père depuis deux ans. Plus dure encore est la douleur dans ses yeux alors qu’elle compte les moments jusqu’à la prochaine visite en prison le mercredi, où elle pourra vraiment lui exprimer ses sentiments. »
Nasrin Sotoudeh (Facebook)
Nasrin Sotoudeh, qui a reçu la semaine dernière un court congé de prison pour raison de santé et qui est positive à la Covid-19, est une autre avocate de renom.
L’une des nombreuses accusations portées contre Nasrin dans le procès comprenait des allégations d’aide à la formation de maisons-églises.
Il n’existe aucune preuve permettant d’étayer cette allégation. Cependant, un collègue avocat, Mohammad Hossein Aghasi, a expliqué à Radio Farda l’année dernière que, même s’il y avait des preuves, rien dans le code pénal iranien n’interdit aux gens de former des maisons-églises « et encore moins d’aider d’autres personnes à le faire. »
Narges Mohammadi, qui a récemment publié un livre sur les « tortures blanches » qu’elle et une douzaine d’autres prisonnières politiques, dont Mary Mohammadi, ont subies pendant leur détention, est une autre militante citée dans le compte-rendu.
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