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mardi 17 novembre 2020

Deux prisonniers politiques privés de soins médicaux malgré les symptômes de la Covid-19

 CSDHI – Les autorités du régime privent au moins deux prisonniers politiques iraniens de la prison d’Evine de soins médicaux. Pourtant, ils présentent des symptômes de la COVID-19, notamment de la fièvre, des maux de tête, de la léthargie, la perte du goût et de l’odorat.

Mohammad Banazadeh Amirkhizi, 65 ans, souffre de plusieurs problèmes médicaux graves. Il a une insuffisance cardiaque, qui le rend plus vulnérable aux maladies graves et à la mort à cause de la COVID-19. Alors que Payam Shakiba souffre de migraines qui ont aggravé ses symptômes.

Il a été signalé à plusieurs reprises que les prisonniers de la prison d’Evine sont plus exposés au risque du coronavirus en raison des conditions d’hygiène et de surpopulation qu’ils sont obligés d’endurer.

Par exemple, les prisonniers n’ont pas de produits pour se laver. Cela signifie qu’ils n’ont pas de savon, pas d’eau de javel, pas de lingettes. Ils n’ont ni masques ni gants, essentiels pour ralentir la propagation du virus.

Le magasin de la prison vend ces articles très cher. Mais beaucoup ne peuvent pas les acheter. Et en plus, leurs familles n’ont pas l’autorisation de leur en envoyer.

En outre, comme nous l’avons déjà mentionné, les prisonniers politiques n’ont pas de traitement médical adéquat. Cela signifie qu’ils sont davantage vulnérables au coronavirus, qu’ils le contractent ou qu’ils développent des complications.

Deux prisonniers, coutumiers des expériences carcérales

Banazadeh est un militant politique chevronné. Le ministère du renseignement l’a initialement arrêté en novembre 2009 pour avoir soutenu les Moudjahidine du peuple d’Iran (MEK/OMPI). Les autorités iraniennes l’ont libéré en novembre 2014.

En février 2016, les autorités l’ont de nouveau arrêté. Elles l’ont condamné à 11 ans de prison à Evine et à deux ans d’exil à Nikshahr, dans la province du Sistan-Baloutchistan. C’est le juge Mashallah Ahmadzadeh du tribunal révolutionnaire de Téhéran qui a prononcé cette peine en novembre 2017. En juillet 2018, la cour d’appel a confirmé cette décision de justice.

L’arrestation de M. Shakiba a eu lieu en juillet 2008. En effet, parce qu’il avait révélé l’inconduite sexuelle d’un cadre supérieur de l’université de Zanjan, où il étudiait, les agents du régime l’ont placé en détention. La justice iranienne l’a condamné en mars 2010 à un an de prison pour « avoir suscité l’anxiété du public » et pour son rôle d’ « instigateur de rassemblements illégaux contre la sécurité nationale ». Les autorités lui ont interdit de retourner à l’université pendant deux semestres. La justice a réduit la peine à six mois de prison en appel. Il les a purgés de novembre 2010 à mars 2011.

A nouveau, le régime l’a arrêté en 2016 et condamné à six ans de prison en novembre 2017.

Le 22 août, les autorités iraniennes ont transféré Banazadeh Amirkhizi, Shakiba et un autre prisonnier politique, Majid Assadi, de la prison de Rajaï Chahr au pavillon 209 de la prison d’Evine, gérée par le ministère iranien du renseignement. Les agents du renseignement les ont interrogés sur une nouvelle affaire ouverte contre eux.

Le procureur d’Evine a convoqué Amirkhizi, Shakiba et Assadi en juillet. Ils ont appris que le régime a retenu de nouvelles charges contre eux. Il les accuse d’ « activités de propagande contre l’establishment » avaient été retenues .

Source : Iran Focus (site anglais)

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