CNRI- Il y a un an, cette semaine, l’Iran a connu sa plus importante vague de soulèvement populaire depuis des décennies. Le soulèvement de novembre 2019 a été déclenché par l’annonce d’une forte augmentation du prix des produits pétroliers fixé par le gouvernement, mais cela est rapidement devenu un appel à un renversement du régime.
Cet exigence avait été exprimée à une échelle nationale moins de deux ans auparavant, lors d’un autre soulèvement qui a commencé avec une orientation économique pour être ensuite défini par des slogans anti-régime comme « A bas le dictateur » et « Radicaux, réformistes, la partie est terminée ».
Le soulèvement de janvier 2018 a été immédiatement remarquable en raison de sa diversité géographique et ethnique, ainsi que du fait qu’il a englobé plus de 100 villes et villages iraniens. Le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, a répondu aux soulèvements en reconnaissant que l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) avait été une force motrice majeure, malgré la propagande de longue date du régime contre le mouvement de la Résistance iranienne.
Cette propagande a eu du mal à se rétablir au lendemain du soulèvement initial, d’autant plus que des militants de tout le pays y ont participé. Bien que Téhéran ait effectivement réprimé le mouvement de protestation à l’échelle nationale avec des dizaines de meurtres et des milliers d’arrestations, le régime n’a réussi qu’à fragmenter les troubles en manifestations plus locales et moins centralisées.
Celles-ci n’ont jamais complètement cessé, et elles n’ont jamais abandonné les slogans anti-régime du soulèvement de janvier 2018. Ils ont ainsi contribué à préparer le terrain pour que les activités dispersées des « unités de Résistance » de l’OMPI puissent se réunir à nouveau à l’échelle nationale lorsque le régime a annoncé des plans qui allaient causer davantage de dommages à une population fortement appauvrie et profondément frustrée. Le soulèvement de novembre 2019 a pris une ampleur comparable à celle du précédent, s’étendant à 191 villes en moins d’une semaine.
Voyant que leur fin est proche, les responsables du régime ont lancé une vaste campagne de répression. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) a été immédiatement envoyé pour réprimer les manifestants, sur ordre du Guide Suprême lui-même. Dans un discours prononcé mardi, Mme Radjavi a qualifié ces ordres d’appel explicite à un « massacre implacable », auquel les pasdaran ont répondu en ouvrant le feu sur la foule des manifestants, tuant ainsi plus de 1 500 personnes.
Les récentes propos de Mme Radjavi sur ce sujet ont été prononcées devant un public virtuel composé à la fois de communautés d’expatriés iraniens et de cercles de politique étrangère du monde entier. Des dizaines de ces participants ont prononcé leurs propres discours afin de commémorer l’anniversaire du soulèvement de novembre tout en commentant les conditions intérieures qui pourraient préparer le terrain pour d’autres soulèvements, ainsi que les initiatives de politique occidentale pour soutenir le désir du peuple iranien de changement de régime.
Cet événement et ses intervenants ont critiqué les politiques de « complaisance » préexistantes de la communauté internationale qui, selon eux, ont encouragé les mollahs à intensifier ses représailles contre le mouvement de résistance national. Beaucoup ont également blâmé cette « complaisance » pour l’apparente volonté de Téhéran de prendre des risques politiques extraordinaires sur la scène mondiale, au point même de préparer des attaques terroristes sur le sol européen.
De nombreux complots de ce type ont été découverts entre les deux grands soulèvements qu’à connus l’Iran. En mars 2018, des agents des mollahs ont été arrêtés en Albanie pour avoir pris pour cible un complexe près de la capitale de Tirana qui abrite des membres de l’OMPI depuis qu’ils ont été déplacés de leur ancienne résidence en Irak. Puis, en juin de la même année, deux autres agents ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de se rendre de Belgique en France en possession de 500 grammes d’explosifs, dans le but de faire exploser un rassemblement international organisé près de Paris par le Conseil national de la Résistance iranienne.
Les terroristes incarcérés et leur superviseur, un diplomate-terroriste iranien de haut rang nommé Assadollah Assadi, doivent être jugés en Belgique le 27 novembre. Mais de nombreuses critiques du régime des mollahs – dont plusieurs intervenants à la conférence organisée mardi par le CNRI – ont exprimé leur inquiétude sur le fait que la condamnation des terroristes eux-mêmes ne suffirait pas à envoyer un message clair à Téhéran. De plus, cette clarté est considérée comme particulièrement vitale à la lumière du fait apparent que le complot terroriste a été ordonné par les plus hautes instances du régime des mollahs, canalisé par l’infrastructure diplomatique et étroitement lié aux violations des droits humains en Iran.
Les deux soulèvements iraniens et le complot terroriste en France sont collectivement révélateurs d’une sorte de boucle de rétroaction entre les stratégies intérieures et étrangères du régime pour maintenir sa mainmise sur le pouvoir. N’ayant pas réussi à mettre un terme aux troubles par sa répression contre les gens et leur résistance organisée en janvier 2018, Téhéran a jeté son dévolu sur les dirigeants de l’opposition à l’étranger. Après l’échec de ces complots terroristes, le régime a rapidement été contraint de recentrer son attention sur l’indignation de la population, et les autorités ont naturellement pris la décision de renforcer considérablement leurs mesures répressives.
La conférence du CNRI de mardi a été claire sur les conséquences potentielles de la poursuite ininterrompue de cette boucle de rétroaction. Elle a été tout aussi claire sur la possibilité qu’un ensemble différent de politiques occidentales change le calcul du régime en ce qui concerne à la fois la terreur étrangère et les violations des droits humains au niveau national. Dans des discours distincts prononcés dans le cadre de cette conférence, les législateurs européens et les militants iraniens ont formulé des recommandations spécifiques pour de telles politiques, notamment l’élargissement des sanctions liées aux droits humains, la désignation des pasdaran comme groupe terroriste et la fermeture des ambassades et des « institutions culturelles » par lesquelles des terroristes comme Assadollah Assadi opèrent au nom du régime des mollahs.
En l’absence de ces mesures, la sécurité mondiale continuera de se dégrader tandis que le peuple iranien sera confronté à une violence politique encore plus grave en réponse aux prochaines grandes manifestations d’indignation contre le régime illégitime de Téhéran et le désintérêt pour le bien-être public. Malgré toute la pression que le régime maintient sur la population, le peuple iranien ne sera pas découragé de reprendre complètement son malaise. Cela est inévitable.
Le soulèvement de janvier 2018 a été l’aboutissement de plusieurs décennies de dissidence naissante, qui a trouvé un exutoire productif grâce aux efforts des unités de Résistance de l’OMPI. Le soulèvement de novembre 2019 a prouvé que ces efforts ne seraient pas facilement interrompus. Et cela a contribué à confirmer que la propagande du régime contre le mouvement de Résistance n’avait aucun fondement dans la réalité. La Résistance iranienne a gagné en puissance et en force organisationnelle depuis que Téhéran n’a pas réussi à l’éradiquer par une série d’exécutions massives dans les années 1980. Et malgré les effets de l’escalade de la répression aujourd’hui, elle est prête à guider le peuple iranien vers une révolution démocratique, avec ou sans l’aide de l’Occident.
Comme Mme Radjavi l’a réitéré lors de la conférence de mardi, la Résistance iranienne s’attend à ce que l’avenir de l’Iran soit déterminé uniquement par le peuple iranien, en particulier la jeune génération qui a grandi dans l’ombre des abus du régime, mais avec une vision claire des sociétés démocratiques modernes.
Néanmoins, les nations d’Europe ont un rôle important à jouer pour déterminer combien ces jeunes Iraniens devront encore souffrir pour leur cause. Il est temps pour les pays européens de mettre fin à la mauvaise politique de complaisance et de soutenir le droit du peuple iranien à la résistance et au renversement du régime des mollahs.
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