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vendredi 25 décembre 2020

Après un an de coronavirus, la détresse des femmes chefs de famille en Iran


 CNRI Femmes – Avec l’épidémie de coronavirus, de nombreuses familles ont subi un préjudice économique et social supplémentaire. Entre-temps, compte tenu de la discrimination sexuelle institutionnalisée par les mollahs, les femmes chefs de famille ont été les plus gravement touchées.

Les femmes chefs de famille doivent souvent quitter leur foyer, quelles que soient les conditions, pour gagner de quoi survivre. Elles sont dans le besoin et n’ont que peu ou pas d’économies. Il leur est donc impossible d’observer le confinement comme moyen d’éviter une infection par le coronavirus.

Que disent les lois ?

Le régime des mollahs manque de transparence. Néanmoins, les derniers chiffres, divulgués par les sources officielles, indiquent que le nombre de femmes chefs de famille se monte à 4 millions.

Soulignant l’augmentation du nombre de divorces et du nombre de femmes soutiens de famille qui en résulte, le sociologue Amanullah Bateni déclare que « 71% des femmes divorcées ont des enfants, et 90% d’entre elles ne se remarieront pas ».

Bateni poursuit en soulignant les dangers auxquels sont confrontées les familles dont les pères sont absents pour cause d’immigration, d’emprisonnement ou de service militaire. Il révèle que « selon les observations sociales et les rapports des foyers pour femmes, environ un tiers des personnes qui marchent dans la rue sont des épouses de prisonniers. Une des raisons majeures de leur situation actuelle est la pauvreté. »

« Environ 48,7 % des femmes chefs de famille sont âgées de moins de 60 ans. L’âge avancé rend difficile pour ces femmes de gagner leur vie, et ce fait double leurs problèmes économiques », ajoute-t-il (Agence IMNA – 8 décembre 2020).

Zahra Bonyanian, directrice d’une organisation caritative, a révélé que « les informations sur les femmes chefs de famille sont gardées confidentielles. » (Agence IMNA – 8 décembre 2020).

« Il n’existe pas de chiffres précis sur le nombre de femmes chefs de famille dans la province car certaines d’entre elles ne reçoivent pas de soutien d’une institution spécifique », déclare Somayeh Ghassemi-Toussi, adjointe aux affaires féminines et familiales au gouvernorat de la province de Mazandaran (Agence IMNA – 8 décembre 2020).

Quels emplois ?

De nombreuses femmes chefs de famille ont des occupations telles que la cuisine, la pâtisserie, le tissage de tapis et la couture. Ces emplois sont confrontés à de graves difficultés depuis l’épidémie de coronavirus.

« En particulier pour les femmes qui préparent de la nourriture ou font de l’artisanat à domicile, les protocoles sanitaires actuels ont provoqué une augmentation des coûts et une diminution de la clientèle », selon Mojtaba Naji, adjoint aux affaires sociales du département de la protection sociale d’Ispahan (Agence IRNA – 7 décembre 2020).

Concernant les autres professions des femmes chefs de famille, Somayeh Ghassemi-Toussi indique que « le personnel des jardins d’enfants, un certain nombre de membres du personnel scolaire, les coiffeurs, les couturières, etc. sont tous touchés par le Covid-19 ».

« Il y a 800 jardins d’enfants actifs dans la province de Mazandaran, avec 8 000 employées. Environ 30 à 40 % de ces femmes sont chefs de famille et sont touchées par la fermeture des jardins d’enfants », a ajouté Somayeh Ghassemi (Agence ILNA – 6 décembre 2020).

Zahra Bonyanian a reconnu la situation, en déclarant : « La plupart des femmes chefs de famille ont un faible niveau d’éducation et peu de compétences professionnelles, et ont des emplois dans le secteur informel. Leurs emplois sont pour la plupart à temps partiel, non assurés, et avec peu d’avantages sociaux. Ces femmes sont parmi les premières à être licenciées pendant les crises du travail. » (Agence IMNA – 8 décembre 2020).

Les services sociaux sous le régime des mollahs

Les services sociaux sous le régime des mollahs

Selon le site asriran.com (25 novembre 2020), le seuil de pauvreté en Iran pour une famille de quatre personnes est passé à 10 millions de tomans. Cependant, Mojtaba Naji a déclaré : « L’organisation de protection sociale offre 65.000 tomans pour une personne à 400.000 tomans pour une famille de cinq ! »

Ces maigres allocations, qui bien sûr ne résolvent pas les problèmes, ne couvrent que 250.000 femmes soutiens de famille (site de l’organisation sociale, 30 mars 2020). Le reste des 3 750 000 ménages, au moins, dirigés par des femmes sont privés d’une aide même minuscule et luttent contre une pauvreté mortelle.

Le manque de soutien que les femmes chefs de famille reçoivent du régime des mollahs est la meilleure partie de l’amère vérité. En fait, les organismes publics volent de plus en plus les maigres propriétés des femmes chefs de famille et des ménages dirigés par des femmes. Plusieurs rapports provenant de différentes villes iraniennes exposent la manière dont les agents de l’État ont attaqué et détruit les maisons des pauvres.

Les conséquences du Covid-19 sur les femmes soutiens de famille

Les conséquences du Covid-19 sur les femmes soutiens de famille

En ce qui concerne les problèmes de santé des femmes soutiens de famille, la psychologue Bahar Tavakoli déclare : « Ces femmes sont confrontées à un épuisement psychologique. Elles sont constamment inquiètes pour la santé des membres de leur famille, elles sont donc confrontées à de l’hypersensibilité, de l’anxiété, de la dépression et de l’obsession. » Elle ajoute : « Le manque de sécurité économique, les conditions de travail défavorables, l’éducation limitée, l’affaiblissement de la santé physique et mentale, l’insécurité et l’exclusion sociales, ainsi que les problèmes mentaux des enfants sont autant de facteurs qui affectent la vie des femmes soutiens de famille. » (Agence IMNA – 8 décembre 2020).

« En raison de ces pressions psychologiques, le système immunitaire du corps est affaibli, de sorte que les femmes soutien de famille sont plus susceptibles de souffrir de maladies physiques et mentales. » (Agence IRNA – 7 décembre 2020).

Des femmes chefs de famille en crise

Des femmes chefs de famille en crise

Mehri est une femme qui gagne sa vie après s’être retrouvée au chômage : « Mon mari était drogué. J’ai divorcé et je m’occupe de mes deux enfants. Avant le coronavirus, j’avais un maigre revenu et je vivais de la main à la bouche. Le coronavirus m’a tout pris, sauf ma capacité à respirer. Quand je ne peux pas travailler, si je ne meurs pas de faim, je risque de mourir des menaces d’expulsion que me lance mon propriétaire. »

Ziba, une jeune femme avec trois enfants et un mari handicapé, raconte : « Mon mari a été blessé à la moelle épinière après être tombé d’un échafaudage. Je suis le soutien de famille depuis trois ans. Nous vivons dans la maison de mon beau-père. Je travaille dans un restaurant et chaque jour, je suis menacée d’être licenciée. Je suis épuisée par le coût des médicaments de mon mari et l’éducation en ligne de mes enfants. Je me réveille tous les jours avec la crainte d’être au chômage, et la peur d’être infectée par le coronavirus. Ces craintes sont devenues une douleur incurable. Je ne crains pas la mort ; ma seule crainte est que mes enfants aient faim si je ne suis pas là. »

Zahra Nikkar, qui a été ajoutée à la liste des femmes soutiens de famille au cours des trois dernières années en raison de l’emprisonnement de son mari, déclare : « Avant le Covid-19, je pouvais obtenir de petits prêts pour acheter des vêtements au marché de gros d’Ispahan, puis les revendre sur les marchés locaux. Mais les restrictions liées à la pandémie ont entraîné des fermetures successives du marché de gros et des marchés locaux. »

Somayeh Azizi, une mère de trois enfants qui travaille pour une entreprise de nettoyage, raconte : « Je travaillais pour cette entreprise depuis deux ans, et mes revenus n’étaient pas mauvais. Depuis mars dernier, les gens ne s’occupent que du Coronavirus, et des gens comme moi ont perdu leur emploi. » (Agence IRNA – 7 décembre 2020).

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