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mercredi 2 décembre 2020

Le régime clérical est le principal suspect dans le meurtre de femmes

 Le régime clérical est le principal suspect dans le meurtre de femmes

CNRI Femmes – La violence  qui aboutit au meurtre de femmes est, bien sûr, un problème qui concerne les femmes du monde entier. Cependant, ce qui est différent en Iran, c’est le régime qui, en contradiction avec les obligations internationales, fonde son pouvoir sur la misogynie et de fait, par ses lois, encourage et soutient des points de vue archaïques et une culture de la violence contre les femmes

24 meurtres et des milliers de drames de femmes iraniennes

En 2010, Mojtaba Borhani, enquêteur à la criminelle d’Ahwaz, déclarait : “De nombreux crimes d’honneur sont basés sur des soupçons et manquent de preuves” (site Tabnak – 20 septembre 2020).

Ce terrible destin s’est répété durant l’année écoulée pour d’innombrables femmes et jeunes filles en Iran.

Kowsar-Gol Soghanloo, 15 ans, de la ville de Piranshahr, est morte après que son mari l’ait brûlée vive le 19 février 2020. Elle avait été mariée à l’âge de 14 ans (site Hengaw – 23 février 2020).

Hadith, 11 ans, résidant à Khoy, est morte étranglée par son père avec une ceinture le 18 mars 2020. Le père avait déjà fait des recherches sur la peine pour le meurtre de son enfant avant de commettre le crime et savait que la loi ne lui imposerait pas une peine sévère. Il avait également menacé à plusieurs reprises de tuer la mère de Hadith (Etemadonline.ir- 18 mars 2020).

Hajareh Hussein-Bor, 20 ans, originaire du Sistan-Baloutchistan, a été assassinée par son mari le 4 mai 2020. Elle avait été forcée de se marier à l’âge de 16 ans et avait un fils de 2 ans. Hajareh était souvent battue par son mari et brûlée avec un fil chauffant, mais personne ne prêtait attention à ses plaintes (Iran Global – 10 mai 2020).

Romina Ashrafi, 13 ans, originaire de Talesh, a été tuée lorsque son père l’a décapitée à la faucille le 21 mai 2020, alors qu’elle dormait. Elle s’était enfuie avec un garçon qui avait l’intention de l’épouser mais a été arrêtée. Le juge l’a renvoyée chez elle, malgré son insistance sur le fait que son père l’avait maltraitée (site Didar – 21 mai 2020).

Le régime clérical est le principal suspect dans le meurtre de femmes

Fatemeh Barahi, 19 ans, a été décapitée par son mari le 14 juin 2020 à Abadan. Elle avait épousé son cousin l’année précédente dans le cadre d’un mariage forcé. Fatemeh s’était enfuie à Machad pour échapper à la vie qui lui avait été imposée et avaient emménagé avec l’une de ses amies. Son mari l’a retrouvée, l’a ramenée à Abadan et l’a tuée (ROKNA – 16 juin 2020 ; khabarfori.com – 20 juin 2020).

Le même jour (14 juin 2020), une autre femme nommée Mina a été tuée par son ex-mari (Hamshahrionline.ir, 24 juin 2020)

Reyhaneh Ameri, 22 ans, originaire de Kerman, a été tuée par son père avec une hache le 15 juin 2020. Le père de Reyhaneh avait déjà tenté de la tuer 3 ans plus tôt ; il lui avait cassé les bras et les jambes, mais sa sœur avait réussi à intervenir juste à temps. Le procureur de Kerman a qualifié le meurtre de “non prémédité” (Agence ROKNA – 16 juin 2020 ; Agence Khabarfori.com – 20 juin 2020).

En juin, une autre jeune fille a été tuée par son frère à Abadan (Khabarfori.com- 20 juin 2020).

Somayeh Fathi, 18 ans, du Kurdistan, a été tuée par son père et son frère le 18 juin 2020, avec des pilules de phosphure d’aluminium, connues sous le nom de pilules de riz. Somayeh était mariée et enceinte. Aucun de ses tueurs n’a été arrêté ou interrogé (Hamshahrionline.ir, 24 juin 2020).

En juin 2020, une femme de Zarand a été brutalement assassinée par son mari, un toxicomane. La vidéo de sa torture a été publiée par l’agence Rokna le 20 juin 2020.

Une jeune femme de Maragheh a été brûlée vive par son mari le 23 juillet 2020 avant de mourir à l’hôpital de Tabriz le 27 juillet 2020. La femme avait demandé le divorce à plusieurs reprises, mais les autorités judiciaires avaient ignoré ses demandes (ROKNA – 27 juin 2020).

Une jeune fille de 20 ans de Kouhdasht est tombée dans le coma le 14 juillet 2020, après que son père l’ait frappée avec un marteau. Après avoir commis ce crime, le père, qui avait également tué sa femme, s’est suicidé (Agence ROKNA – 14 juillet 2020).

Le corps de Fatemeh Moradi, 15 ans, habitant le village de Kolah-Kaboud près de Ravansar, a été découvert le 17 juillet 2020 (Agence ILNA – 17 juillet 2020).

Parang Ghazi, de Mahabad, a été tuée le 19 juillet 2020, après avoir été battue par son mari. Elle était titulaire d’une maîtrise d’anglais (ROKNA – 23 juillet 2020).

Fatemeh Ghozati, 16 ans, est morte après que son oncle l’ait défénestrée du 11ème étage de leur immeuble le 23 juillet 2020. La mère a assisté au crime et, malgré les plaintes de son beau-père et de sa belle-mère, le tueur a été libéré sous caution et n’a cessé de menacer la famille. Le pouvoir judiciaire a qualifié le meurtre de suicide (Agence Bahar – 14 juin 2020).

Fatemeh Kebria’i, 28 ans, a été tuée par son mari le 15 août 2020. Elle avait prévu de divorcer depuis un an. Elle voulait fuir les mauvais traitements qu’il lui infligeait et a vécu chez son père 50 jours avant d’être assassinée. Sous prétexte de tenter de se réconcilier, le mari a entraîné Fatemeh chez lui et, au terme d’une bagarre particulièrement violente, a frappé Fatima contre le mur si fort qu’il lui a brisé le crâne. Elle est morte au bout de plusieurs jours de coma. Fatemeh avait obtenu un diplôme universitaire en architecture (site Iran Wire – 15 août 2020).

Leila, une habitante du village de Sepidar à Boyer-Ahmad, a été abattue par son mari au mois d’août. L’assassin, qui avait auparavant tenté de tuer Leila avec une hache, avait été arrêté et emprisonné. Il a été libéré de prison quelques minutes seulement avant le meurtre, lors d’une permission de sortie pour cause de coronavirus (Agence ILNA – 27 août 2020).

Une femme enceinte vivant à Esfarayen est morte, ainsi que son bébé à naître, à l’hôpital le 28 août 2020, après avoir été sévèrement battue par son mari (Hamshahrionline.ir, 28 août 2020).

Une femme d’un village proche de Shazand a été poignardée après s’être disputée avec son mari le 31 août 2020. Elle est morte à son arrivée à l’hôpital (Iran Daily – 31 août 2020).

Fatemeh Hawasi, 16 ans, habitant Qal’eh-Shahine, dans le canton de Sarpol-e-Zahab, a été abattue par son frère le 31 août 2020 (Hengaw – 7 septembre 2020).

Maryam Atmani, de la grande ville d’Oroumieh, qui avait été brûlée vive par son mari une semaine plus tôt, est décédée des suites de ses brûlures le 19 septembre 2020. Elle était mère de deux jeunes enfants (Agence ILNA – 20 septembre 2020).

Le même jour, une autre femme a été tuée par son mari à Zanjan (Agence IRNA – 19 septembre 2020).

Sarina Ghafouri, 25 ans, a été tuée par son frère en mai 2020. Elle gagnait sa vie en cousant et vivait avec sa fille de 5 ans. Le frère de Sarina, qui l’avait battue à plusieurs reprises pour l’empêcher de se remarier, a fini par la tuer ( BBC – 28 mai 2020).

Un rapide coup d’œil à ces histoires montre clairement que de nombreuses victimes ont été tuées à la suite de mariages forcés et précoces et d’autres lois officielles du pays. La proposition de loi visant à faire passer l’âge légal du mariage de 13 à 16 ans a été rejetée par le parlement des mollahs.

Le régime clérical est le principal suspect dans le meurtre de femmes

La loi donne le feu vert au meurtre de femmes en Iran

Dans de nombreux cas, une femme qui a été battue ou poignardée est contrainte de retourner vivre avec son agresseur, même après avoir porté plainte auprès des autorités judiciaires.

Selon Mostafa Eghlima, président de l’Association scientifique iranienne de protection sociale, « Malheureusement, les spécialistes dans ce domaine ne sont pas présents dans les situations d’urgence sociale, les maisons d’accueil etc. L’absence de ces assistants fait que les juges remettent Romina à son père, ou que des centaines d’autres filles retournent chez elles sans être surveillées et soignées. En conséquence, ces filles sont tuées par leurs pères, leurs maris ou leurs frères. » (Khabarfori.ir- 20 juin 2020).

Ali Bagheri, un avocat, souligne l’immunité légale du père et du grand-père paternel contre les représailles. Il déclare : « Il n’y a pas de corrélation entre le crime et le montant de la peine infligée au père de Romina. Le père de Romina Ashrafi pensait qu’il était le propriétaire de cette enfant et qu’il pouvait la tuer avec une faucille. Lorsque le juge a demandé au père de Romina pourquoi il n’avait pas tué Bahman Khavari, l’homme avec lequel Romina s’était enfuie, il a répondu : “Si j’avais tué Bahman Khavari, ils auraient exercé des représailles contre moi. Mais il n’y en avait pas avec ma fille. “» (site Ensaf News – 11 septembre 2020).

L’avocat souligne : « Les jugements ne sont pas dissuasifs, et de tels cas nous amènent à assister à encore plus de meurtres de filles. L’absence de lois de protection rend l’auteur du crime plus susceptible de récidiver et expose la victime à une peur redoublée. » (Ensaf News – 11 septembre 2020).

Le point de vue sur les meurtres de femmes en Iran

L’agence ISNA estime que le nombre moyen de crimes d’honneur en Iran se situe entre 375 et 450 par an. Les crimes d’honneur représentent environ 20 % de l’ensemble des meurtres. Ils représentent également 50 % de tous les homicides (Agence ISNA – 7 décembre 2019).

Il n’y a pas de statistiques sur les meurtres de femmes en 2020. Cependant, en examinant les exemples cités et l’augmentation des troubles psychologiques résultant du Coronavirus et des problèmes économiques et sociaux, on peut conclure que la société est entrée dans une nouvelle phase de violence, qui va certainement augmenter la violence qui conduit au meurtre de femmes en Iran. « Les crimes d’honneur ont augmenté de façon étrange ces derniers temps », a déclaré Mustafa Eghlima (Khabarfori.ir – 20 juin 2020).

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