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vendredi 8 janvier 2021

Le prisonnier balouche Hassan Dehvari subit des tortures sauvages avant son exécution

prisonnier balouche

Hassan Dehvari

CSDHI – Dans un enregistrement vocal d’Iran, un prisonnier politique balouche récemment exécuté révèle les tortures que les autorités lui ont infligées pour le forcer à faire de faux aveux.

Hassan Dehvari, tué et torturé par les autorités iraniennes

Les autorités iraniennes ont exécuté le prisonnier balouche Hassan Dehvari, 28 ans, a été exécuté avec Elias Qalandarzehi, 21 ans, et Omid Mahmoudzehi le 3 janvier 2021, dans la ville de Zahedan, située dans la province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est de l’Iran. Selon Mohammadreza Faqihi, l’avocat de Hassan et Elias, il avait demandé à faire appel devant la Cour suprême et l’affaire était en cours d’examen.

Les médias du régime ont signalé leur mort comme « l’exécution de terroristes à la bombe et d’un insurgé armé. »

Le pouvoir judiciaire du Sistan-Baloutchistan a accusé Dehvari et Qalandarzehi de « mesures armées contre la police et de collaboration avec un groupe dissident armé. »

Cependant, la Campagne baloutche, un groupe de défense des droits humains basé aux Etats-Unis, a déclaré que Dehvari et Qalandarzehi étaient en prison parce que leurs familles étaient membres de groupes dissidents.

Dans l’enregistrement audio, Hassan Dehvari a déclaré que le juge Marzieh a admis devant nous : « Je sais où on vous a arrêtés et je suis absolument sûr que vous êtes innocents. Mais tant que le cousin et l’oncle d’Elias, qui sont des militants politiques, ne se seront pas rendus, vous êtes nos otages et s’ils ne le font pas, nous vous exécuterons à la place. »

Des tortures physiques et psychologiques violentes

Le prisonnier baloutche Hassan Dehvari a décrit les diverses formes de tortures physiques et psychologiques pour obtenir des aveux forcés. Notamment des violences sexuelles, des coups, des flagellations, des chocs électriques à la tête, l’extraction forcée de ses ongles et des menaces de viol de sa femme devant une caméra.

Il a expliqué comment les agents des services du renseignement l’ont menacé de violer sa femme s’il n’avouait pas.

Tout était préparé à l’avance

« Ils m’ont forcé à faire des aveux préparés plus tôt et dictés par les agents des services du renseignement », a déclaré M. Dehvari.

« Lorsqu’ils nous ont rendu visite, ils nous ont dit que si vous n’acceptez pas les accusations portées devant vos familles, nous les arrêterons de nouveau et nous vous les apporterons. On les gardera en cellule et on les torturera. Nous avons de nouveau été forcés de faire des confessions dictées qui nous avaient été lues auparavant, dont nous n’avions aucune idée de la façon dont elles seraient faites », a expliqué M. Dehvari.

Contraints de valider les faux aveux pour protéger leurs familles menacées

« Après sept mois, ils nous ont transférés à la prison centrale de Zahedan. Pendant notre première année et quatre mois de prison, ils nous ont conduit deux fois devant la branche 6 du tribunal révolutionnaire dirigée par le juge Shah Mohammadi. Au cours de ces deux séances, on ne nous a posé quelques questions. Les deux fois, nous avons dit que nous étions innocents. Comme je l’ai décrit ci-dessus, ils nous ont contraints d’accepter les accusations. M. Shah Mohammadi, tout comme les agents des services secrets, a écrit à nouveau que nous avions accepté toutes les accusations. Pourtant, nous ne l’avions pas fait », a poursuivi M. Dehvari.

Nous avons dit au juge que les agents du renseignement nous torturait, il a ri

Il a également parlé de son procès au tribunal : « Le 3 décembre 2016, ils nous ont emmené devant le dernier tribunal présidé par le juge Mohammad Marzieh, branche 2 de la Cour pénale générale. Nous n’avons pas accepté les charges. Nous avons dit que les agents du régime nous avaient forcés à avouer en nous torturant physiquement et psychologiquement.  Mais le juge n’a pas prêté attention à ce que nous disions ! Même lorsque nous avons dit que le ministère du renseignement nous maltraitait, il a ri. Il a même ajouté : « Vous le méritiez. »

Des agents des services du renseignement du Sistan-Baloutchistan ont arrêté Hassan Dehvari et Elias Qalandarzehi, en avril 2014. Hassan Dehvari, 28 ans, était le père de cinq enfants, tandis qu’Elias Qalandarzehi, 21 ans, était le père d’une fille. Les forces du régime les ont tous deux sauvagement torturés et maintenus en isolement pendant 112 jours. Leur condamnation à mort résultait des aveux obtenus sous la torture.

Ils les ont fouettés et électrocutés. Ils leur ont aussi arraché les ongles de doigts et d’orteils. Pendant ce temps, leurs épouses étaient détenues et menacées de viol devant une caméra, entre autres formes de torture.

Source : Iran HRM 

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