CSDHI- Les autorités iraniennes ont pendu deux détenus à l’aube, le jeudi 28 janvier dernier. Les prisonniers exécutés sont Anvar Narouei, un Baloutche iranien, et le prisonnier politique Ali Motiri. Les agents iraniens les ont exécutés respectivement dans la prison de Dastgerd à Ispahan, au centre de l’Iran, et dans la prison de Sheiban à Ahwaz, dans la province du Khouzistan, au sud-ouest du pays.
Les autorités iraniennes ont exécuté un autre détenu accusé de trafic de drogue
Le gouvernement iranien exécute chaque année des dizaines de citoyens, notamment des habitants de la province du Sistan-Baloutchistan, pour des accusations liées à la drogue. Pendant ce temps, les pasdarans contrôlent toutes les frontières cruciales de l’Iran. En juillet 2011, le président de l’époque, Mahmoud Ahmadinejad, a qualifié les commandants des pasdarans de « frères contrebandiers. »
Un jour plus tôt, les autorités ont appelé la famille de Narouei à se rendre à la prison de Dasgerd à Ispahan pour une dernière visite avec leur proche. Avec l’exécution de M. Narouei, le gouvernement iranien a exécuté au moins 17 citoyens baloutches au cours des 40 derniers jours, selon les défenseurs des droits humains.
Pendaison d’un prisonnier politique
Selon l’association de défense des droits de l’homme No to Prison – No to Execution, les autorités iraniennes ont exécuté le prisonnier politique et boxeur Ali Motiri, âgé de 30 ans, dans la prison de Sheiban à Ahwaz. Le 7 mai 2016, les Forces de sécurité de l’Etat (SSF) ont fait une descente au domicile du père de Motiri et elles ont arrêté Ali.
En février 2017, la branche 1 du tribunal pénal d’Ahwaz a condamné Motiri à mort sur de vagues accusations de Moharebeh [guerre contre Dieu] et de « corruption sur terre. » Le 14 juillet 2019, la branche 33 de la Cour suprême a confirmé la condamnation à mort. Il était dans le couloir de la mort depuis lors.
Torturé pour qu’il avoue
Selon des sources familières avec l’affaire Motiri, les interrogateurs l’ont torturé, ainsi que deux de ses coaccusés, pour qu’il avoue. Comme de nombreux détenus, Motiri n’a pas eu de procès équitable. Compte tenu des pressions exercées par les institutions de la sécurité, son avocat commis d’office n’a pas informé la famille Motiri de la procédure de leur proche.
« Je n’ai rien à perdre. Que dois-je écrire, et où dois-je signer pour que vous m’exécutiez ? » a dit Motiri aux interrogateurs, selon un de ses compagnons de cellule.
Le 4 janvier, les autorités ont transféré ce prisonnier politique dans un lieu non identifié. A l’époque, les militants des droits humains avaient mis en garde contre l’exécution imminente d’Ali Motiri.
Une grève de la faim pour protester
De plus, le 23 janvier, Motiri, ainsi que quatre autres prisonniers politiques, Jasem Heidari, Ali Khasraji, Hossein Seilavi et Ali Mojaddam, ont entamé une grève de la faim, reprochant aux autorités les mauvais traitements qu’ils avaient subis.
Les prisonniers ont protesté parce que les gardiens de prison ont interdit les visites régulières. ces derniers se comportent mal et appliquent la peine de mort. Alors les détenus se sont cousus les lèvres, signe de leur détermination à faire aboutir leurs revendications.
L’Iran est le pays qui détient le record mondial du nombre d’exécutions par habitant. En 2020, les autorités iraniennes ont exécuté au moins 272 détenus, dont 13 militants politiques, huit femmes et cinq délinquants mineurs.
Source : INU
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