L’ancien ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi et une vingtaine d’autres anciens responsables de l’UE ont publié une déclaration qui met en lumière les implications d’une affaire terroriste qui se déroule actuellement en Belgique et qui implique un soi-disant diplomate de haut rang du régime iranien.
Ce diplomate terroriste, Assadollah Assadi, était le cerveau d’un complot à la bombe qui visait un rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), tenu en juin 2018 en France.
Vidéo : Le diplomate iranien Assadollah Assadi fait face à un procès pour terrorisme devant un tribunal belge
Craignant l’influence nationale et internationale croissante de la Résistance iranienne, Téhéran est devenu particulièrement obsédé par le fait de lui porter un coup à la suite du soulèvement national du peuple iranien à la fin de 2017 et au début de 2018. Les responsables du régime ont souligné le rôle de premier plan de la principale opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK).
Parmi les informations publiées à l’issue du procès Assadi, il y a le fait que lorsqu’il a ordonné à deux de ses co-conspirateurs – désormais coaccusés – de transporter l’engin explosif jusqu’au lieu cible, il leur a spécifiquement dit de le placer le plus près possible du chef de l’opposition, Maryam Radjavi. Si ces agents n’avaient pas été interceptés alors qu’ils se rendaient de la Belgique à la frontière française, il est très probable que la bombe aurait tué une partie des dizaines de personnalités et de législateurs européens présents et assis près de Mme Radjavi.
Bien entendu, l’explosion réussie de la bombe aurait également fait un nombre incalculable de victimes parmi les autres participants. Les 500 grammes de TATP confisqués aux agents d’Assadi étaient suffisamment puissants pour tuer des centaines de personnes dans l’espace bondé de la convention. Et avec plus de 100 000 participants, ayant voyagé là-bas pour prendre part au rassemblement, il est fort probable que le nombre de morts aurait encore augmenté à la suite d’un mouvement de foule.
Les détails du complot soulignent la nécessité de rendre des comptes pour les deux poseurs de bombe et leur maître, et un quatrième complice qui avait précédemment infiltré le rassemblement «Iran libre». En conséquence, la déclaration de jeudi a souligné que les poursuites, qui devraient se terminer par la lecture d’un verdict la semaine prochaine, sont «nécessaires» pour «dissuader» le terrorisme du régime iranien sur le sol européen. Mais la déclaration fait également observer à juste titre que cette dissuasion n’est pas suffisante en elle-même et devrait être reconnue comme le premier pas vers une stratégie plus large d’isolement diplomatique.
«Les activités des ambassades et des centres religieux et culturels de l’Iran doivent être examinées de près», ont déclaré Terzi et un groupe d’anciens responsables gouvernementaux de plus d’une douzaine de pays européens. Ils ont ensuite ajouté que «les relations diplomatiques avec l’Iran devraient être dégradées» en attendant des engagements sérieux et vérifiables du régime iranien. De plus, la déclaration affirme: «L’Union européenne devrait désigner le ministère iranien du renseignement et le CGRI dans leur intégralité comme des entités terroristes.»
Ce sont toutes des mesures de bon sens. Et plus précisément, ils sont tous attendus depuis longtemps. Bien qu’Assadollah Assadi ne soit en aucun cas le premier diplomate iranien à s’engager dans des activités terroristes du régime iranien et ses mandataires, il est néanmoins le premier de ces individus à faire face à des accusations en Europe pour cette implication. Son arrestation a apparemment été une surprise à la fois pour Assadi lui-même et pour les principaux responsables iraniens. Tout au long des deux années d’enquête qui ont précédé le procès, la Belgique a été maintes fois sous pression pour le libérer conformément à un concept absurde d’immunité diplomatique prônée par les mollahs.
Cette revendication d’immunité est particulièrement hypocrite de la part des autorités du régime, qui ne reconnaissent pas les principes internationaux communs tels que la double nationalité et refusent ainsi systématiquement l’assistance consulaire aux personnes qui sont détenues sur la base de rien d’autre que de leurs liens avec le monde occidental. Mais l’hypocrisie ne s’arrête pas là. Téhéran s’est également plaint qu’Assadi se soit vu accorder trop peu de visites par son avocat, alors qu’en Iran, les «affaires de sécurité nationale» se déroulent sans aucun accès à un avocat, ou – comme dans une affaire très récente – sans aucun procès.
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