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jeudi 25 février 2021

L’Iran convoque 8 Bahaïs en prison pour avoir « communiqué avec les médias occidentaux »

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Huit Bahaïs iraniens condamnés à des peines de prison En haut à gauche : Omid Afaghi, Adib Haghpajooh, Mahnaz Jannesar, Arash Rasekhi. En bas à partir de la gauche : Maral Rasti, Mehrallah Afshar, Nasim Ghanavatian, Farhad Ameri

CSDHI – L’Iran aurait convoqué huit citoyens Bahaïs pour purger des peines de prison.

Ces personnes habitent dans le port de Bandar Abbas, dans le sud du pays. La justice iranienne les a reconnus coupables de crimes de sécurité pour des activités pacifiques. Il s’agit notamment de la communication présumée avec les médias occidentaux et l’organisation de programmes éducatifs pour les enfants bahaïs.

Lundi 22 février, une source iranienne a déclaré qu’ils ont reçu la veille une notification du tribunal les convoquant à la prison. Elle a fourni à VOA une copie apparente du document. Les six hommes et les deux femmes disposent de dix jours pour se rendre aux autorités locales afin de commencer à purger leur peine.

VOA ne peut pas vérifier de manière indépendante l’authenticité du document car il lui est interdit de se rendre en Iran.

Selon le document, une cour d’appel de la province de Hormozgan a confirmé les peines de prison des huit Bahaïs iraniens dans un jugement du 2 février. Un tribunal de première instance les avait condamnés en décembre d’un à deux ans de prison pour « rassemblement et collusion en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale. »

La cour d’appel aurait confirmé les peines de deux ans pour Omid Afaghi, Mehrallah Afshar, Farhad Ameri, Adib Haghpajooh, Mahnaz Jannesar et Arash Rasekhi. Et elle a confirmé des peines d’un an pour Nasim Ghanavatian et Maral Rasti.

Les autorités iraniennes ont initialement arrêté les Bahaïs en avril 2017, en arrêtant sept d’entre eux à Bandar Abbas et sur l’île voisine de Qeshm. Le huitième, Adib Haghpajooh, est arrêté dans la ville de Chiraz, dans le centre-sud. Elles les ont libérés sous caution par la suite.

L’Iran prétend qu’ils auraient partagé des informations avec les américains et les britanniques

Selon l’avis de la cour, la justice a condamné les huit Bahaïs pour des raisons de sécurité nationale. On les accuse principalement d’avoir prétendument partagé des informations avec des médias américains et britanniques de langue persane. Ces derniers sont jugés hostiles par les dirigeants islamistes iraniens. Les médias concernés sont VOA, l’agence de presse persane et des droits de l’homme de la BBC, ou HRANA.

Le document indique que les autorités judiciaires ont également condamné les Bahaïs pour avoir fourni des programmes éducatifs aux jeunes de leur communauté. Notamment, ils ont créé un jardin d’enfants. Et ils ont organisé des cours de musique et des séminaires pour les adolescents.

VOA a tenté de contacter les huit Bahaïs pour vérifier les raisons de leurs condamnations. Cependant, ils ont refusé de parler à VOA par crainte de nouvelles poursuites judiciaires.

VOA Persian a contacté, mercredi, un porte-parole de BBC News, basé aux Etats-Unis. Celui-ci a déclaré qu’il était « incapable de commenter pour le moment. »

Skylar Thompson est le coordinateur principal de l’action de défense des droits de l’homme à HRANA. Il a déclaré à VOA Persian que les autorités iraniennes punissaient les huit Bahaïs car ils ont dénoncé des violations de leurs droits.

« Les sentences indiquent clairement que le système judiciaire iranien vise à faire taire les victimes de violations des droits humains. Ainsi, les autorités puissent continuer à agir en toute impunité. HRANA travaille activement pour contrer la tentative du gouvernement de réduire ces victimes au silence », a déclaré M. Thompson.

Source : VOA

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