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mardi 16 février 2021

Un prisonnier soufi torturé puis dans le coma est mort après ingestion d’un médicament inconnu

Behnam-Mahjoubi

Behnam Mahjoubi

CSDHI – Behnam Mahjoubi, membre de la minorité religieuse persécutée des Derviches Gonabadi en Iran, est décédé aujourd’hui dans un hôpital de Téhéran quatre jours après avoir reçu un médicament inconnu en prison.

Les autorités carcérales ont transféré Mahjoubi à l’hôpital de Loghman le 12 février dernier depuis la tristement célèbre prison d’Evine. Ebrahim Allah Bakhshi, l’ami du dissident Behnam Mahjoubi, a dit que Behman Mahjoubi était décédé. Il a cité des « sources crédibles de l’hôpital ».

Dans le coma après avoir ingéré un médicament, il finit par mourir

Des sources crédibles parmi les autorités hospitalières nous ont informés que Behnman Mahjoubi est décédé mais les médecins ont révélé que les autorités carcérales ont ordonné de le garder branché aux machines pendant trois jours pour sauver les apparences », a-t-il tweeté aujourd’hui.

Allah Bakhshi, un ancien prisonnier politique, et Mahjoubi sont tous deux membres de la minorité religieuse iranienne des Derviches Gonabadi. Les membres de la secte religieuse soufie se plaignent depuis longtemps du harcèlement du régime iranien, qui les considère comme des hérétiques.

Hier soir, les médecins ont dit à la famille qu’il ne respirait qu’avec les machines. Les médecins ont dit que le personnel de l’hôpital a fait de son mieux. Et qu’il faudrait un miracle pour récupérer Behnam.

Une source proche de la famille a déclaré auparavant que les agents pénitenciers Behnam Mahjoubi ont conduit à l’infirmerie de la prison vendredi soir. On lui a donné des « somnifères » parce qu’il n’y avait pas de médecin de garde. Sa santé s’est détériorée après avoir pris ces pilules. Puis il est tombé dans le coma.

Les autorités n’autorisent pas sa mère à le voir

Sa mère, Batoul Hosseini, a déclaré devant l’hôpital de Loghman qu’elle n’était pas autorisée à voir son fils.

« Je suis ici depuis ce matin. Ils ne me laissent pas voir mon fils malgré mes pleurs et mes supplications. Ils disent que ses signes vitaux sont très faibles.  Mais le soldat ne me laisse pas voir mon enfant. Je suis une mère et je veux voir mon fils », a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée sur les médias sociaux.

Behnam Mahjoubi souffre d’un trouble panique. Il a subi des tortures et autres mauvais traitements, notamment en refusant de lui procurer des soins médicaux spécialisés. Il purgeait sa peine de deux ans de prison pour avoir participé à une manifestation pacifique.

Les autorités d’Evine bloquaient l’accès de Mahjoubi aux médicaments contre le trouble panique fournis par les membres de sa famille depuis août 2020. Ce mois-là, Mahjoubi a entamé une grève de la faim de dix jours pour protester contre le refus de lui fournir ces médicaments. Il a commencé à souffrir de symptômes du coronavirus pendant sa grève de la faim.

En septembre 2020, les autorités pénitentiaires ont envoyé de force le prisonnier politique de 33 ans dans une clinique psychiatrique. En effet, la prison est interférée dans le traitement médical. Et cela a conduit à sa paralysie partielle.

Arrêté lors la grande rafle des Derviches Gonabadi en 2018

Mahjoubi faisait partie des plus de 300 membres de la communauté derviche arrêtés en avril 2018. A cette époque, des manifestations pacifiques de Derviches Gonabadi ont éclaté à Téhéran en février 2018. Les forces de la sécurité les ont violemment réprimées. Et elles ont donné lieu à l’arrestation de centaines d’hommes et de femmes.

A la suite de son arrestation par une vingtaine d’agents de la sécurité en civil, il a reçu des coups. Puis, les agents l’ont détenu en isolement avec des lumières allumées 24 heures sur 24 et interrogé sans la présence d’un avocat. Ses interrogateurs l’ont forcé à signer des « aveux. »

Mahjoubi est libéré sous caution plus tard dans l’année. En même temps, il est condamné à deux ans de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale. » La justice l’a convoqué pour commencer à purger sa peine de prison le 20 juin 2020.

Source : Iran HRM

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