CSDHI – Dans une déclaration publiée plus tôt dans la journée, les experts des droits humains des Nations Unies ont demandé la libération immédiate du scientifique irano-suédois Ahmadreza Djalali.
Texte complet ci-dessous :
GENÈVE (18 mars 2021) – Les experts des droits humains de l’ONU ont exigé aujourd’hui que les autorités iraniennes libèrent immédiatement l’universitaire irano-suédois Ahmadreza Djalali. Il est détenu arbitrairement. Il serait dans un état critique et proche de la mort après des mois de détention prolongée en isolement.
« La situation de Djalali est vraiment horrible. Il est maintenu en isolement prolongé depuis plus de 100 jours. Il vit avec le risque constant de son exécution imminente, au-dessus de sa tête », ont déclaré les experts. Ils ont ajouté que les responsables de la prison éclairent sa petite cellule 24 heures sur 24 pour le priver de sommeil.
« Des problèmes médicaux l’empêchent de s’alimenter correctement. Cela a entraîné une perte de poids spectaculaire. Sa situation est si difficile qu’il aurait des difficultés à parler. Nous sommes choqués et bouleversés par les mauvais traitements cruels infligés à M. Djalali », ont déclaré les experts.
La justice iranienne a condamné M. Djalali à mort sur la base de fausses accusations d’espionnage en octobre 2017. Les forces iraniennes l’ont arrêté lors d’un voyage en Iran pour assister à des ateliers sur la médecine de catastrophe. Sa condamnation et sa peine étaient fondées sur des aveux extorqués sous la torture et à l’issue d’un procès inéquitable. Le Groupe de travail sur la détention arbitraire a estimé dans un avis de 2017 qu’il était détenu de manière arbitraire. Il a demandé sa libération immédiate.
En novembre 2020, des experts ont exprimé leur inquiétude quant à l’exécution imminente de M. Djalali. C’était au moment où les autorités l’ont brusquement placé à en isolement. À cette menace s’ajoute le traitement cruel et inhumain infligé par les autorités. Cela fait craindre que, même s’il n’est pas exécuté, il puisse bientôt mourir en détention.
« Il n’y a qu’un seul mot pour décrire les graves mauvais traitements physiques et psychologiques infligés à M. Djalali, c’est de la torture », ont déclaré les experts. « Nous dénonçons les actions des autorités iraniennes dans les termes les plus forts. Nous condamnons aussi leur inaction totale malgré nos appels constants pour qu’il soit immédiatement libéré. Les allégations à son encontre sont totalement infondées. Il devrait être autorisé à retourner auprès de sa famille en Suède dès que possible », ont-ils ajouté.
Les experts ont ajouté que l’isolement cellulaire prolongé de Djalali est emblématique de l’utilisation systématique du régime pour punir et faire pression sur les détenus, y compris pour obtenir des aveux forcés. Le 1er mars, des militants de la société civile ont intenté une action en justice contre les autorités iraniennes. L’objet de cette initiative est le recours illégal à l’isolement cellulaire. Les experts de l’ONU ont rappelé au gouvernement que cette pratique viole ses obligations au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
La situation de M. Djalali n’est pas un incident isolé en République islamique d’Iran. Pourtant, les limitations au recours à l’isolement cellulaire sont prévues par le droit interne. Nous demandons instamment au gouvernement, au parlement et au système judiciaire iraniens de mettre fin à l’utilisation de l’isolement cellulaire comme forme de punition. Les autorités doivent imposer un moratoire sur la peine de mort comme première étape vers son abolition », ont déclaré les experts.
Source : IHR
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