CSDHI – Le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN) a compilé des données. En effet, selon celles-ci, en 2020, au moins 52 civils kurdes, n’ont pas eu d’autre choix que de transporter des marchandises sur leur dos entre les régions frontalières de l’Iran, la région du Kurdistan d’Irak et la Turquie pour nourrir leurs familles. On les appelle des Koulbars.
Les forces militaires iraniennes et turques les ont tués ou ont perdu la vie en raison de catastrophes naturelles et de l’insécurité des routes qu’ils traversaient. Les forces du régime ont blessé 147 autres personnes tout au long de l’année.
Selon ces statistiques, les forces militaires iraniennes ont abattu 40 Koulbars dans les provinces de l’Azerbaïdjan occidental, du Kurdistan et du Kermanshah. Les forces frontalières turques en ont tué six dans les zones frontalières de la province de l’Azerbaïdjan occidental. Six autres Koulbars ont également perdu la vie dans des accidents de voiture, des noyades dans les rivières, des explosions de mines terrestres et des chutes depuis les hauteurs de la frontière.
En outre, trois commerçants kurdes sont morts sur les routes des provinces du Kurdistan, de Khorasan-e Razavi et du Sistan-Baloutchistan, à la suite des tirs des agents des forces de l’ordre. Un autre commerçant a également perdu la vie dans un accident dans la province du Khouzistan.
Selon ces statistiques, les tirs des forces militaires iraniennes et turques ont blessé au moins 147 Koulbars – dont un enfant. En outre, 15 Koulbars ont été blessés dans des accidents de voiture et des catastrophes naturelles. De plus, les gardes-frontières iraniens ont battu trois kolbars, dont un enfant.
Des meurtres qui ne se limitent pas aux Koulbars
Cependant, ces meurtres ne se sont pas limités aux Koulbars et aux commerçants des zones frontalières. A la suite des tirs des forces de lutte contre la contrebande dans les villes de Sarvabad et de Baneh, dans la province du Kurdistan, deux civils nommés Saadi Rostamzadeh, 36 ans et père d’un enfant, et Khosrow Sharifi, 29 ans et père d’un enfant, sont morts.
Lors d’un entretien avec les familles des Koulbars victimes, le KHRN a découvert que les autorités judiciaires ont jusqu’à présent refusé d’examiner leurs plaintes. Au moins cinq familles de Koulbars ont déclaré au KHRN que la remise des corps des Koulbars était conditionnée à l’absence de plaintes contre les forces militaires. Par conséquent, elles n’ont pas pu déposer de plainte contre ces forces.
Dans la matinée du 31 août 2020, les gardes-frontières iraniens ont tué trois Koulbars lors d’une fusillade dans la région de Bazhar à Sardasht. Il s’agit de Zanko Ahmadi, Zanest Hassannezhad et Soroush Mokari. Deux jours plus tard, dans une interview aux médias officiels iraniens, le commandant de la frontière de l’Azerbaïdjan occidental a décrit les Koulbars tués comme des « intrus frontaliers. » Il a défendu le meurtre de ces individus par les forces sous son commandement.
Les gardes-frontières utilisent même des mitrailleuses
Les documents, y compris des vidéos et des photos, fournis au KHRN montrent qu’entre 5 et 6 heure locale, le 31 août, un convoi de kolbars a été abattu à la mitrailleuse à une distance de plusieurs mètres par les forces du poste de contrôle frontalier de Bardehpan de Sardasht dans la région de Bazhar – à quelques kilomètres de la frontière iranienne avec la région du Kurdistan d’Irak. En conséquence, Zanko Ahmadi, 27 ans et père d’un enfant, Zanest Hassannezhad, 25 ans et père d’un enfant, et Soroush Mokari, 20 ans, sont décédés.
En outre, le 28 mai, après le meurtre de deux Koulbars kurdes, Mohsen Darvishi et Ebrahim Jourdizaj, dans les zones frontalières de Khoy, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, plusieurs témoins oculaires ont donné des informations sur l’incident dans une interview avec KHRN. Selon ces témoins, un groupe de quatre Koulbars transportait des cigarettes à cheval le long du village frontalier de Karkoush et vers la frontière turque. C’est là que les gardes-frontières les ont pris en embuscade vers 22h00 heure locale. Alors que les quatre Koulbars se rendaient et se couchaient sur le sol, les gardes-frontières leur ont tiré dessus à une distance de plusieurs mètres. Mohsen Darvishi et Ebrahim Jourdizaj sont morts sur place et les deux autres kolbars ont fui les lieux.
La répartition des données par province montre que les forces militaires iraniennes et turques ont tué au moins 39 Koulbars dans les zones frontalières de la province de l’Azerbaïdjan occidental. Quatre dans la province du Kurdistan et trois dans la province de Kermanshah. De plus, neuf et huit Koulbars sont morts respectivement dans les comtés de Chaldoran et de Sardasht. Ces régions ont été les points de passage frontaliers les plus meurtriers pour les Koulbars en 2020.
Source : KHRN
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