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mercredi 3 mars 2021

La corruption du régime est la vraie cause des problèmes économiques de l’Iran, pas les sanctions


 Hossain Raghfar, un économiste du régime iranien, a souligné la corruption institutionnalisée des mollahs, appelant à un redressement de la situation économique d’urgence en Iran.

«Si le processus de destruction et d’affaiblissement de l’économie et de la société en Iran doit être arrêté, une décision fondamentale doit d’abord être prise et la ‘’situation d’urgence’’ doit prévaloir dans le pays, car sans elle, les réformes [économiques] ne sont pas possibles », a déclaré Raghfar dans une interview lundi avec l’agence de presse officielle ILNA.

«Il existe des solutions pour la réforme [économique], mais certains ne veulent pas mettre en œuvre de solutions spécifiques, a ajouté Raghfar. Nous avons dit à plusieurs reprises que le gouvernement lui-même rendait la monnaie plus chère, ce qui affecterait les moyens de subsistance des gens. Il est à noter que cette augmentation du taux de change est une source de revenus pour le gouvernement et a des conséquences graves pour la population. En d’autres termes, cela crée un déséquilibre dangereux pour les familles et leurs moyens de subsistance. Les conséquences [de cette action] affecteront l’économie du pays pendant des années. »

En juillet 2020, Raghfar avait admis: «Une grande partie de ces spéculations sont en ligne avec les politiques économiques en Iran, qui vont au-delà du gouvernement. L’ensemble du système politico-économique a décidé d’utiliser les poches du peuple pour payer les dépenses [du régime]. L’une des décisions les plus importantes à prendre est d’augmenter le taux de change. Certes, les conséquences de cette décision seront sur toutes les personnes, la société, la production et l’avenir de l’économie. »

Alors que le régime et ses apologistes tentent de blâmer les sanctions internationales comme la véritable raison de la crise économique iranienne, dans une autre interview avec l’agence de presse ILNA le 18 février, Raghfar a rejeté cette affirmation et souligné que «la racine de la crise actuelle n’est pas liée à des problèmes étrangers. »

«Au cours des trois décennies qui ont suivi la guerre [Iran-Irak], les droits du peuple ont toujours été légalement violés. Les crises d’aujourd’hui dans le pays résultent d’un changement d’attitude créé après la guerre et qui n’a rien à voir avec les problèmes créés par les étrangers. Les principales crises sont dues à des problèmes internes et au résultat de certaines spécialisations », a-t-il admis.

Dans un autre entretien avec l’ILNA le 24 février, Raghfar a expliqué au sujet de l’une de ces soi-disant «spécialisations» : «Au cours de l’année écoulée, environ 800 milliards de tomans de détournements de devises et divers types de rentes énergétiques ont été fournis à de grandes entreprises privées. Une seule entreprise sidérurgique en 2019 a pu dégager un bénéfice net de 20 500 milliards de tomans, et il ne faut pas oublier que la plupart de ces entreprises sont exonérées d’impôts », a déclaré Raghfar.

Ces sociétés sont subordonnées à des institutions financières massives telles que Astan-e Quds Razavi, Bonyad Mostazafan, etc., qui sont sous la supervision directe du guide suprême du régime Ali Khamenei et des gardiens de la révolution (CGRI).

Raghfar avait déclaré en avril 2020: «Alors que 20 milliards de dollars ont disparu du pays lors d’un important scandale de corruption, nous demandons aujourd’hui à la Banque mondiale de nous donner 5 milliards de dollars. Pourtant, personne n’est tenue responsable. »

La corruption institutionnalisée du régime a poussé les gens dans le marais de la pauvreté, et il existe un énorme fossé entre le grand nombre des Iraniens pauvres et la riche minorité à la tête du régime.

«Si ces privations et cette profonde distance sociale perdurent dans leur forme actuelle, bientôt les couches aisées, la petite minorité avec tous les dons de la vie vivant dans des tours de luxe et leurs magnifiques villas et palais, ne se sentiront pas en sécurité. Une telle situation est comme une bombe à retardement plantée sous la peau de notre société. Quand cette bombe explosera, elle ne préviendra pas », a prévenu dimanche le directeur du journal économique Jahan-e Sanat.

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