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mercredi 31 mars 2021

Les lobbies iraniens et leur campagne d’influence aux États-Unis et en Europe

 Cela fait plus de deux mois que les poursuites judiciaires ont commencé aux États-Unis pour Kaveh Loftolah Afrasiabi, un politologue du Massachusetts qui a passé plus d’une décennie à se présenter aux législateurs et aux médias comme un analyste indépendant des affaires iraniennes avant d’être soupçonné d’avoir violé la loi sur l’enregistrement des avoirs étrangers (Foreign Assets Registration Act). Bien qu’il soit maintenant confronté à la possibilité d’une peine de prison substantielle et de sanctions financières, le cas d’Afrasiabi représente un phénomène beaucoup plus vaste qui n’a pas encore reçu l’attention voulue de la part des personnes et des institutions qui sont la cible des campagnes d’influence iraniennes.

À moins que cette situation ne change, d’autres agents continueront sûrement à opérer plus ou moins librement aux États-Unis et en Europe. Et bien que leurs efforts ne soient pas toujours couronnés de succès, leur présence continue dans les lobbies de Washington et les médias occidentaux vont brouiller les eaux de la politique iranienne et rendre plus difficile pour les législateurs de tirer des conclusions fondées sur une compréhension objective des affaires iraniennes.

L’agent iranien arrêté Kaveh Lotfolah Afrasiabi aux États-Unis est la pointe de l’iceberg

Malheureusement, cette influence a fait des progrès significatifs au cours de quatre décennies et peut même mériter une partie du crédit pour la survie du système théocratique jusqu’à présent. Ce système a toujours été profondément impopulaire, comme en témoignent les soulèvements à l’échelle nationale ces dernières années, qui comportaient des slogans tels que «mort au dictateur», rejetant à la fois les factions dites «dure» et «réformiste» du régime.

Au milieu du premier soulèvement de ce type en janvier 2018, le guide suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a reconnu que le mouvement de protestation était principalement dirigé par l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI-MEK), le principal groupe d’opposition pro-démocratie et la principale cible du massacre des prisonniers politiques à l’été 1988. Marque du succès des lobbies du régime iranien, ce massacre a été largement ignoré par les politiciens et les journalistes occidentaux qui avaient effectivement été formés à craindre toute politique ou déclaration qui pourrait aliéner les «réformistes» au sein du pouvoir iranien.

Non content de simplement promouvoir la notion de modération du régime iranien, les mêmes lobbyistes et marchands d’influence ont également tenu à diffuser des propos diffamatoires sur l’OMPI, dépeignant ses membres comme des extrémistes et des sectaires qui n’ont aucun soutien populaire en Iran. Le but était de faire valoir la notion que le régime iranien n’a pas d’alternative viable.

Avec leur adhésion aux slogans de l’OMPI, le soulèvement de janvier 2018 et sa suite encore plus grande en novembre 2019 ont montré que les effets de la désinformation s’estompent. Les Iraniens ont moins de raisons de croire que lorsque des choses se passent, la communauté internationale se rangera du côté du régime clérical plutôt que de l’opposition.

L’OMPI et le Conseil national de la résistance iranienne ont contesté les opérations d’influence de Téhéran. Ils ont rencontré un certain succès dans deux affaires judiciaires récentes en Allemagne, aboutissant à la suppression de contenus publiés sous l’influence du ministère iranien du renseignement. Pourtant, les opérations de désinformation doivent être supprimés à leur racine en nommant et en dénonçant les participants aux campagnes d’influence du régime et en les poursuivant en justice le cas échéant.

Au milieu des poursuites engagées contre Afrasiabi, de plus en plus de législateurs américains commencent à en voir la valeur. La représentante du Nouveau-Mexique, Yvette Herrell, et huit collègues ont récemment présenté au ministère de la Justice une lettre appelant à des enquêtes visant à identifier et à poursuivre quiconque pourrait recevoir un paiement en échange de la diffusion de points de vues iraniens aux États-Unis. Trois sénateurs ont déjà souligné ont désigné spécifiquement le Conseil national iranien américain (NIAC) et son fondateur Trita Parsi comme des lobbys du régime et des contrevenants aux lois américaines.

« L’apparence inoffensive du NIAC masque un comportement troublant», affirmait la lettre. «Les relations du NIAC avec le régime iranien et son rôle dans l’amplification de la propagande du régime aux États-Unis font l’objet de discussions à Washington depuis des années», ajoute la lettre.

Comme il a été dit à maintes reprises, tant que la politique de complaisance de l’Occident se poursuivra, elle ouvrira la voie aux lobbies iraniens, et tant que la propagande iranienne restera en circulation dans les médias occidentaux, ils continueront à brosser un tableau mensongère du régime, ses graves violations des droits de l’homme dans le pays et ses activités terroristes à l’étranger. Et maintenant, leur mandat est de pousser l’administration américaine à revenir sans condition à l’accord nucléaire avec Téhéran et à accommoder le régime des mollahs.

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