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mercredi 17 mars 2021

Les médias iraniens annoncent des protestations et des boycotts électoraux

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CSDHI – La fausse élection présidentielle iranienne est prévue pour la fin du printemps 2021. Elle sera l’un des passages difficiles pour l’ensemble du gouvernement.

Les médias officiels en Iran avertissent les responsables que les crises économiques et sociales sans cesse croissantes vont conduire à des troubles sociaux à l’approche des fausses élections présidentielles.

Le régime a approuvé dimanche un plan visant à porter le salaire des travailleurs à 3,9 millions de tomans. D’ailleurs, de nombreux responsables s’en sont vantés. Toutefois, les médias ont rapporté que ce chiffre est encore bien inférieur au seuil de pauvreté.

Le quotidien Aftab-e Yazd a écrit lundi : « Même si cette augmentation des salaires est plus importante que les années précédentes, elle reste très éloignée de l’inflation réelle dans le pays. On ne sait pas très bien ce qui arrive à la classe ouvrière de la société ces jours-ci. »

Le quotidien Sobh-e Emrooz note que l’épidémie de la Covid-19 et les pressions économiques qui l’entourent ont fait chuter les revenus à leur plus bas niveau. Par ailleurs, l’inflation a augmenté de façon spectaculaire. Cela signifie moins de pouvoir d’achat et plus de pauvreté. Le seuil de pauvreté est passé à 10 millions de tomans.

Mais les responsables du régime refusent de faire quoi que ce soit pour résoudre ces problèmes. Ils sont directement liés à la mauvaise gestion et à la corruption des mollahs. Ces derniers préférent imputer la crise économique aux sanctions internationales. Le quotidien Eghtesad Pouya est allé jusqu’à dire que « les responsables devraient être tenus responsables. » Cela semble être le strict minimum pour un gouvernement.

L’agence de presse Fars a cité le secrétaire du Conseil de discernement de l’expédient, Mohsen Rezaei. Il a déclaré : « Cet état inefficace de la gestion économique du pays doit prendre fin. De 2014 à cette année, le pouvoir d’achat des gens a fortement diminué. Une part importante des problèmes actuels n’est pas due aux sanctions mais à la faiblesse de la gestion. Par inadvertance, les autorités iraniennes ont dévalué drastiquement la monnaie par rapport aux devises étrangères. Vous pouvez également voir l’état du marché boursier. Le président Hassan Rouhani affirme que les centrifugeuses et l’économie fonctionnent. De tels propos sont étranges et décevants dans cette situation. »

Le pays est désormais à un point de basculement. Les responsables ont averti que le peuple pourrait bien boycotter les élections présidentielles. Il l’a d’ailleurs déjà fait pour les élections législatives en février dernier. La population pourrait sortir dans des manifestations nationales, comme elle l’a fait lors du soulèvement de novembre 2019 qui a ébranlé le régime.

Le quotidien Sharq écrit : « Les manifestations de novembre 2019 contre la hausse des prix de l’essence ont montré une réduction significative de la résilience sociale dans le pays. On ne peut limiter ces protestations à la question de la hausse des prix de l’essence. C’est plutôt un ensemble de divers facteurs structurels qui ont fait que la hausse des prix de l’essence a déclenché ces protestations. L’érosion du capital social et la forte baisse de la confiance sociale sont l’une des conséquences de la persistance de conditions économiques difficiles dans le pays. Ses dimensions sont à cet égard de plus en plus inquiétantes. La poursuite de ces conditions affecte à son tour la résilience sociale, révélant ainsi un cercle vicieux de conséquences. »

Source : INU

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