Un coup d’œil sur les médias d’État iraniens confirme la détérioration de la situation économique de la population à la veille de Norouz, le Nouvel An perse. La pauvreté et la flambée des prix ont «brisé le dos des gens», et «le salaire de 50% des gens ne peut même pas payer pour la nourriture», la collecte des ordures est devenue une occupation officielle. Beaucoup de personnes doivent même acheter du pain à crédit.
Dimanche, pour la huitième semaine consécutive, les retraités ont organisé des manifestations dans une douzaine de villes iraniennes. Ils exigent des pensions plus élevées en raison de l’inflation croissante et de la flambée des prix pour les denrées de base.
Les médias et les responsables du régime reconnaissent une partie de la crise économique. «À la veille de la nouvelle année, la flambée des prix a brisé le dos des pauvres», a déclaré vendredi Javad Esmail-Nia, l’imam de la prière du vendredi de Bandar Lengeh dans le sud de l’Iran.
«Plus de 50% de la population du pays souffre de bas salaires et n’a pas les moyens de se nourrir, encore moins de se loger, de s’habiller, de voyager, de se soigner ou financer pour l’éducation», écrivait le 28 février le quotidien Résalat.
Le régime distribue un montant minimal de subventions, environ 450 000 rials ou 1,8 dollar par mois, sur la base de la valeur en dollars du marché libre. Pourtant, les prix des biens sont bien trop élevés. « Un citoyen iranien ne peut acheter qu’un kilo de fruits avec la subvention mensuelle”, a ajouté Esmail-Nia vendredi. Lors de la séance publique du 27 février, un député du régime a déclaré: «En accordant des subventions aux gens, c’est comme si on leur en donnait 100 et en raison de la montée de l’inflation, ils en perdaient 200».
Pendant ce temps, «A la veille de Norouz, les Iraniens n’ont qu’à regarder avec regret le prix de 50 à 298 000 tomans par kilo de noix. Par rapport à l’augmentation du prix d’autres produits populaires de Norouz tels que les bonbons et les fruits, les noix sont un produit moins cher », selon l’agence de presse officielle ILNA.
Il y a des millions de chômeurs, ceux qui ont un emploi reçoivent un salaire d’à peu près 2,5 à 3 millions de tomans par mois. En comparaison, «le coût moyen d’un panier alimentaire pour une famille de quatre personnes a atteint 8 à 9 millions de tomans, et le seuil de pauvreté a atteint 10 millions de tomans», selon le quotidien d’Etat Arman, samedi.
Source: site Web Eghtesaad 24 – https://eghtesaad24.ir/fa/news/80234
Pendant ce temps, le régime pille la richesse nationale pour financer ses activités illicites. En mai 2020, Heshmatullah Felahatpisheh, ancien président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du parlement, a déclaré que le régime avait versé au gouvernement Syrien jusqu’à 30 milliards de dollars. «Je suis allé en Syrie, certaines personnes ont dit que j’avais payé certaines dépenses, mais je le répète, nous avons peut-être donné à la Syrie 20 à 30 milliards de dollars, mais nous devons les récupérer», a-t-il déclaré dans une interview publiée par Etemad Online.
Les politiques économiques du régime ont dévasté la structure financière de l’Iran. «La croissance de la liquidité a établi un nouveau record. Depuis le début de cette année, 2328 milliards de tomans se sont ajoutés chaque jour à la liquidité. Fin février, la liquidité dépassait le chiffre impressionnant de 3 300 milliards de tomans. Le [régime veut créer de la richesse en imprimant de l’argent pour la 16e année », a rapporté la télévision nationale iranienne le 12 mars.
Les actions du régime ont accru la nervosité de la société. Les manifestations quotidiennes de tous les horizons, le soulèvement au Sistan et au Baloutchistan et trois soulèvements à l’échelle nationale au cours des trois dernières années ont montré que le peuple iranien ne veut pas de ce régime. Le régime a pu opprimer momentanément les gens, mais la situation a atteint un point où l’oppression ne fonctionne plus. Cela ne fait qu’accroître la haine des gens envers le régime.
«Les personnes affamées ne peuvent plus être réprimées. Il est possible de contrôler la situation par la répression à court terme. Pourtant, il n’est plus possible de contrôler cette situation par la répression à long terme », a déclaré samedi Fazel Meibodie, l’un des plus hauts clercs du régime.
En termes simples, le régime sème le vent et récoltera le tourbillon.
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