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lundi 8 mars 2021

L’Iran libère une travailleuse humanitaire britanno-iranienne de son assignation à résidence mais une citation à comparaître est imminente

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Nazanin Zaghari-Ratcliffe, travailleuse humanitaire britanno-iranienne, pose pour une photo après sa libération de son assignation à résidence à Téhéran, Iran, le 7 mars 2021

CSDHI – Nazanin Zaghari-Ratcliffe est une travailleuse humanitaire irano-britannique. L’Iran l’a libéré de son assignation à résidence, au terme de sa peine de cinq ans de prison.  En revanche, elle a été convoquée à nouveau au tribunal pour un autre motif, a déclaré son avocat dimanche.

Les forces du régime ont arrêté Mme Zaghari-Ratcliffe, chef de projet à la Fondation Thomson Reuters, à l’aéroport de Téhéran, en avril 2016. Par la suite, le pouvoir judiciaire l’a condamnée pour complot en vue de renverser le régime clérical.

Mme Zaghari-Ratcliffe a purgé la majeure partie de sa peine à la prison d’Evine de Téhéran. Le régime l’a libérée en mars dernier pendant la pandémie du coronavirus. Il l’a maintenue en résidence surveillée. Toutefois, les forces du régime ont restreint ses mouvements et on lui a interdit de quitter le pays.

Dimanche, les autorités lui ont retiré son bracelet à la cheville

« Le Guide suprême de l’Iran l’a graciée l’année dernière. Cependant, elle a passé la dernière année de son mandat en résidence surveillée avec des menottes électroniques attachées aux pieds. Maintenant, on les lui a enlevées », a déclaré son avocat Hojjat Kermani sur un site internet iranien. « Elle a été libérée. »

Le système judiciaire iranien n’était pas immédiatement disponible pour commenter cette libération. Sa famille et la Fondation, une organisation caritative qui fonctionne indépendamment de la société de médias Thomson Reuters et de sa filiale Reuters, nient les accusations.

M. Kermani a déclaré que la justice avait prévue une audience pour la deuxième affaire de Zaghari-Ratcliffe, le 14 mars.

« Dans cette affaire, elle est accusée de propagande contre la République islamique pour avoir participé à un rassemblement devant l’ambassade d’Iran à Londres en 2009 et avoir donné une interview à la chaîne de télévision persane de la BBC au même moment », a déclaré M. Kermani.

Il a déclaré qu’il espérait que « les autorités classerait cette affaire à ce stade, compte tenu de l’enquête précédente. »

Des nouvelles mitigées

Le mari de Zaghari-Ratcliffe a déclaré à Sky News dimanche qu’elle était « heureuse » que son bracelet à la cheville a été enlevée. Ce sont les informations rapportées par Lisa Holland, journaliste de Sky News, sur Twitter. Il a dit que les nouvelles d’Iran étaient « mitigées », à cause de la convocation du tribunal.

« Les autorités ont retiré le bracelet électronique mais Nazanin doit comparaître à nouveau au tribunal dimanche prochain dans une deuxième affaire. »

M. Ratcliffe n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Le ministre britannique des affaires étrangères, Dominic Raab, a salué le retrait du bracelet de cheville de Zaghari-Ratcliffe. Toutefois, il a déclaré que l’Iran continuait à lui faire subir, ainsi qu’à sa famille, une « épreuve cruelle et intolérable. »

« Elle doit être libérée définitivement pour pouvoir retourner dans sa famille au Royaume-Uni. » Nous avons fait savoir aux autorités iraniennes dans les termes les plus forts possibles que son enfermement continu est inacceptable », a déclaré M. Raab dans un communiqué.

Son avocat a déclaré à la télévision officielle iranienne qu’il n’avait aucune information sur son interdiction de voyager.

Le législateur britannique Tulip Siddiq a déclaré qu’elle avait parlé à la famille de Zaghari-Ratcliffe. Son premier voyage serait pour voir sa grand-mère.

La détention de dizaines de doubles nationaux et d’étrangers a compliqué les liens entre Téhéran et plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, toutes parties à l’accord nucléaire de Téhéran pour 2015 avec six puissances.

Cette libération intervient alors que l’Iran et les Etats-Unis tentent de relancer l’accord. Rappelons-nous, l’ancien président américain l’a abandonné en 2018 et a réimposé des sanctions à l’Iran. Téhéran a réagi en réduisant son respect de l’accord.

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