CSDHI – Selon Amnesty International, le régime iranien a terminé l’année 2020 avec de nouvelles atteintes aux droits humains. Amnesty International a récemment publié son rapport sur la situation des droits humains dans le monde. Le rapport traite de 149 pays et d’un large éventail de problèmes. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux ne sont toujours pas résolus.
Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) et l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI / MEK Iran) signalent que, dans cette catégorie, le massacre des prisonniers politiques iraniens en 1988, décrit comme l’un des pires crimes contre l’humanité de la seconde moitié du XXe siècle, reste au premier plan. Le discours international semble réticent à aborder ce crime et à demander des comptes au régime incriminé.
Amnesty International demande depuis de nombreuses années une enquête indépendante sur le massacre de 1988. L’organisation a mené plusieurs de ses propres enquêtes sur le massacre et le ciblage de l’OMPI / MEK en Iran par le régime.
Les « commissions de la mort » ont commencé à se réunir dans les prisons iraniennes en mai 1988. Il s’agissait d’interroger les prisonniers politiques sur leur attitude envers le système théocratique. Le régime exécutait tous ceux qui ne démontraient pas leur loyauté et leur conformité aux règles des mollahs.
Le Guide suprême de l’époque, Khomeini, a déclaré dans une fatwa (un décret religieux) que toute personne associée aux Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK) était coupable d’inimitié envers Dieu et devait être exécutée.
Massacre de prisonniers politiques iraniens
Les responsables iraniens affirment que la fatwa de Khomeini est toujours en vigueur contre les dissidents de l’OMPI / MEK.
Cette même accusation vague est toujours utilisée pour justifier les châtiments barbares infligés aux dissidents. Selon les informations d’Amnesty International, les autorités iraniennes ont « condamné à mort plusieurs manifestants à l’issue de procès inéquitables qui reposaient sur des « aveux » entachés de torture. »
Cela n’est pas surprenant si l’on considère que l’une des principales personnalités du massacre de 1988, Ebrahim Raisi, est aujourd’hui à la tête du pouvoir judiciaire iranien. Raisi aurait constaté l’escalade de l’attention portée aux dissidents. D’ailleurs, le précédent compte-rendu d’Amnesty International à ce sujet est intitulé « Trampling Humanity. (Piétinement de l’humanité) »
Ce rapport mettait l’accent sur la torture généralisée infligée aux manifestants arrêtés lors du soulèvement national de novembre 2019. Selon Amnesty International, « les autorités ont continué à dissimuler le nombre réel de morts » dans les cas où les pasdarans (IRGC) ont ouvert le feu sur une foule de manifestants.
À partir d’enquêtes sérieuses et poussées, le MEK a déduit que les forces de sécurité ont tiré mortellement sur environ 1 500 manifestants lors du soulèvement de novembre 2019.
Bien qu’il s’agisse d’une perte énorme, ce bilan est dérisoire par rapport à celui des 30 000 prisonniers politiques (dont des femmes enceintes et des adolescents de 13 ans seulement) tués en 1988.
L’absence de réaction internationale encourage le régime à poursuivre ses violations des droits humains
L’absence de réaction internationale sérieuse à l’un ou l’autre de ces incidents permet au régime de punir les dissidents avec plus de violence, surtout si l’économie paralysée et les effets de la pandémie provoquent un nouveau soulèvement.
Le massacre de 1988 et les tueries de 2019 soulignent le danger distinct que court le peuple iranien. Les instances internationales refusent de reconnaître ces actes de violence. Par conséquent, cela amplifie le problème. Elles refusent aussi de tenir Raisi, ou d’autres responsables du régime, pour responsables. Nombre de ces délinquants violents occupent encore des postes influents au sein du régime.
En 2020, sept rapporteurs principaux des Nations Unies pour les droits humains ont reconnu cet échec international. « L’inaction de ces organes a eu un impact dévastateur sur les survivants et les familles, ainsi que sur la situation générale des droits humains en Iran », indique la lettre.
Les experts des droits humains des Nations Unies demandent une enquête internationale
Les experts des droits humains des Nations unies ont demandé une enquête internationale sur le massacre de 1988. L’administration de M. Biden a fait part de son engagement en faveur des droits de l’homme dans le monde. Sur ce point, il doit le renforcer en ce qui concerne l’Iran. Si l’administration ne peut pas le faire, et si le Conseil de sécurité des Nations unies ne lance pas une enquête indépendante sur le massacre de 1988, le régime pourra poursuivre ses violations des droits humains. Par conséquent, le peuple iranien continuera à souffrir.
Source : Stop au Fondamentalisme
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