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vendredi 21 mai 2021

Toujours plus de vendeuses ambulantes, « nos enfants souffrent de la faim »


CNRI Femmes La vente dans la rue et l’augmentation de vendeuses ambulantes en Iran sont parmi les indications les plus évidentes que le plan d’autonomisation des femmes chefs de famille n’est qu’une promesse creuse.

Le plan d’autonomisation des femmes fait partie des promesses faites par la Direction des affaires féminines et familiales, mais n’a jamais amélioré la situation des femmes démunies. « Plus de 200 000 femmes ont perdu leur emploi l’année dernière, et certaines sont venues grossir les rangs des vendeuses ambulantes. » (Site Jam-e Jam – 10 avril 2021).

Les vendeuses ambulantes sous d’énormes souffrances avec le COVID-19

Au cours de l’année écoulée, le coronavirus a privé de nombreuses femmes de possibilités d’emploi et les a contraintes à rester à la maison. La proportion de la participation économique des femmes a également diminué de manière significative pendant cette période. En raison du manque de transparence du régime en place en Iran, il n’existe pas de statistiques sur les femmes qui vivent du colportage. Mais certains responsables gouvernementaux reconnaissent le nombre croissant de femmes colporteuses.

Face à l’augmentation du nombre de femmes colporteurs, les solutions des autorités n’ont fait qu’aggraver la situation des colporteurs. Non seulement le rétablissement de l’interdiction du colportage ne résout pas le problème, mais il accroît également la souffrance des femmes colporteuses.

Les vendeuses ambulantes dans les provinces du sud de l’Iran

Dans certaines régions, comme les provinces du nord-ouest, du nord-est et du centre, la vente ambulante est moins fréquente chez les femmes. Le sud, cependant, a montré un autre visage. Dans des provinces comme le Khouzistan et l’Hormozgan, de nombreuses femmes sont contraintes de colporter sur les marchés en raison de leurs conditions économiques.

La propagation rampante du coronavirus a entraîné la fermeture des marchés dans les villes de la zone rouge. En conséquence, la circulation piétonne est réduite, les prix ont augmenté alors que les achats ont diminué, et les possibilités d’emploi et de commerce des femmes ont diminué.

Les vendeuses ambulantes dans les provinces du sud de l'Iran

Voici quelques exemples des conditions de vie des vendeuses ambulantes, qui ont à charge de subvenir aux besoins de leur famille. (Site Hamshahri – 14 avril 2021)

Nasseri est une femme de 29 ans originaire d’Ahwaz et mère de deux enfants. Ces dernières années, elle a essayé de gagner sa vie pour subvenir aux besoins de son fils de 10 ans et de sa fille de 4 ans en vendant ses produits fait main. En raison des difficultés liées au coronavirus, il lui est difficile de payer le loyer de 129 dollars de la maison délabrée de sa famille. Ils doivent sauter le déjeuner ou le dîner pendant des jours. Nasseri avait l’habitude de vendre des nappes, mais elle est passée aux serviettes de table parce que le prix des nappes a augmenté. La vente de serviettes ne lui rapporte pas assez pour couvrir ses frais de subsistance. « Je vais vendre avec mon fils de 10 ans, dit Nasseri. Parfois, des serviettes lui tombent de la main sur le sol, et les gens ont alors peur de les acheter. »

Cette femme chef de famille se rend la nuit à la décharge avec son fils pour collecter et vendre des plastiques et des cartons. Son mari est en prison. Elle n’a reçu aucun soutien des organismes officiels pendant toutes ces années.

Sharifeh est vendeuse ambulante sur le marché d’Ahwaz. Elle a une vie difficile. Elle a deux fils. Son mari était ouvrier du bâtiment jusqu’à son accident de travail qui l’a rendu invalide. Aujourd’hui, Sharifeh doit subvenir aux besoins de sa famille. Elle vend des fèves, des gombos et d’autres légumes (plateau d’herbes fines persanes). Ce sont des articles que les gens achètent rarement aux vendeuses ambulantes en raison du coronavirus.

Zahra vient tous les jours au vieux bazar d'Ahwaz depuis les villages de Hamidiyeh

Zahra vient tous les jours au vieux bazar d’Ahwaz depuis les villages de Hamidiyeh. Elle vend des gombos, des jujubes, des dattes encore vertes, des dattes, des concombres et d’autres légumes frais de saison. Elle a perdu son mari dans un accident il y a 2 ans, et a récemment perdu son emploi d’ouvrière. Aujourd’hui, pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de ses trois fils et de sa fille, elle cultive son petit lopin de terre et le vend au marché.

Zubeideh est originaire du nord du Khouzistan. Elle a migré vers la ville de Gorgan, dans le nord du pays, où elle gagne sa vie en vendant des plantes médicinales, des pierres ponces, des loofahs (éponges végétales) et des produits d’hygiène. Zubeideh a attrapé le coronavirus en faisant du colportage dans les rues. Pendant sa convalescence, elle n’a pas pu travailler pendant plus d’un mois. Malgré sa situation, elle n’a reçu aucun soutien pour subvenir aux besoins de sa famille.

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