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jeudi 20 mai 2021

Une journaliste battue et le doigt cassé pour avoir refusé de supprimer des interviews sur les vaccins

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CSDHI – Un agent a brutalisé et cassé le doigt d’une femme journaliste. Celle-ci avait refusé de supprimer les interviews qu’elle avait réalisées avec le personnel d’un centre de vaccination à Téhéran, le 18 mai 2021. Selon le site Internet officiel Etemad Online, la journaliste s’appelle Faezeh Momeni. Faezeh travaillait sur un reportage sur les procédures de vaccination.  Alors qu’elle sortait du centre de vaccination un agent de l’Agence de protection de l’Université des sciences médicales Beheshti l’a frappée.

L’agent lui a d’abord demandé de supprimer tous les entretiens. Mais parce qu’elle refusait, il l’a attaquée, et lui a cassé un doigt. Faezeh a été emmenée à l’hôpital pour y être opérée.

La journaliste a publié des images de sa main sur son compte Instagram avec un court récit de l’incident. Dans une interview accordée aux médias officiels, Faezeh Momeni a déclaré qu’elle avait acquis les autorisations nécessaires pour les interviews.

L’Agence de protection est affiliée au ministère iranien du renseignement. Ces agents sont chargés d’exécuter la volonté du régime dans toutes les institutions gouvernementales et même dans les universités. Lorsque la COVID-19 s’est déclarée dans le pays à la fin du mois de janvier de l’année dernière, l’Agence de protection, ou « Harasat » en farsi, a empêché la diffusion d’informations sur le nombre de patients et de décès liés au virus de sortir des hôpitaux.

De nombreuses informations en provenance d’Iran font état d’irrégularités concernant les vaccins. Certains responsables affirment qu’une grande partie des doses de vaccin sont vendues au marché noir pour environ 820 euros.

L’Iran n’a pas encore vacciné la majeure partie de sa population. Il n’a commencé que récemment à vacciner les personnes âgées. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un peu plus de 350 000 personnes sont vaccinées en Iran.

Le Guide suprême du régime, Ali Khamenei, a interdit l’importation de vaccins fabriqués aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Suppression de la liberté d’expression et des libertés civiles en Iran

L’Iran, sous le régime clérical, est connu pour la suppression des libertés civiles, de la liberté d’expression et de la censure de l’internet.

Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), l’Iran figure dans la liste des 20 pires prédateurs numériques de la liberté de la presse en 2020. Elle comprend des entreprises et des agences gouvernementales qui utilisent la technologie numérique pour espionner et harceler les journalistes et compromettre ainsi la liberté d’accès aux informations.

L’Iran est également classé 173e sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF.

Le régime islamique exerce un contrôle étendu sur le paysage médiatique. Son harcèlement des journalistes indépendants, des citoyens-journalistes et des médias indépendants ne s’est pas relâché.

Ils font constamment l’objet d’intimidations, d’arrestations arbitraires et de longues peines de prison prononcées par des tribunaux révolutionnaires à l’issue de procès inéquitables. Les médias qui résistent encore manquent de plus en plus de ressources pour faire des reportages libres et indépendants.

Source : Iran News Wire

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