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samedi 26 juin 2021

Malektaj Farazdaghi (Mère Olfat)


CNRI Femmes – Mme Malektaj Farazdaghi, également connue sous le nom de Mère Olfat, est décédée à Karaj le 12 juin 2021, après avoir subi un arrêt cardiaque.

Les enfants de Mère Olfat sont membres de l’organisation d’opposition iranienne des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK). L’un de ses fils, Alireza Olfat, a été tué par la police secrète du Shah, la SAVAK. Un autre, Hamidreza, a été torturé à mort en prison par le régime clérical en 1981. Sa petite-fille, Neda Zanjani, a été tuée en 1988 par les gardiens de la révolution. 

Malektaj Farazdaghi est née en 1937 à Chiraz. Elle a grandi dans une famille qui soutenait le leader nationaliste iranien, Mohammad Mosaddeq.

Après le coup d’État de 1953, qui a renversé le gouvernement nationaliste du Dr Mosaddeq, Malektaj Farazdaghi a maintenu ses positions contre la dictature monarchique.

Pendant les années 1950 et 1960 où régnait l’oppression, dans sa propre famille, elle racontait occasionnellement les événements de l’époque de Mossaddeq et les activités des partis d’opposition au chah. Elle entretenait un esprit d’opposition au sein de la famille et chez ses enfants.

Dans les années qui ont précédé les années 1970, lorsque ses enfants allaient au lycée, ils ont commencé à lire des livres sur les révolutions contemporaines et les mouvements anti-dictatoriaux. Ces livres étaient interdits à l’époque.

Bien sûr, la mère a également lu ces livres et a dit à ses enfants d’être vigilants pour les protéger. Elle a caché les livres dans un entrepôt.

Un jour, l’un de ses fils a rapporté à la maison une photocopieuse en panne pour l’amener chez un réparateur. L’OMPI utilisait la photocopieuse pour copier des tracts contre le Shah. La mère, qui connaissait l’utilisation de l’appareil, a aidé à la porter à l’atelier de réparation.

L’arrestation de deux de ses fils pour leur soutien à l’OMPI ne lui a pas fait perdre le moral. Elle croyait que leurs idéaux étaient justes et défendait leur cause.

Lorsque son fils, Alireza, a été tué par la police secrète du Shah, la SAVAK, en novembre 1976, elle ne s’est pas laissée envahir par la douleur. Elle était fière de son fils, qui avait donné sa vie pour la liberté de son peuple. Elle a défendu sa cause auprès de ses parents et amis. Lorsqu’ils lui présentaient leurs condoléances, elle disait qu’elle était fière de son fils et de ce qu’il avait fait pour son pays.

La SAVAK du Shah a fait des descentes répétées chez elle sans jamais trouver de preuve car elle avait déjà sorti de la maison tous les livres et écrits d’oppistion et les avait cachés dans un endroit sûr.

Dès les premiers jours de la révolution de 1979 qui a renversé le chah, la maison de Malektaj Farazdaghi a été un centre d’activité et un rrefuge pour les militants de l’OMPI.

Elle était en contact avec d’autres mères soutenant le mouvement. Il lui arrivait de lire les déclarations de l’OMPI lors de cérémonies. Pour cette raison, elle avait été identifiée par les services de renseignement du régime à Chiraz et subissait des pressions et des attaques constantes.

Après le 20 juin 1981, lorsque Khomeini a commencé à sévir contre les défenseurs de la liberté, Mère Olfat a conseillé à son fils cadet, Ahmad Reza, de se faire passer pour un habitant d’Abadan qui était venu à Chiraz après la guerre avec sa famille, au cas où il serait arrêté.

Après l’arrestation d’Ahmad Reza, elle lui a rendu visite sous le même prétexte. Le ministère des Renseignements n’a pas pu l’identifier et la mère a pu obtenir la libération d’Ahmad Reza.

Après un certain temps, lorsque le ministère des Renseignements s’est rendu compte qu’il avait été trompé pour obtenir la libération d’Ahmad Reza, il a arrêté la mère Olfat et l’a battue.

Un an après la libération de la mère, les mercenaires du régime l’ont heurtée avec une moto et lui ont écrasé le dos, ce qui l’a empêchée de marcher pendant longtemps et l’a obligée à suivre un traitement. Elle n’en a pas moins gardé le moral et sa bonne humeur.

Mère Olfat a toujours soutenu la voie de l’OMPI, et tant qu’elle a vécu à Chiraz, la porte de sa maison était ouverte aux jeunes membres de ce mouvement.

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