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mardi 27 juillet 2021

Les violations par Téhéran lors de récentes manifestations appellent à une enquête sur le pire crime du régime

 Les manifestations dans la province du Khouzistan ont commencé le 14 juillet 2021 et se poursuivent toujours. D’autres villes et provinces ont rejoint le soulèvement en solidarité avec le Khouzistan. Le régime iranien a déployé ses forces répressives dans ces villes et a tenté d’écraser les manifestations pacifiques en utilisant des balles réelles, ce qui a entraîné la mort d’au moins 12 manifestants et des centaines ont été arrêtés.

« L’utilisation de balles réelles contre des manifestants non armés ne présentant aucune menace imminente pour la vie est une violation horrible de l’obligation des autorités de protéger la vie humaine. Les manifestants iraniens qui descendent dans la rue pour exprimer des revendications économiques et politiques légitimes sont confrontés à une avalanche de coups de feu, de gaz lacrymogène et d’arrestations », a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ajoutant : « Les autorités iraniennes ont des antécédents déchirants d’utilisation de la force meurtrière illégale. Les événements qui se déroulent au Khouzistan font échos aux événements effrayants de novembre 2019, lorsque les forces de sécurité ont tué des centaines de manifestants et de passants, mais n’ont jamais été tenues de rendre des comptes. Mettre fin à l’impunité est vital pour éviter de nouvelles effusions de sang. »

Le régime iranien jouit de cette impunité depuis plus de 40 ans. Le 10 juillet, le Premier ministre slovène Janez Jansa s’est adressé à un public mondial de décideurs et d’activistes et a condamné les dirigeants mondiaux pour avoir fermé les yeux sur l’un des pires crimes contre l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale. « Depuis près de 33 ans, le monde a oublié 30 000 prisonniers politiques, victimes du massacre de 1988 en Iran », a-t-il déclaré.

Le discours était l’un des nombreux à aborder ce sujet au Sommet mondial pour un Iran libre, un événement de trois jours organisé par le Conseil national de la Résistance iranienne dans le but d’encourager les gouvernements du monde entier à adopter une position plus ferme vis-à-vis du régime iranien.

Les discours ne se sont pas strictement limités aux questions de droits humains, mais ont également abordé les violations en cours de l’accord nucléaire de 2015 et le rôle de Téhéran dans les activités terroristes et les conflits civils dans la région. Concernant la question des droits de l’homme, Jansa a expliqué : « Cette situation doit changer.

La Commission d’enquête de l’ONU est cruciale pour faire la lumière sur l’horrible massacre de 1988. Ceci est d’autant plus important que le prochain président du régime sera Ebrahim Raïssi, qu’Amnesty International accuse de crimes contre l’humanité en raison de son rôle dans ce massacre. »

En effet, lorsque Raïssi a été confirmé comme prochain président du régime iranien le 18 juin, Amnesty a répondu le lendemain par une déclaration : « Ebrahim Raïssi a accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité, de meurtre, de disparitions forcées et de torture, un sombre rappel que l’impunité règne en maître en Iran. »

Cette déclaration est avant tout une mise en accusation de l’histoire de plusieurs décennies de violations des droits humains par le régime iranien. Mais cela se double également d’une critique des contributions internationales à l’impunité du régime.

Cette critique a été rendue beaucoup plus explicite l’année dernière par sept experts des droits humains de l’ONU lorsqu’ils ont écrit une lettre aux autorités iraniennes, attirant une attention renouvelée sur le massacre de 1988 et les exhortant à divulguer les informations pertinentes et à cesser de harceler les survivants et les familles des victimes.

Lorsque Téhéran a refusé de reconnaître cette lettre, elle a été publiée pour une audience internationale en décembre 2020. Ce résultat était sans aucun doute anticipé par les auteurs, qui ont clairement indiqué dans la lettre que si l’Iran ne prenait aucune mesure pour tenir les auteurs du massacre responsables, la responsabilité en incomberait à la communauté internationale.

Afin de faire comprendre aux lecteurs que l’ONU avait précédemment évité cette responsabilité, la lettre notait que les détails du massacre avaient été révélés alors qu’il était toujours en cours, et pourtant aucune agence des Nations Unies n’a donné suite à une déclaration initiale condamnant cela aux côtés d’autres violations des droits humains.

« L’incapacité de ces organes à agir », a déclaré la lettre, « a eu un impact dévastateur sur les victimes et les familles ainsi que sur la situation générale des droits de l’homme en Iran et a encouragé l’Iran à maintenir une stratégie de déni et d’impunité qui se poursuit à ce jour. »

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