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dimanche 25 juillet 2021

La campagne pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988 est le mouvement de tout le peuple iranien

 Discours de Maryam Radjavi au Sommet Mondial pour un Iran libre 2021 – Le 12 juillet 2021

La campagne pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988 est le mouvement de tout le peuple iranien.

Alors à la tête de l’Association des enseignants d’Ispahan, cette femme écrit dans une lettre depuis la prison d’Evine : « J’ai pensé à tout ce qui s’est passé jusqu’à présent et j’ai tout passé en revue. J’ai pensé que chacun sur la scène de ce monde chante l’ode de sa vie et puis s’en va, mais ce qui demeure, c’est une humanité pure et sans souillure. »

Ce sont les mots de Zohreh Ain-ol-Yaqine, l’une des victimes du massacre de 1988 en Iran, citée par Mme Maryam Radjavi dans son discours au Sommet mondial de l’Iran libre 2021.

Au troisième jour du sommet, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne s’est focalisée sur ce plus grand crime contre l’humanité après la Seconde Guerre mondiale, et sur la campagne visant à obtenir justice pour ses victimes.

Elle a également demandé que des poursuites internationales soient engagées contre le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, le nouveau président du régime, Ebrahim Raïssi, le nouveau chef du pouvoir judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni Ejeï, et d’autres responsables et dirigeants du régime impliqués dans ce crime. Elle a déclaré qu’il s’agissait de la demande la plus urgente des familles des victimes et de tout le peuple iranien.

Extraits du discours de Maryam Radjavi :

Les moments les plus sombres de l'histoire contemporaine de l'Iran

Les moments les plus sombres de l’histoire contemporaine de l’Iran

Le massacre de 1988 a été l’un des moments les plus sombres de l’histoire contemporaine de l’Iran, et selon les mots de la baronnesse Boothroyd, membre de la Chambre des Lords, « c’est le plus grand crime contre l’humanité depuis la Seconde Guerre mondiale qui soit resté impuni ».

À ce stade, remontons 33 ans en arrière. Regardons la scène des questions et des réponses, dont chacune a déterminé le sort et la vie d’un prisonnier.

Dans une petite pièce dans les prisons d’Evine ou de Gohardasht ou encore de Machad, Ispahan, Chiraz, Tabriz, Ahwaz et des dizaines d’autres villes, des prisonniers ont été condamnés à mort sans avoir commis le moindre crime.

D’un côté, des mollahs et des bourreaux, les membres de la « commission de la mort ». Parmi ces démons, l’un des plus cruels et plus sauvages est Ebrahim Raïssi.

En face se trouve un prisonnier, seul, sur le banc des accusés. Il n’a commis aucun délit. Mais aux yeux de ceux qui le jugent, son délit est de représenter un mouvement. Il n’a pas d’avocat. Mais il doit être l’avocat d’un peuple réprimé. Il n’y a pas de témoin dans ce procès injuste. Il est son seul témoin.

Le plus surprenant c’est que les questions ne portent sur aucun délit, mais sur le camp dans lequel il se trouve.
Voici les questions :
Êtes-vous prêt à dénoncer l’OMPI et ses dirigeants ?
Êtes-vous disposé à rejoindre les forces armées de la République islamique et à vous battre contre l’OMPI ?
Êtes-vous disposé à espionner certains de vos anciens camarades et à « coopérer » avec des représentants des renseignements ?
Êtes-vous disposé à participer à des pelotons d’exécution ?
Êtes-vous disposé à pendre un membre de l’OMPI ?
Êtes-vous prêt à vous « repentir » de vos opinions et activités politiques passées ?
Vous engagez-vous à être loyal envers la République islamique ?
Êtes-vous disposé à traverser un champ de mines pour aider le passage l’armée de la République islamique ?

La question de notre temps

La question de notre temps

J’ai tiré ces effroyables questions auxquelles ont été confrontées les victimes, du rapport d’enquête d’Amnesty International[1].

Le sujet de ces questions n’était pas de fausses allégations telles que la révolte des prisonniers ou leur comportement pendant la captivité.
Le sujet de ces questions n’était même pas le lien des prisonniers avec l’opération militaire de l’OMPI menée en juillet 1988.

Khomeiny avait fait des précisions dans deux décrets religieux (fatwa) successifs. Son décret concerne spécifiquement l’OMPI. La décision est que « ceux qui persistent sur leur position de Moudjahidine dans les prisons à travers le pays sont en guerre contre Dieu et condamnés à mort ».

A cette époque, le président de la Cour suprême avait demandé à Khomeiny si cette peine s’appliquait aux Moudjahidine du peuple condamnés à mort qui n’avaient pas changé de position, ou aux Moudjahidine du peuple qui purgeaient leur peine mais campaient sur leurs positions.

Dans sa réponse courte et claire, Khomeiny a dit que « n’importe qui, à n’importe quel stade, est condamné à mort s’il maintient ses positions d’hypocrite (c’est-à-dire de Moudjahidine du peuple) ».
Les deux décrets de Khomeiny et le résumé des questions dans ces pseudo-procès sont : Restez-vous sur vos positions de Moudjahidine du peuple ?
Les Moudjahidine ont répondu oui à cette question et accepté d’être exécutés.

Dans un rapport sur le 30e anniversaire du massacre, Amnesty International a écrit : « Dans tout le pays, les victimes étaient principalement des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), tant des hommes que des femmes. Dans la province de Téhéran, des centaines d’hommes ayant des liens avec des groupes de gauche ont également été exécutés. »

Amnesty a ajouté : « Dans les provinces du Kurdistan et d’Azerbaïdjan occidental, les vagues de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires ont également visé des centaines de prisonniers affiliés aux groupes d’opposition kurdes Komaleh et du Parti démocrate kurde d’Iran (PDKI). »

Ainsi, le massacre des Moudjahidine du peuple s’est-il déroulé dans tout le pays. En même temps, la machine à tuer a arrêté de nombreux anciens prisonniers libérés ou soupçonnés de soutenir l’OMPI et les a envoyés dans des salles de pendaison.
Tous étaient confrontés à la même question qui déterminait leur destin : Maintenez-vous vos positions de soutien aux Moudjahidine du peuple ?

Depuis ce jour et jusqu’à aujourd’hui, cette question n’a cessé d’être devant nous. C’est la question de notre temps. C’est la question de la fidélité à ses principes ou non. Mais ces résistants, comme le dit le Coran, n’ont pas capitulé.
Nous avons répondu oui à cette question et nous répondrons oui encore et nous continuerons à résister pour renverser ce régime et pour la liberté du peuple iranien.

Ce qui reste est une humanité pure et sans souillure

Ce qui reste est une humanité pure et sans souillure

Durant l’été 1988, après avoir été condamnés à mort par Raïssi le bourreau et ses complices, les héros de l’OMPI ont traversé les couloirs conduisant à la salle des pendaisons en criant « A bas Khomeiny ! Vive la liberté ! Vive Massoud Radjavi ! ». C’est l’hymne sanglant à la liberté et un hymne à la persévérance d’une génération qui a souhaité un nouveau destin pour le peuple et l’histoire de l’Iran.
L’une de ces héroïnes, Zohreh Aïn-ol-Yaqine, alors responsable de l’Association des enseignants d’Ispahan, qui avait fait ses études aux États-Unis, a écrit dans une lettre à la prison d’Evine : « J’ai pensé à tout ce qui s’est passé jusqu’à présent et j’ai tout passé en revue. J’ai pensé que chacun sur la scène de ce monde chante l’ode de sa vie et puis s’en va, mais ce qui demeure, c’est une humanité pure et sans souillure. »
Un autre de ces héros, qui s’appelle Rahim Rajli, a écrit dans son testament : « J’aime la vie avec toutes ses beautés, j’aime tout ce qui fleurit (…) Je ne souhaite pas mourir, mais pour la vie, j’accepte la mort rouge à bras ouverts, et si j’ai l’honneur de tomber martyr de cette manière, envoyez mes salutations à Massoud [Radjavi] et dites-lui que Rahim a tenu sa promesse et qu’il est devenu un Radjavi. »

C’est l’engagement sanglant d’une génération envers l’OMPI que Maryam Golzadeh-Ghafouri a écrit : « Tant qu’il y aura des Moudjahidine du peuple, ils ne laisseront pas la révolution s’arrêter. Les Moudjahidine du peuple font tout ce qui est en leur pouvoir pour libérer l’Iran et le peuple iranien de la captivité. »

Sauvegarder les valeurs des victimes du massacre

Sauvegarder les valeurs des victimes du massacre

Le massacre des Moudjahidine du peuple avait une autre partie importante, qui était le grand projet de dissimuler ce crime. Mais dès les premières semaines après le début du massacre, Massoud Radjavi a déclenché une vague de prises de position, de révélations et d’appels à la justice en Iran et à l’étranger.
Dès les mois d’août et de septembre 1988, dans de multiples lettres et télégrammes au Secrétaire général des Nations Unies, il a fait de nombreuses révélations sur ce massacre. Entre autres choses, il a annoncé le contenu des deux principaux décrets religieux de Khomeiny. « Le 25 aout 1988, a-t-il écrit au Secrétaire général de l’ONU, Khomeiny a publié un décret rédigé de sa propre main ordonnant l’exécution des prisonniers politiques de l’OMPI. »

En décembre de la même année, dans une interview avec la radio Seda-ye-Modjahed, il a expliqué que «Khomeiny a personnellement annoncé à deux reprises au chef du judiciaire, Moussavi-Ardebili, le décret de mort, soulignant entre autres, que dans le cas des Moudjahidine (…) ‘’quiconque campe sur ses positions (…) est condamné à mort et doit être exécuté immédiatement’’. » C’était douze ans avant que l’ayatollah Montazeri (ex-dauphin de Khomeiny) ne publie le texte de ce décret dans son livre.

A mon avis, au-delà de la campagne sans répit des quarante dernières années, Massoud (Radjavi) a défendu les mêmes principes et valeurs que les victimes du massacre. Dans l’appel à la justice des martyrs de la liberté, il a porté au plus haut niveau la défense de leur honneur et de leur dignité. Et cela continuera jusqu’à la victoire de leur cause, à savoir la liberté du peuple iranien.

Il est très intéressant de noter que dans la lettre destituant M. Montazeri, qui a été publiée en avril 1989 et qui compte environ 700 mots, Khomeiny se réfère 9 fois à l’OMPI et dit que le nombre de ceux qui ont été exécutés a été communiqué par son intermédiaire pour être multiplié par plusieurs milliers. Plus important encore, il dit qu’après lui, l’ayatollah Montazeri livrera le pays aux libéraux et par leur biais à l’OMPI. Et il explique que c’est à cause de cela qu’il a perdu la compétence et la légitimité de diriger le régime dans l’avenir.

Selon les événements des 33 dernières années, ce qui a été révélé de ce massacre est le résultat du mouvement pour la justice, mené sans répit par la Résistance du peuple iranien et les familles des martyrs, des prisonniers, des victimes des tortures et près d’un millier d’anciens prisonniers politiques, y compris les survivants du massacre de 1988, à Achraf-3.

Appel à traduire en justice Khamenei, Raïssi et Ejeï

Appel à traduire en justice Khamenei, Raïssi et Ejeï

Un régime qui a érigé ses piliers dans une mer de sang des Moudjahidine du peuple voit son pur produit de 42 ans d’histoire incarné par un bourreau sanguinaire.

Nous disons à la communauté mondiale, en particulier aux gouvernements occidentaux que le mollah Raïssi est un criminel coupable de génocide et de crime contre l’humanité en 1988. Il est coupable car, en tant que l’un des plus hauts responsables judiciaires du régime durant ces quarante dernières années, il a joué un rôle décisif dans l’exécution et le meurtre des enfants du peuple iranien.

Il est coupable parce qu’il est l’un des dirigeants d’un régime qui a tué 1500 jeunes lors du soulèvement de novembre 2019, un chiffre qui, selon des chercheurs, est en réalité trois fois plus élevé.
Raïssi est coupable car aujourd’hui encore, il défend tous ses crimes passés et insiste pour les poursuivre.
Comme l’a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International : « Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que constituent les meurtres, les disparitions forcées et la torture, est un sombre rappel de l’impunité qui règne en maître en Iran. »

Au nom du peuple iranien et de sa Résistance, je souligne que l’ONU et la communauté internationale doivent reconnaitre le massacre de 1988 comme un génocide et un crime contre l’humanité.

Je demande au Conseil de sécurité de l’ONU de prendre des mesures pour demander des comptes et juger les dirigeants du régime des mollahs, en particulier Khamenei, les mollahs Raïssi et Ejeï, pour génocide et crimes contre l’humanité. Les Nations Unies ne doivent pas laisser entrer Raïssi à la prochaine session de l’Assemblée générale. C’est une insulte impardonnable aux peuples de tous les pays qui envoient leurs représentants aux Nations Unies.

Nous réaliserons ces exigences à tout prix. Un jour, cette même Résistance a fait avaler « la coupe de poison du cessez-le-feu » dans la guerre Iran-Irak à Khomeiny. Un jour, cette même Résistance a piégé Khamenei dans son programme nucléaire, et à présent cette même Résistance va faire avaler à la dictature religieuse « la coupe de poison » des droits humains. Soyez-en sûrs !

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