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jeudi 19 août 2021

L’augmentation du nombre d’exécutions en Iran laisse présager une plus grande oppression politique sous l’ère de Raïssi

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CSDHI – La dictature religieuse a procédé à neuf exécutions dans trois sites pénitentiaires le dimanche 8 août, trois jours après la prestation de serment d’Ebrahim Raïssi en tant que nouveau président du pays. Une autre pendaison a eu lieu lundi, ce qui porte le total à au moins 22 pour le mois d’août et à plus de 200 depuis le début de l’année.

Le taux d’exécutions le plus élevé au monde

En juillet, les mollahs ont condamné 48 personnes à mort. Le pouvoir judiciaire a accusé trois avocats des droits humains de diffusion de propagande et de complot pour renverser le régime. Ils devront purger plusieurs années de prison.

Ces deux mesures prises par le pouvoir judiciaire iranien reflètent les immuables habitudes totalitaires des mollahs. Ces derniers sont bien connus pour leur taux d’exécutions par habitant le plus élevé au monde.

Téhéran rejette régulièrement les critiques internationales

Téhéran rejette régulièrement les critiques internationales concernant ces chiffres, ainsi que son bilan global en matière de droits humains, en lançant des accusations futiles d' »arrogance mondiale ». Cela lui permet de détourner l’attention de son recours à la peine capitale dans des cas qui ne répondent manifestement pas aux normes internationales.

Ce fut le cas, par exemple, lors de la dernière vague d’exécutions du régime, lorsque ce dernier a pendu Sajad Sanjari conformément à sa prétendue condamnation pour meurtre en 2012. Sanjari n’avait que 15 ans au moment de sa capture, ce qui fait de sa condamnation à mort une violation manifeste du droit international.

Le nombre d’exécutions augmente

Seules cinq des plus de 200 exécutions qui ont eu lieu en Iran cette année furent annoncées par l’énorme machine médiatique officielle du régime.

Des sources médiatiques indépendantes et des militants iraniens locaux ont porté les autres exécutions à l’attention des défenseurs des droits humains.

Nombre de ces militants en ont conclu que l’apparente accélération continue du rythme des exécutions de la part du nouveau président du régime est un symptôme de la domination croissante de ce dernier.

Historique des graves violations des droits humains

Le 18 juin, le Guide suprême Ali Khamenei, l’autorité suprême du régime, a nommé Ebrahim Raïssi à ce poste. La grande majorité de la population a toutefois boycotté cette élection truquée. Car elle a conscience des graves violations des droits humains commises par M. Raïssi depuis 30 ans. Il a joué un rôle majeur dans la « commission de la mort » de Téhéran, au cours de l’été 1988, qui supervisait le massacre des 30 000 détenus politiques. M. Raïssi a également joué un rôle clé dans la répression des manifestations nationales fin 2019 et début 2020, en tant que chef du pouvoir judiciaire. Au cours de cette violente répression, le régime a exécuté 1 500 personnes exécutées en quelques jours et en a torturé des milliers d’autres pendant des mois.

Bien sûr, compte tenu des antécédents de M. Raïssi en matière d’atrocités liées aux droits humains, les préoccupations les plus sérieuses concernant sa nomination tournent autour de la suppression de la dissidence et de la punition brutale des membres des groupes d’opposition tels que les Moudjahidines du peuple d’Iran (PMOI / MEK Iran), et le Conseil national de la résistance d’Iran (CNRI).

L’Union européenne a probablement renforcé l’impunité de Raïssi

« Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet de poursuites pour ses crimes contre l’humanité, comme les meurtres, les disparitions forcées et les actes de torture, cela nous rappelle que l’impunité règne en maître en Iran », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, une organisation de défense des droits humains.

Lundi dernier, l’Union européenne a probablement renforcé l’impunité de M. Raisi en envoyant un haut responsable de la politique étrangère à son investiture. Cela lui a conféré une crédibilité supplémentaire. En outre, cela minimise sa responsabilité dans les crimes contre l’humanité.

« Il est temps de renvoyer l’affreux bilan des mollahs en matière de droits humains, soit quatre décennies de crimes contre l’humanité, devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en œuvre de mesures tangibles et sévères », a récemment déclaré le Conseil national de la Résistance iranienne.

Source : Stop au Fondamentalisme

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