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lundi 23 août 2021

Le cabinet d’Ebrahim Raïssi : un autre signe de l’impunité systématique en Iran

 Le nouveau président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, a commencé à travailler à la mise en place d’une administration conforme à son propre penchant pour les violations des Droits de l’Homme et le terrorisme.

Peu après son investiture le 5 août, le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, a commencé à façonner une administration conforme à son propre penchant pour les violations des Droits Humains et le terrorisme. En conséquence, il a choisi de nommer à la tête des ministères des personnes ayant des liens étroits avec le Corps des gardiens de la révolution (pasdaran) ainsi que d’autres entités sinistrement connues pour leur mépris des besoins fondamentaux du peuple iranien au profit du financement des projets favoris du régime et de la consolidation des richesses entre les mains des autorités théocratiques.

Dans le cadre d’un sommet international sur les affaires iraniennes qui s’est tenu en ligne en juillet, la dirigeante de l’opposition iranienne, Mme Maryam Radjavi, a prédit que l’ère Raïssi serait définie par une croissance sans précédent de « l’hostilité et de l’inimitié entre le régime des mollahs et la société« . La composition du cabinet de Raïssi n’a fait que renforcer cette attente, et Mme Radjavi a réagi à la liste des noms la semaine dernière en disant que le peuple iranien y verrait un outil pour réprimer la dissidence, « spolier la richesse nationale, intensifier le terrorisme et le bellicisme, et étendre les programmes nucléaires et de missiles balistiques antipatriotiques ».

« Ni l’investiture de Raïssi ni la horde de meurtriers et de voleurs dans son cabinet ne peuvent sauver le régime de son inévitable renversement« , a-t-elle ajouté. La perception de cette fatalité s’est considérablement accrue ces dernières années, les soulèvements populaires ayant atteint de nouveaux sommets en termes d’intensité et de diversité géographique et sociale.

Ebrahim Raïssi a effectivement été nommé à l’avance par le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei. Dans le cadre du système théocratique, tous les candidats à un poste élevé doivent faire l’objet d’une vérification de leur loyauté envers le Guide Suprême, et toute volonté sérieuse de contester le choix du président par Khamenei serait considérée comme une disqualification en soi.

Consciente de l’absence de liberté de choix dans cette élection en particulier, la grande majorité du peuple iranien a choisi de boycotter le processus électoral. Le taux de participation était inférieur à dix pourcent, et même les autorités du régime ont dû reconnaître que le taux de participation était le plus bas de toutes les élections présidentielles.

La Résistance iranienne a démasqué Raïssi comme « l’homme de main de 1988″ et a attiré l’attention sur sa responsabilité dans les milliers de massacres de l’été de cette année-là.

En tant que procureur adjoint de Téhéran à l’époque, Raïssi est devenu l’un des personnages clés chargés d’appliquer une fatwa dans laquelle le fondateur du régime, Ruhollah Khomeini, déclarait que les membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) étaient coupables d' »inimitié contre Dieu » et donc intrinsèquement passibles de la peine de mort. Plus de 30 000 prisonniers politiques ont été tués en trois mois environ par les « commissions de la mort » dont Raïssi faisait partie.

Raïssi a également supervisé une violente répression d’un autre soulèvement, celui-ci en novembre 2019.

Il n’est donc pas surprenant que parmi les nominations au cabinet de Raïssi, on trouve des personnes qui font également l’objet de sanctions de la part des États-Unis et de l’Union européenne, ainsi que des personnes dont les rôles antérieurs impliquaient de travailler pour des entités sanctionnées. Le choix de Raïssi pour diriger le ministère de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, est même recherché par Interpol pour son rôle dans l’attentat à la bombe de 1994 en Argentine.

Le mépris de Téhéran pour tout ce bagage est une nouvelle expression de l' » impunité » qui, selon Amnesty International, a été mise en évidence avec la “sélection » de Raïssi elle-même. Dans une déclaration publiée immédiatement après cette élection, le groupe de défense des Droits de l’Homme a déploré le fait que Raïssi soit devenu président au lieu d’être poursuivi par la communauté internationale pour crimes contre l’humanité.

Cette critique peut maintenant être étendue à une série d’autres responsables iraniens qui sont sur le point de jouer un rôle important dans l’élaboration de la politique du régime à l’égard de sa propre population rétive ainsi que dans l’interaction avec la communauté internationale.

Si l’on considère que les manifestations ont éclaté en Iran le jour même de la sélection de Raïssi et qu’elles n’ont cessé de s’amplifier depuis, il est clair que le peuple iranien ne fermera pas les yeux sur les manifestations d’impunité du régime. Bien entendu, si la communauté internationale se range derrière ce peuple, son triomphe sur les mollahs s’avérera non seulement « inévitable », mais aussi imminent.

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