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jeudi 26 août 2021

Le massacre de 1988 en Iran : le témoignage de Jafar Mir Mohammadi

 Le témoignage de Jafar Mir Mohammadi concernant le massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran :

Je m’appelle Jafar Mir Mohammadi et je viens de Qaemshahr dans la province de Mazandaran. Mon frère martyr Aqil Mir Mohammadi faisait partie des martyrs du massacre de 1988. En plus de cela, deux de mes proches, Karimollah Moqimi, Hadi Kolayi et Godratollah Moqimi Hadi Kolayi, ont été exécutés lors du massacre de 1988.

En outre, plusieurs autres proches ont été tués par le régime meurtrier, dont deux de mes amis les plus proches, Hossein-Ali Hajian et Yarali Hajian, qui étaient deux frères, ainsi que ma cousine Fatemeh Rahimi, qui a été tuée par les pasdarans en avril 1981, et aussi beaucoup de mes amis à Qaemshahr, qui comptaient de nombreux Moudjahidine-e-Khalq, partisans de l’OMPI, ont été exécutés ou tués entre 1981 et 1988. Un de mes frères était en prison, et alors qu’il avait 16 ans , il a été emprisonné de 1981 à 1986.

The 1988 Massacre of Political Prisoners in Iran: Eyewitness Accounts, Seyyed Jafar Mir Mohammadi  https://youtu.be/vLyXt8ktefo

Mon frère martyr était un étudiant de deuxième année à l’université de Téhéran. Il a été arrêté le 1er mars 1982, dans sa maison de la rue Pamenar. Plus tard, j’ai entendu dire qu’il avait été transféré à la prison d’Evine. J’ai entendu de ses amis qui ont été libérés de prison en 1996 et se sont rendus à Achraf 1, qu’Aqil avait reçu une peine de 10 ans et avait déjà purgé 7 ans de sa peine. Mais comme il était attaché à son idéal et restait fidèle à ses convictions, il a été exécuté à la prison de Gohardacht à Karaj par les hommes de la Commission de la mort, nommé par Khomeini.

En novembre 1988, j’ai appris par ma famille qu’Aqil avait été exécuté, et qu’il ne restait de lui qu’un sac de sport et une montre cassée lors d’un passage à tabac qui a été remis à ma famille, mais pas de cadavre et aucune information sur sa tombe. Ma famille a été menacée de ne pas organiser une cérémonie pour lui.

Lors des premières visites que ma famille a eues avec lui, Aqil avait été sévèrement torturé ; il était mince et faible, et il était clair sur son visage qu’il avait subi de fortes pressions et qu’il avait été torturé. Lors des préparatifs du massacre de 1988 au cours de la catégorisation des prisonniers, en février 1988, sur la base des témoignages de ses compagnons de cellule, Aqil a été transféré à la prison de Gohardasht à Karaj. Le temps était froid, ils ont battu les prisonniers avec des câbles et des matraques et d’autres instruments et les ont grièvement blessés.

Ils y ont été transférés dans les quartiers 13 et 16. Après avoir fait les préparatifs, ceux qui ont défendu les idéaux de l’OMPI lors de procès de quelques minutes, ils ont été condamnés à l’exécution. Aqil purgeait sa peine de 10 ans de prison, et avait déjà purgé 7 ans. Mais Khomeiny avait décrété que tous ceux qui restaient sur leur position et défendaient la direction de Massoud Radjavi, devaient être exécutés.

Après avoir été interrogé pour dire si oui ou non il soutenait l’OMPI, Aqil a été emmené avec d’autres le 6 ou le 9 août 1988 pour être exécuté à la salle de la mort de Gohardacht. Outre les membres de la commission de la mort, le mollah Moqisseh, alias Nasserian, et son adjoint Hamid Noury y participaient directement. Hamid Noury les a emmenés dans la zone d’exécution. Et après cela, leurs amis ne les ont plus jamais revu. »

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