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mercredi 18 août 2021

Les lits d’hôpitaux ne se vident que lorsqu’un patient de la COVID meurt

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CSDHI – « Nous sommes au bord d’une catastrophe et le pays est littéralement laissé à l’abandon. Il n’y a pas de lits d’hôpitaux vides. Les lits ne se libèrent qu’après la mort d’un patient de la COVID », a déclaré le 3 août le médecin Aram Eshaqi, cité par l’agence de presse officielle ISNA.

Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg en Iran. Le coronavirus a balayé le pays. D’ailleurs, pendant cinq jours consécutifs, le bilan officiel des décès a dépassé les 500 cas. Et ce, alors que l’opposition, les Moudjahidines du peuple (MEK/OMPI), a déclaré que le nombre réel de décès dus à la Covid-19 était supérieur à 1 700 par jour.

Un jour plus tôt, l’ancien vice-ministre de la Santé, Iraj Harirchi, avait fourni des faits émouvants sur la crise sanitaire en Iran. « Les statistiques officielles des personnes hospitalisées et des personnes décédées à cause de la Covid-19 peuvent différer légèrement des chiffres réels », a déclaré Iraj Harirchi, cité par l’agence de presse Mehr, le 2 août.

« Les prévisions effectuées par une université américaine montrent qu’au cours des six prochaines semaines, le nombre de décès dus à la Covid-19 atteindra environ 600 par jour. Et peut-être même 800 », a ajouté M. Harirchi. Le même jour, le ministère de la santé avait déclaré que 411 patients atteints de la maladie Covid-19 sont décédés.

Harirchi n’est pas le seul responsable de la santé à admettre que le gouvernement garde le secret sur les victimes du coronavirus. Ces jours-ci, aucun responsable ne peut minimiser l’ampleur de la pandémie en Iran alors que les professionnels disent clairement : « La digue de notre appareil sanitaire est en train de se rompre. »

« Le nombre de personnes entrant dans les différents hôpitaux est extrêmement élevé. Hier, c’était l’une des pires journées… Le bilan quotidien coronavirus corrigé est de 700 à 800 morts », a déclaré le Dr Payam Tabarsi à l’agence de presse FARS, le 3 août. Il est le chef de la section épidémiologie de l’hôpital Massih Daneshvari de Téhéran.

D’autre part, Ali Reza Zali, le chef du groupe de travail Covid-19 de Téhéran, a révélé des détails accablants sur la mauvaise gestion du gouvernement à l’époque de la pandémie.

« Lorsque les experts de l’Organisation mondiale de la santé sont venus en Iran, au lieu de mener des séances de conseil avec eux, nous leur avons constamment demandé de faire l’éloge de notre système médical dans les médias. Nous avons caché le nombre de morts à l’OMS », a déclaré M. Zali, selon un rapport de l’ISNA du 12 août.

« Nous avons renvoyé l’aide mondiale et celle de Médecins sans frontières à l’aéroport. Pourtant, nous n’avions pas d’informations adéquates sur le virus. Et nous n’avons pas recouru à l’aide consultative internationale », a déclaré Zali. Il a ajouté : « Pourquoi la Chine, qui est notre amie proche, ne nous livre-t-elle pas suffisamment de vaccins ? Nos ambassadeurs dans les pays étrangers n’ont pas cherché à se procurer des vaccins. J’ai parlé à l’ambassadeur du Japon. Il m’a dit que l’ambassadeur iranien n’avait absolument pas demandé de vaccins. Quel genre de diplomatie est-ce là ? »

En effet, le 8 janvier, le Guide suprême Ali Khamenei a interdit l’importation de vaccins Covid-19 fiables en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et même de la France. « L’importation des vaccins américains et britanniques Covid-19 est interdite », a diffusé l’organisme de radiodiffusion officielle IRIB en reprenant les propos de Khamenei. « J’ai dit ce [point] à des responsables et maintenant, je le dis publiquement ».

Khamenei a privé des millions d’Iraniens de vaccins fiables Covid-19. Or, l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad avait déjà exposé : « La raison pour laquelle la situation du coronavirus est chaotique et qu’aucune décision n’est prise est que les autorités elles-mêmes ont été vaccinées. Donc, elles se sentent en sécurité. Ils ont reçu des vaccins de bonne qualité. »

Dans de telles circonstances et alors que le nombre officiel de décès dépasse les 500 cas par jour, les professionnels de la santé émettent constamment des mises en garde contre les rassemblements de foule, en particulier durant les mois sacrés de Moharram. Ils ne cessent d’exhorter les autorités à imposer un confinement de deux ou trois semaines pour briser la chaîne virale.

Cependant, dans sa première allocution à la tête du Groupe de travail national sur la COVID-19, le nouveau président Ebrahim Raïssi a insisté sur l’organisation de rassemblements religieux bondés…  qui feront sans aucun doute d’autres victimes.

« Je crois sincèrement que ces rassemblements religieux peuvent avoir un impact positif sur l’esprit de la société et sur la vie des gens », a déclaré M. Raïssi.

Source : INU

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