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lundi 27 septembre 2021

Iran : Le témoin des tortures subies par Navid Afkari meurt de manière suspecte


 CSDHI – Shahin Naseri, témoin des tortures subies par Navid Afkari, le lutteur exécuté en Iran le 12 septembre 2020, est décédé aujourd’hui dans des circonstances suspectes au pénitencier du Grand Téhéran.

Le témoin des tortures meurt en prison dans des conditions suspectes

Le frère de Shahin Naseri a confirmé la nouvelle. Il a déclaré : « Ses amis nous ont dit qu’on l’avait tué en isolement. Mais aucun responsable ne nous a encore contactés. »

Une source proche de la famille de Naseri a déclaré : « Il y a quelques jours, alors qu’arrivait le premier anniversaire de l’exécution de Navid Afkari, on l’a (Shahin) transféré du quartier où il était détenu au pénitencier du Grand Téhéran (GTP) vers un lieu inconnu. Nous pensions que les agents l’avaient transféré dans une agence de sécurité parce que des responsables de la sécurité l’avait menacé à plusieurs reprises pour qu’il garde le silence sur l’affaire des frères Afkari. Mais nous avons découvert il y a quelques jours qu’il était détenu au GTP. Shahin Naseri ne souffrait d’aucune maladie sous-jacente et sa mort soudaine est tout à fait suspecte. »

Il était le témoin des tortures infligées à Navid Afkari

En octobre 2019, Shahin Naseri a déposé une déclaration signée auprès de la justice, dans laquelle il a déclaré que lorsqu’on l’a amené au poste de police de Chiraz fin septembre 2018 (peu après l’arrestation de M. Afkari), il a vu M. Afkari être sévèrement battu par deux hommes en civil avec une barre métallique et une matraque, en train de le maudire et de lui dire d’avouer leur version du meurtre d’un agent de sécurité en août 2018.

Dans un fichier audio partagé sur les médias sociaux le 30 août 2020, conforme à sa déclaration écrite soumise à la justice, Naseri a déclaré que le bureau du médecin légiste a enquêté sur les marques sur le corps d’Afkari. Il a confirmé qu’il avait été torturé.

« La police a dit qu’il n’était pas nécessaire que je me présente au tribunal pour témoigner [de la torture d’Afkari], le juge enquêtera s’il le juge nécessaire », a déclaré Naseri.

Il poursuit : « L’homme qui se tenait au-dessus de Navid a dit : « Tout ce que je dis est la vérité ». Je ne connais pas son nom mais il avait des yeux colorés, un visage rouge vif et de longs cheveux qui semblaient être des implants. Navid avait les mains sur sa tête. L’homme a frappé le bras de Navid quatre fois et l’a injurié en disant : « Ce que je dis est ce qui s’est passé ».

M. Naseri a ajouté : « Navid était étalé sur le sol, les mains sur la tête, les suppliant d’arrêter de le frapper. Quand on m’a amené au poste, j’ai vu que le bras de Navid était écrasé et avait doublé de volume. Navid disait : « Le sergent Abbasi m’a cassé le bras ».

« J’ai vu Navid souffrir »

« Je suis resté au poste de police pendant environ deux mois et j’ai vu Navid souffrir et être mal à l’aise à cause de son bras cassé. J’ai vu de mes propres yeux sa main être frappée ».

Après avoir témoigné des tortures subies par Navid Afkari, Shahin Naseri a subi des pressions pour revenir sur son témoignage. Il a été transféré à plusieurs reprises en cellule d’isolement.

Shahin Naseri a déclaré que lorsqu’il a témoigné au tribunal, il a été menacé par le juge qui lui a dit qu’il « interférait dans une affaire de sécurité » et qu’on lui ferait regretter son témoignage.

La torture et le traitement inhumain des prisonniers comptent parmi les violations les plus graves des droits humains en Iran. Dans de nombreux cas, ces traitements inhumains ont entraîné la mort des prisonniers.

Depuis 2010, l’Iran n’a fourni aucune explication sur au moins 72 décès en détention

Dans une déclaration publiée le 15 septembre, Amnesty International a déclaré : « Les autorités iraniennes n’ont pas fourni d’explications sur au moins 72 décès en détention depuis janvier 2010, malgré des informations crédibles indiquant qu’ils résultaient d’actes de torture ou d’autres mauvais traitements, ou de l’utilisation meurtrière d’armes à feu et de gaz lacrymogènes par des fonctionnaires. »

« Pour garantir le respect du droit à la vie des personnes, il faut que les fonctionnaires soupçonnés d’avoir torturé des prisonniers à mort fassent l’objet d’une enquête pénale et, si l’on trouve suffisamment de preuves recevables contre eux, qu’ils soient poursuivis. L’absence d’enquête constitue en soi une violation du droit à la vie », a déclaré Amnesty.

Source : Iran HRM

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