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dimanche 19 septembre 2021

Un coup d’œil sur les médias officiels iraniens : les crises profondes et leurs conséquences

 Jeudi 16 septembre, les médias officiels iraniens ont reconnu les crises sociales, sanitaires et économiques que traverse le pays.

La crise de la Covid-19

En raison des politiques cruelles du régime, l’Iran connaît actuellement sa cinquième vague d’épidémie de la Covid-19. Même les statistiques élaborées par le régime indiquent une aggravation de la crise sanitaire en Iran. Cette situation aurait pu être évitée si le régime avait importé des vaccins.

« L’épidémie de Covid-19 a atteint ses niveaux les plus extrêmes. Les Iraniens, en particulier ceux qui sont infectés, ou pire, qui perdent leurs proches, se sentent anxieux à cause de la pandémie et sont excédés », a écrit jeudi le quotidien officiel Etemad.

L’auteur de l’article du quotidien Etemad ajoute : « J’ai essayé de m’imaginer comme [d’autres personnes], et je pouvais ressentir la colère accumulée envers ceux qui auraient pu empêcher la survenance de ces jours sombres, mais ils ont refusé. Je pouvais ressentir la frustration des ouvriers et des employés qui sont privés du salaire minimum, sans parler des salaires plus élevés, pour payer les médicaments ou couvrir les frais d’hospitalisation et d’examens. »

Crise économique

La crise économique de l’Iran s’aggrave en raison de la corruption et des mauvaises politiques du régime pour spolier la population et financer ses activités illicites. Les Iraniens souffrent maintenant de taux d’inflation élevés et de taux d’inflation ultérieurs. Mais pourquoi ?

« L’une des principales raisons de l’inflation croissante est l’augmentation du flux de liquidités. Comme les liquidités augmentent chaque jour, le taux d’inflation dans le pays est également élevé. Par conséquent, on ne peut s’attendre à ce que l’inflation diminue tant que le montant des liquidités n’est pas contrôlé », a reconnu jeudi le quotidien Ebtekar. La croissance des liquidités, qui excède le taux de production de l’Iran, a créé et augmente l’inflation.

« Le volume des liquidités à la fin du mois d’août 2021 a atteint 3,9 trillions de tomans, ce qui a augmenté de 12,8 % par rapport à février. D’autre part, la liquidité au cours des douze mois jusqu’à la fin du mois d’août a augmenté de 39,1 pourcent. Cela montre que l’augmentation mensuelle de la liquidité pendant cette période a été en moyenne de 3,3 %. En d’autres termes, 6,75 milliards de tomans d’argent sont produits quotidiennement dans le pays », a écrit jeudi le quotidien Eteamd, citant Akbar Komijan, l’actuel chef de la Banque centrale.

Le régime a commencé à imprimer des billets de banque pour compenser son déficit budgétaire. Abdul Nasser Hemmati, l’ancien chef de la Banque centrale, a déclaré en mars 2021 : « En 2019 et 2020, certaines parties du budget du gouvernement ont été financées par les recettes en devises du Fonds national de développement, ce qui, en termes plus simples, signifie la planche à billets. »

Ainsi, comme le soulignait jeudi le quotidien officiel Jahane-e Sanat, « L’échec de la politique monétaire, la faible surveillance de la banque centrale sur les performances des banques, ont accéléré le processus de planche à billets dans l’économie et désactivé les amortisseurs de l’inflation. »

En juin, après le simulacre d’élection présidentielle du régime, le quotidien officiel Eghtesad-e Pouya a cité Vahid Shaqaqi-Shahri, et des économistes, qui ont déclaré : « La flambée des prix n’est pas liée aux élections, c’est une crise plus profonde. Dans les années 2010, il y avait environ 24 % d’inflation dans le pays.

Au cours des trois derniers mois, notre pays a connu une inflation de 115 %, ce qui a entraîné une augmentation des prix de divers biens. »

Outre l’inflation, l’économie iranienne souffre de la corruption institutionnalisée du régime.

« Malheureusement, nous n’avons pas affaire à une seule mafia ; il existe un consortium mafieux qui monopolise les besoins essentiels de la population et les vend à n’importe quel prix. Avec les moyens publicitaires importants dont elle dispose, cette mafia rejette la faute sur les autres.

Tout le monde sait que les produits nationaux tels que la volaille, la viande, les fruits, les légumes et de nombreux autres articles dont les prix fluctuent chaque jour n’ont pas grand-chose à voir avec les sanctions et les pressions de tel ou tel gouvernement étranger. Les fluctuations de leurs prix sont dues à la mafia nationale », avait reconnu le 16 septembre le quotidien officiel Eghtesad-e Pouya.

Pourtant, le nouveau président du régime, Ebrahim Raïssi, qui dispose d’un cabinet de voleurs et d’assassins, parle de lutter contre la corruption. Il a récemment annoncé les « douze principes régissant le plan national de prévention et de lutte contre la corruption administrative et économique ».

Le quotidien Etemad a qualifié jeudi ce plan de simple « Slogan, que l’on entend depuis des années sur la lutte contre la corruption ». Le journal remet ensuite en question la décision de Raïssi de lutter contre la corruption en demandant : « Pourquoi Raïssi s’est-il présenté à la présidence pour lutter contre la corruption ? Pour lutter contre la corruption, n’était-il pas en mesure d’agir alors qu’il occupait le poste de chef du pouvoir judiciaire ? »

Conclusion

Les crises économiques actuelles, couplées à l’épidémie de la Covid-19, ont accru la rétivité de la société iranienne. Les médias officiels du régime l’ont souligné chaque jour. « Certes, les problèmes sociaux causés par la pauvreté résultant des fluctuations monétaires et des distances de classe sont si fragiles que leur impact sur les structures sociales et les institutions [du régime] sera très dommageable », écrivait à ce propos Eghtesad-e Pouya le 14 septembre.

« Nous devons reconnaître que la situation économique du pays est pire que ce que l’on peut imaginer, et ses effets et conséquences sociales, politiques et morales dangereux et néfastes ne doivent pas être négligés », a averti Eghtesad-e Pouya.

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