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vendredi 22 octobre 2021

L’exécution du mineur délinquant, Arman Abdolali, reportée d’une semaine

 CSDHI – Une fois de plus, les autorités iraniennes ont suspendu temporairement l’exécution prévue du mineur délinquant, Arman Abdolali.

Exécution reportée pour la troisième fois

Les autorités l’ont renvoyé dans le quartier général de la prison de Rajaï Chahr. Quatre autres prisonniers qui devaient être exécutés ce matin ont également été renvoyés dans leur cellule.

Selon Iran Human Rights, les responsables de la prison ont renvoyé le mineur délinquant, Arman Abdolali, dans le quartier général. Les autorités ont reporté son exécution, prévue ce matin, pour la troisième fois en quinze jours. Selon ces dernières, son exécution aura lieu la semaine prochaine.

Exécution de quatre détenus, reportée également

Quatre autres prisonniers, qui devaient être pendus ce matin, ont également été renvoyés dans leur cellule. Au moment de la rédaction de cet article, on ignore si les mollahs ont exécuté d’autres prisonniers, à la prison, ce matin.

Le 11 octobre, le mineur délinquant était transféré en isolement en vue de son exécution prévue le 13 octobre. Les autorités carcérales ont convoqué ses parents pour une dernière visite, le 12 octobre.

Les Nations Unies demandent la suspension de l’exécution d’Arman Abdolali

Iran Human Rights a appelé la communauté internationale à agir pour sauver la vie du « mineur délinquant », Arman Abdolali. Les experts des droits humains des Nations Unies, y compris le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, ont lancé un appel urgent à l’Iran pour qu’il suspende son exécution le 12 octobre. Ils ont demandé que l’Iran cesse de condamner des enfants à mort. L’exécution d’Arman a par la suite été reprogrammée pour le 16 octobre, puis reportée sans qu’aucune raison ne soit donnée. Il a été replacé à l’isolement le dimanche 17 octobre pour être pendu ce matin.

Accusé de meurtre, le mineur est condamné à une peine de qisas

Arman Abdolali est né le 9 mars 1996. Il avait 17 ans au moment du meurtre présumé en 2013. Il a été condamné à une qisas (la loi du Talion) pour meurtre alors qu’aucun corps n’a jamais été retrouvé.

Des sources informées ont déclaré à IHR : « Des images de vidéosurveillance montraient Ghazaleh (sa victime présumée) quittant le bâtiment après avoir rencontré Arman. Mais la police n’a jamais enquêté sur ces preuves. »

L’ avocat d’Arman avait précédemment souligné le fait que la barre de traction qu’Arman a avoué avoir utilisée comme arme du crime n’a également jamais été examinée par la police.

Après son arrestation, Arman fut maintenu en isolement pendant 74 jours. Pendant ce temps, il a avoué le meurtre. La justice l’a ensuite jugé et condamné à la peine de qisas (la loi du Talion) sur la base de ses aveux, sans tenir compte du fait qu’il était un mineur délinquant.

Quelques jours avant son exécution, l’avocat d’Arman a découvert que Ghazaleh avait obtenu un congé de son université. De plus, sa police d’assurance avait été renouvelée. Il les a utilisés comme preuves pour demander un nouveau procès.

Deux des juges qui avaient précédemment condamné Arman à la peine de qisas ont estimé que des enquêtes supplémentaires seraient nécessaires, étant donné que la lettre de son université était datée après le meurtre présumé. Entre-temps, la famille de Ghazaleh a accordé à Arman un délai supplémentaire et la possibilité de révéler l’emplacement du corps.

Son nouveau procès a eu lieu devant la branche 5 du tribunal pénal alors qu’il étudiait pour son master à l’université Shahid Modarres. Une fois de plus, il a nié le meurtre. Il a déclaré qu’il ne savait pas où se trouvait son corps et qu’elle était peut-être en vie.

La Cour suprême confirme la sentence

Son dossier a ensuite été transmis au tribunal pénal de Téhéran, qui l’a déclaré coupable de meurtre et l’a condamné à la peine de qisas. La Cour suprême a confirmé cette sentence en février 2021.

L’Iran est l’un des rares pays au monde qui applique encore la peine de mort aux mineurs délinquants. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l’enfant, dont la République islamique est signataire, interdisent le prononcé et l’application de la peine de mort pour les crimes commis par un individu âgé de moins de 18 ans.

Pourtant, selon les données recueillies par IHR et les organisations internationales de défense des droits de l’homme, la République islamique est responsable de plus de 70 % de toutes les exécutions de mineurs délinquants au cours des 30 dernières années. Les statistiques d’IHR montrent également que les mollahs iraniens ont exécuté au moins 64 mineurs délinquants au cours des dix dernières années, et qu’au moins quatre d’entre eux seront exécutés en 2021.

Source : IHR

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