Pages

dimanche 24 octobre 2021

D’anciennes prisonnières politiques et parents de martyrs demandent justice pour le massacre de 1988

 Discours de Parvaneh Madanchi, Zohreh Rastegar, et Fahimeh Moaveni lors du rassemblement des partisans de la Résistance iranienne à Stockholm pendant le procès de Hamid Noury.

CNRI Femmes – Plusieurs anciennes prisonnières politiques, des parents et des témoins demandant justice pour le massacre de 1988 en Iran sont intervenus lors d’un rassemblement devant le bâtiment du tribunal de Stockholm, où Hamid Noury, l’un des auteurs du massacre de 1988, est jugé. Voici des extraits d’interventions.

L’ancienne prisonnière politique Parvaneh Madanchi

Mme Parvaneh Madanchi est une ancienne prisonnière politique des années 1980 et fait partie des témoins qui demandent justice pour le massacre de 1988. Dans son discours elle a déclaré : « Du 14 juin 1981 au 12 décembre 1987, j’ai été détenues dans les prisons Jahanbani, Ghezel-Hesar, une unité résidentielle, Evine, et Gohardacht. »

« L’une de mes compagnes de cellule, Tahmineh Sotoudeh, qui était la seule fille de la famille Sotoudeh et qui représentait tout pour sa mère, a été arrêtée le 27 septembre 1981. Au moment de son arrestation, elle avait 16 ans. Elle a été condamnée à 15 ans de prison. Elle a été pendue lors du massacre de 1988. »

« À cette époque, j’ai assisté à la torture de nombreuses prisonnières, dont trois de mes compagnes de cellule, Chekar Mohammadzadeh, Mojgan Sorabi et Mahtab Khalkhali. Dans le cadre de la campagne visant à obtenir justice pour les victimes du massacre de 1988, je n’abandonnerai pas et je continuerai à demander justice. »

Discours de Zohreh Rastegar, ancienne prisonnière politique.

Le 19 août, lors du rassemblement des manifestants devant le tribunal de Stocholm, Zohreh Rastegar a déclaré : « Mon frère Abbas Rastegar était un prisonnier politique sous le règne du chah. Lui et sa femme, Maryam Zibar, qui était enceinte de 5 mois, ont été exécutés par la dictature de Khomeiny. Maryam a été exécutée le même jour que son unique frère, Mohammad-Ali Zibar. Ils étaient les deux seuls enfants de leur famille. Deux de mes cousins de 17 ans ont également été exécutés par les bourreaux de Khomeiny. L’un d’entre eux s’appelait Jalil Rezai. »

Fahimeh Moaveni, sœur de deux martyrs

Fahimeh Moaveni, sœur de martyrs de l’organisation des Moudjahidine du peuple d‘Iran (OMPI/MEK) était une autre intervenante du rassemblement de Stockholm. « Mon frère, Alireza Moaveni, a-t-elle raconté, a été arrêté à Téhéran à l’âge de 18 ans, le 5 septembre 1981, et a été emprisonné à la prison d’Evine. Ils l’ont tué le 27 septembre 1981, soit 14 jours seulement après son arrestation. Selon ses compagnons de cellule, il était très responsable et attentionné, et aidait les autres prisonniers pendant son séjour en prison. »

« De même, ma sœur de 25 ans, Maliheh Moaveni, a été arrêtée à Téhéran en 1983. Elle était la mère de deux enfants âgés de 4 et 6 ans. Le 11 novembre 1984, elle a été tuée sous la torture après 14 mois d’emprisonnement. Je me souviens que mes parents ont pu lui rendre visite pour la première fois 6 mois après son arrestation. Mes parents sont allés à Evine pour voir Maliheh avec ses enfants. Son enfant de 4 ans ne l’a pas reconnue et a crié : “Ce n’est pas ma mère !” Mon père a dit que Maliheh semblait avoir 30 ans de plus que son âge. Ma mère lui a demandé “mais qu’est-ce qui s’est passé ?” et elle a répondu : “Si un enfant peut raconter comment c’était dans le ventre de sa mère avant de naître, alors je peux vous dire ce qui se passe ici !”.

« Ils ne nous ont jamais restitué leurs corps et jusqu’à ce jour, nous ne savons pas où ils sont enterrés. »

Dans son discours, Fahimeh a également mentionné qu’en plus de sa sœur et de son frère, deux de ses proches nommés Mohsen et Hossein Seyed-Ahmadi ont également été exécutés. Mohsen avait été arrêté en 1980 alors qu’il vendait des journaux publiés par la Résistance. Après 9 ans de prison, lui et son frère ont été exécutés lors du massacre de 1988. Le père de Mohsen lui avait demandé à plusieurs reprises : « Pourquoi ne te libèrent-ils pas ? Tu n’étais pas dans les manifestations de 1981. » Mohsen a répondu : “On m’a demandé de faire une interview et j’ai refusé. »

En conclusion de son discours, Fahimeh a souligné : « Nous disons à ces criminels que ni cacher le crime, ni cacher les tombes des martyrs, ni occulter l’identité des victimes ne pourront arrêter le mouvement du peuple iranien pour la justice. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire